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Football – Algérie : Les diplômés CAF A et bientôt CAF Pro, auront-ils du boulot ?

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Algérie Foot – Les diplômés en licence CAF et dans quelques mois CAF Pro trouveront-ils du travail au sein des clubs de la Ligue 1 professionnelle comme c’est exigé par les dispositions réglementaires ?

Ils sont 26 techniciens à avoir entamé, en décembre 2023, la première formation en Algérie pour l’obtention de la Licence CAF Pro. Parmi lesquels trois venant de pays africains, à savoir le tunisien Redha Jeddi, le Mauritanien Taleb Lamrabott et le directeur technique national des Seychelles, d’origine algérienne, Osama Haroun. Les vingt-trois autres sont tous des techniciens algériens, dont certains ne remplissent pas les conditions pour passer ce diplôme, mais que la fédération algérienne de football a tout de même introduit et que la Confédération africaine de football a admis pour une première expérience.

Il ne faut pas sortir de Bab Ezzouar pour comprendre qu’en comparant les noms inscrits sur la liste des inscrits au cours de la Licence CAF Pro et les critères d’éligibilité à cette formation, qu’il y a au moins une dizaine de techniciens qui ne pouvaient pas être admis. Mais là, n’est pas le propos. La problématique est ailleurs.

Au moment où plusieurs clubs de la Ligue 1 sont à la recherche d’entraîneurs, notamment au-delà des frontières, plusieurs détenteurs du diplôme CAF A sont à la recherche d’un job, en attendant ceux qui décrocheront le CAF Pro et qui sont déjà titulaires du CAF A. d’ailleurs, on se demande si certains d’entre eux vont s’assoir sur un banc de touche pour coacher, tels que Rabah Saâdane, qui à son âge (78 ans), n’est plus recherché sur le marché, Ameur Chafik qui s’est investi dans un autre créneau et de surcroît instructeur régional Elite de la CAF beaucoup plus versé dans la formation, Mohamed Mekhazni et Abdelali Erridir, tous deux directeurs techniques sportifs (DTS) du MC Alger et de l’ES Sétif, Karim Kaced, membre du bureau fédéral et responsable des sélections nationales et d’autres qui ne sont plus dan le circuit.

La Direction technique nationale, chargée en premier lieu de ce volet, devrait établir de véritables statistiques pour connaître la réelle photographie des besoins en entraîneurs, formateurs et éducateurs du football national, à tous les paliers.

Il y a une dizaine d’années, la DTN de l’époque avait avancé le chiffre de 4 000 comme étant le nombre d’entraîneurs diplômés à pourvoir pour encadrer le développement du football national. Depuis, des dizaines de cycles de formation en CAF C, CAF B et CAF A voir les deux CAF B& C jumelés ont été effectués, sans pour autant que l’on connaisse la réalité du terrain du plus haut et jusqu’à la base de la pyramide.

Tout le monde est focalisé sur la Ligue 1 professionnelle, alors que le football national renferme entre 200 000 à 250 000 licenciés, toutes catégories confondues, à encadrer, y compris en entraîneurs des gardiens, préparateurs physiques, et d’autres disciplines comme les analystes vidéo et préparateurs mentaux.

La course pour une place parmi les 16 clubs de la Ligue 1, voir les 32 formations de la Ligue 2 amateur, est plutôt limitée, surtout que même nos voisins tunisiens ont réussi à percer le marché depuis quelques années, alors que nos entraîneurs diplômés, ont du mal à se frayer une place dans le marché local et à s’exporter.

C’est bien beau de dispenser des cours à longueur d’année, d’afficher les chiffres du nombre de stages effectués et d’entraîneurs diplômés dans les bilans et pour embellir les communiqués de la fédération, si cette politique de formation n’est pas en adéquation avec les besoins du terrain et une politique d’affectation de tout cet encadrement, appuyée par un accompagnement et un suivi-évaluation sur des objectifs à atteindre à moyen et long terme.

Ce sont, entre autres, les véritables missions de la DTN, car c’est du niveau de notre football et de nos différents championnats qu’il s’agisse. Mettre en place un système de détection infaillible et une formation solide au niveau des jeunes, avec bien évidemment un volume horaire et un contenu d’entraînement aux normes admises par la FIFA, seraient le début d’un véritable renouveau du football algérien.

Le système académie, que l’actuelle fédération a complètement zappé et pourtant admis et appuyé par la FIFA, a montré aujourd’hui ses grands avantages en fonction des mutations socioéconomiques que connait la planète football. Le football de rue et des favelas ne peut plus, à lui seul, produire les grandes stars, s’il n’est pas renforcé par un système de formation, comme le font plusieurs pays à l’image de la France, classée première nation en matière de formation et de développement avec ses 2,3 millions de licenciés pour une population de 68 millions d’habitants (soit un ratio de 3,4%), alors qu’en Algérie, ce ratio est bien loin (à peine 0,66%, pour une population de 45 millions d’habitants).

De là à savoir si les diplômés CAF Pro ou CAF A auront du boulot, la vraie problématique est ailleurs. Elle est dans la stratégie que doit adopter la fédération pour donner une assise forte à l’avenir du football algérien. Une stratégie qui, malheureusement, n’existe toujours pas, en dehors d’activités entretenues pour combler un calendrier et faire face à des échéances à court terme pour lesquelles notre football semble bien loin.

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