L'incontournable du football africain

Football – Algérie / L’ingratitude sans cesse revisitée : L’art de ne jamais pouvoir dire merci !

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Une seconde nature. Vraie. Qui donne du sens à la fameuse maxime que dans la nature humaine (peut-être plus en Algérie ?) qui veut que « le naturel revient autant de fois que l’on veuille le chasser ». C’est dit approximativement certes, mais la vérité est là et on n’y peut strictement rien.

Et le football algérien, inimitable par ses travers et ses us et coutumes à nul autre pareilles, a ceci de particulier qu’il en renvoie, toujours, l’affreuse image. Sans pitié. Un petit retour d’un peu plus d’un mois en arrière. Les Verts, pas vraiment dans leur meilleure forme, échouent lamentablement dans leur tentative de remonter la pente en CAN. La Côte d’Ivoire et l’enterrement de tant d’espoirs. Retour à la maison. Fin d’une époque.

Celle d’un certain Belmadi qui aura pourtant offert à l’Algérie son deuxième sacre et une 2e étoile visible sur un maillot vert révélé à nouveau au sommet de l’Afrique en 2029, en Egypte. Oum Eddounia, un des berceaux de l’humanité. Pourtant, personne n’y croyait. En tout cas très peu. En tête cet « explosif » Belmadi, vrai boule de nerfs, la gagne dans l’ADN, qui trouvera la bonne recette pour bâtir une sélection à son tempérament. Rien à voir avec ses devancières. Sortie droit de la salle de réanimation et à laquelle ce personnage fort attachant et sûr de son projet, se chargera de redonner vie avant de l’emmener, à l’arrivée d’une exceptionnel parcours, une véritable épopée, sur le toit d’Afrique. En fera un N°1 sans peur et sans reproches. Imbattable. Puis, et les belles choses ne durent pas éternellement, les « Combattants du Sahara » plient suite à une série de coups du sort (les fameuses coulisses intra et extra-muros ?) avant de rompre définitivement. Comment expliquer la chute brutale en CAN 2021 au Cameroun, puis la grosse désillusion face au … Cameroun (décidément) sur la route du Mondial- Qatar 2022 et, enfin, le coup de grâce sous la forme d’un monumental ratage à Bouaké.

Trois objectifs qui passent sous le nez. Trois bonnes (???) raisons pour actionner les relais pour une opération de destruction massive qui finira par broyer celui qui, imperturbable quand il lui fallait défendre ses thèses, envers et contre tout (tous, serait plus juste) mais qui s’efface. Effacé du paysage. Comme un malpropre. La définition même d’une sortie par la petite porte. Sans respect. Ce n’est pas de l’ingratitude ? Il faudra trouver plus fort. Pourquoi et comment ? Les nouveaux responsables du football algérien, qui gardent curieusement un silence assourdissant sur la question, ont-ils oublié les services rendus par ce coach qui ne ressemble à aucun autre dans l’histoire par trop agitée d’une discipline prise en otage par des mauvais génies passés maîtres dans l’art des complots et des mauvais coups.

Belmadi, qui a redonné vie à l’E.N après un passage presque obligé par les urgences et vivant sous perfusion, aura été, avec son capitaine, Mahrez, un des artisans d’un retour improbable au premier plan mondial (qui se souvient de l’incroyable série de 35 matchs sans défaite ?) avant cette descente aux enfers qui aurait pu être évitée si on l’avait peut-être écouté. On n’en sait rien. Ce qu’on sait qu’une fois encore, la machine destructrice a fait le boulot. Forcément sale. Belmadi, lâché presque par tout le monde mais pas par une opinion publique reconnaissante, est parti. Sans dire un mot. Chassé comme un malpropre. Un MERCI aurait changé quelque chose ? Peut-être bien.

Mais l’homme, qui a rendu le peuple fier, ne demandait rien. L’hommage, le vrai, sorti du cœur, viendra, on y revient, de son capitaine et étoile mondiale, par le truchement d’un message émouvant. Tout de gratitude. En remontant, en quelques lignes des plus sincères, le temps. Pour lui dire MERCI. Tout simplement. Sans rien attendre. Un MERCI, en majuscules, pour « l’amour et l’envie de tout donner pour les couleurs nationales et le peuple algérien. »  Un grand « Merci pour tout Djamel ! » qui fait chaud au cœur. Rien à voir avec le traitement spécial que lui ont réservé ses détracteurs. Qui rappelle un autre entraîneur, Algérien comme lui, aujourd’hui exilé en Tanzanie où il dit se sentir bien. Chez lui. Aimé surtout. Abdelhak Benchikha, qui vient à peine de donner deux étoiles africaines (Coupe de la CAF et Super Coupe) à l’USM Alger avant d’être poussé à la sortie. Prié de refaire ses valises pour une autre aventure. Loin de chez lui. Qui n’oublie pas, l’a toujours mauvaise, en travers de la gorge, cette fameuse défaite (1-4), un 04 juin 2011 pour le compte des éliminatoires de la CAN 2012, contre le Maroc avant d’être débarqué au bout de quatre matchs seulement.

Sans ménagement. Et ce « je ne reviendrai jamais plus en équipe nationale » dit ce qu’il veut dire. Lynché puis abandonné à son triste sort. Cette semaine, il en reparlait. Avec amertume. Ne peut, ne veut pas oublier. Comme il sait, et il le clame haut et fort, que « l’Algérien sous-estime les enfants du pays, et moi, je suis contre ça ». Avec un joli clin d’œil à Belmadi en assénant qu’il aurait aimé qu’il y ait une autre approche avec lui. Clairement. Comprendra qui voudra.

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