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Football – Algérie : La Ligue 1, un championnat de riches et de pauvres, où seul le Paradou …

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Le championnat d’Algérie est au repos en ce moment, le temps de revenir sur l’un des aspects de la saison 2023/2024 celui de la masse salariale des clubs qui ne cesse de grimper de manière vertigineuse pour les uns, mais pas pour d’autres.

A Africa Foot United on a souvent traité le sujet, mais là c’est sur la base de véritables chiffres concernant la masse salariale mensuelle de la Ligue 1 Mobilis qu’un classement est établi pour les16 clubs qui ont animé la saison 2023/2024.

Pas de surprise dans la photographie de l’élite algérienne à travers la configuration salariale qui représente un taux se situant entre 75 et 90% des dépenses totales d’un club. Un poste de dépense qui n’a cessé de grimper de façon exponentielle ces dix dernières, où les grosses rémunérations, qui représentaient des exceptions à un moment donné, elles ont, aujourd’hui, tendance à se généraliser chez les clubs les plus nantis financièrement, sans pour autant garantir les bons résultats, même si la logique a été souvent respectée en matière de consécration.

En effet, les deux clubs consacrés cette saison ne sont autres que le MC Alger, champion d’Algérie, 2ème au classement des masses salariales mensuelles avec plus de 55 MDA (l’équivalent de + 370 000 euros), et le CR Belouizdad, vainqueur de la Coupe, 1er sans conteste au classement avec un budget avoisinant les 67 MDA (près de 446 000 euros).

Si le CS Constantine (3ème) et l’USM Alger (4ème), qualifiés pour la Coupe de la Confédération avec des masses salariales de respectivement 43,6 MDA et 53 MDA occupant la 5ème et la 3ème place de ce classement, ce n’est pas le cas par exemple pour la JS Kabylie qui, malgré une masse salariale de près de 45 MDA, n’a pu terminer que 7ème au classement, et surtout le MC Oran (14ème), qui a échappé de peu à la relégation avec le 7ème budget salarial d’un montant de plus de 24 MDA.

Par contre en bas du tableau, les deux clubs qui ont rétrogradé en Ligue 2 sont parmi les plus pauvres de la Ligue 1, à savoir l’ES Ben Aknoun (14ème) avec 10,6 MDA et l’US Souf (16ème et dernier du classement) en étant le seul club à avoir fonctionné avec une masse salariale ne dépassant pas les 10 MDA (9 375 000 DA plus exactement).

Evidemment, les clubs du haut du tableau du classement de la rémunération mensuelle sont les huit détenus par des entreprises économiques étatiques et les autres sont dans la deuxième moitié, faisant du championnat algérien un ‘’modèle’’ unique au monde d’iniquité entre les clubs. Un élément qui pèse sur l’intégrité de la compétition et fausse complètement le jeu, surtout lorsque les clubs les moins nantis lâchent prise de manière précoce, comme ce fut le cas de l’US Souf cette saison ou bien le HB Chelghoum Laïd il n’y a pas si longtemps en faisant évoluer durant toute la saison son équipe réserve (U23).

Seule exception dans ce décor : le Paradou AC, un club-modèle dans son fonctionnement économique et sportif, s’appuyant sur son académie de formation devenu depuis son lancement en 2007 un label reconnu. Le PAC s’appui essentiellement sur le financement du groupe familial privé Faïenceries Algériennes des frères Zetchi et quelques-unes de leurs sociétés, ainsi que sur la vente conséquente de leurs joueurs.

Le dernier en date est Yacine Titraoui (20 ans) qui a signé la semaine dernière un contrat de trois ans avec le club Belge de Royal Charleroi SC, permettant à la formation d’Hydra d’engranger pas moins de 1,2 millions d’euros, soit l’équivalent de 180 MDA qui représentent la masse salariale des trois clubs les plus riches : le CRB, le MCA et l’USMA !

Sinon, qui empêcherait les clubs les mieux nantis d’investir sérieusement dans le domaine de la formation, en consacrant un budget annuel qui ne dépasserait pas les 10 à 15 MDA, soit un projet à mener en parallèle avec la gestion de l’équipe-fanion, plutôt soumise à la pression des supporters et à l’obligation de résultats ?

Aujourd’hui, la masse salariale mensuelle des clubs de la Ligue 1 Mobilis coûte autour de 451,2 MDA (soit 45 milliards de centimes / mois), l’équivalent de 5 414,4 MDA/an (soit 540 milliards de centimes / an, soit l’équivalent 36,1 millions d’euros) pour un championnat qui fournit à peine 1 à 2 joueurs à la sélection nationale A. 

Malheureusement, la fédération algérienne de football est loin de militer pour une meilleure équité dans l’apport financier aux clubs de l’élite, comme cela a été promis par son président au lendemain de son élection, ni donner de la visibilité sur le dossier relatif au football professionnel, si ce n’est pour dire ‘’qu’il est entre les moins des pouvoirs publics’’ (dixit Walid Sadi, lors d’une de ses rares déclarations sur ce sujet).  

En attendant, l’Etat continuera à financer le football professionnel sans ses incontournables gardes fous que son le contrôle et le suivi, notamment à travers un de ses instruments : la direction de contrôle de gestion et de finances des clubs (DCGF).   

Classement de la masse salariale mensuelle des clubs de la Ligue 1 Mobilis – Saison 2023/2024

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