L’avènement du Collège technique national a permis de créer un espace tant attendu aux entraîneurs et techniciens algériens pour débattre de sujets pertinents et de préoccupations intimement liées au développement du sport-roi.
Projet mis dans le pipeline du temps de Kheireddine Zetchi qui l’avait confié pour sa préparation au Directeur technique national (DTN) de l’époque, Chafik Ameur, la mise en place du Collège technique national a dû attendre plus de deux ans pour se concrétiser.
Pourtant, il s’agit d’une obligation réglementaire conformément à l’article 30 du Décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type. Cet organe consultatif est chargé de formuler toutes propositions, recommandations, et avis susceptible de contribuer à la détermination des objectifs et méthodes ainsi que les actions liées à l’organisation, l’animation, la promotion et le développement de la ou des disciplines sportives au sein de la fédération.
Au-delà de l’aspect théorique, dans la pratique cet organe peut être d’un grand apport pour le football national, comme ce fut le cas tout récemment avec ce projet ‘’mort-né’’ de suppression du championnat des équipes Réserves balayé par une montée au créneau de plusieurs techniciens avant que cette trouvaille ne soit enterrée lors de la réunion du Collège technique national, mardi à Alger.
Malgré l’absence de plusieurs figures tels qu’Abdelhak Benchikha, Abdelkader Amrani, Ameur Chafik, et bien d’autres, les techniciens ont pris la parole pour s’exprimer, pour émettre leurs avis et leurs idées, pour échanger, pour rappeler leurs expériences du terrain, pour faire des propositions concrètes et remettre en cause telle ou telle autre proposition, en toute responsabilité et surtout démocratie.
Pour un début, disons que le Collège technique national a été un espace privilégié pour réunir un large panel de techniciens, parmi lesquels d’anciens sélectionneurs nationaux, d’ex-directeurs techniques, des directeurs techniques régionaux, des entraîneurs, d’anciens internationaux devenus entraîneurs, suscitant un enrichissement et une large concertation avec l’ensemble des acteurs.
Mettre en synergie toutes les compétences est l’une des conditions de réussite et le chemin idoine pour parvenir à mettre en place une stratégie payante envers les jeunes catégories, désormais une priorité de développement.
Le talent ne s’invente pas, il se travaille. Le métier d’entraîneur a changé au fil des évolutions, ce à quoi sont appelés les techniciens algériens à s’adapter et à évoluer, et à faire évoluer leurs méthodes de travail, avec toutes les subtilités que peut comporter le métier.
En prenant la parole, c’est une sorte de pouvoir que les techniciens ont reconquis dans un milieu où le centre décisionnel n’est pas forcément entre leurs mains. Ce premier exercice, réussi d’ailleurs, en appellera d’autres certainement, comme le système de compétition que le bureau fédéral a également mis sur la table au détour de la dernière assemblée générale de la Ligue de football professionnel.
En complément à la DTN, le Collège technique national aura certainement son mot à dire et d’autres missions à accomplir, à condition qu’il soit consulté régulièrement, surtout après l’installation des commissions qui le composent lors de la dernière réunion.