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Football – Algérie : Des intentions douteuses et jeux dangereux

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Algérie Foot – Ce début de semaine connaîtra un rendez-vous particulier pour plus d’une trentaine d’anciens dirigeants de la Fédération algérienne de football, parmi eux trois ex-présidents, qui devront répondre aux questions de la section économique du tribunal de Sidi M’hamed.

Après avoir répondu, la semaine dernière, aux questions des enquêteurs de la Brigade économique suite à la plainte déposée par la Fédération algérienne de football sur la base du dossier de l’Inspection générale des finances (IGF) sur la gestion financière de l’instance faitière de 2017 à 2023, plus d’une trentaine d’anciens dirigeants, parmi eux les trois présidents qui ont précédé Walid Sadi, ont rendez-vous en ce début de semaine avec le tribunal de Sidi M’hamed, toujours dans le cadre de cette enquête.

A lire et à entendre les relais et sous-traitants de l’actuelle équipe fédérale, des têtes vont tomber à cause d’affaires plus que douteuses qui sentent, selon eux, la dilapidation des deniers publics et de la malversation.

La façon dont est traitée ce dossier par ces relais, qui reprochent d’ailleurs aux autres médias de ne pas trop faire mousser et faire du bruit, laisse planer le doute sur les intentions de ceux qui y sont derrière et leurs arrières pensés.

Car comment peut-on croire un instant que trois présidents de groupes industriels, l’un relevant du secteur public qui a réussi dans son entreprise économique et dans le football, et les deux autres du secteur public, également reconnus pour leur haut niveau de management, puissent venir en tant qu’élus bénévoles à la tête de la fédération pour s’enrichir ou dilapider intentionnellement de l’argent public ou autre !

N’oublie-t-on pas que la Fédération algérienne de football, comme toutes les autres fédérations, est une association régie par des textes spécifiques, et qu’elle souffre de l’insuffisance de textes en matière d’élaboration, de contrôle et d’approbation des comptes comparativement au droit commercial et comptable applicable aux sociétés ?

C’est écrit noir sur blanc au préambule de chaque rapport financier, tout comme l’absence d’un système comptable spécifique au secteur des associations, ce qui ne facilite pas la définition d’un plan comptable par rapport à la particularité de la comptabilité d’une fédération. C’est également écrit noir sur blanc.

A cet égard, est-ce que le Ministère de la jeunesse et des sports et celui des finances, et peut-être d’autres départements ministériels, ont-ils engagé une réelle réflexion en vue de promouvoir la normalisation de la gestion et le contrôle comptable des associations (qu’elles soient clubs sportifs amateurs, ligues et fédérations), à l’instar du plan comptable adopté pour les secteurs économiques ?

Si l’on parcoure le SCF (Système comptable financier) entré en vigueur le 1er janvier 2010, en remplacement du PCN (Plan comptable national de 1975), celui-ci peut s’appliquer aux associations, mais avec des adaptations nécessaires. Tout comme le Code des marchés publics ou Loi fixant les règles générales relatives aux marchés publics, qui comprend une série de mesures visant à renforcer la transparence et faciliter l’accès à la commande publique (Loi n°23-12 du 5 août 2023) concerne les opérateurs économiques, mais pas les associations dont l’organe souverain de gestion est l’assemblée générale qui élut un bureau exécutif.

Evidemment, les fédérations sont appelées à s’inspirer le plus possible de tous ces textes en mettant en place un arsenal de procédures lui permettant de garantir la transparence, l’éthique, la déontologie et lutter contre toute forme de corruption dans le cadre de sa gestion financière, sachant que ses missions ne sont pas à faire du chiffre d’affaires, de la rentabilité économique et avoir une cotation en bourse, mais de développer et promouvoir la pratique du football, la formation, l’encadrement, l’organisation des compétitions et autres activités relevant de ses compétences. Elle est même reconnue d’utilité publique et d’intérêt général, et elle gère ses activités en toute autonomie dans le cadre du respect de la Loi et des textes en vigueur, de la bonne gouvernance et de la cohésion sociale.

Dans le décret exécutif 14-330 du 27/11/2014 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type, complété et modifié, tout un chapitre (n°3) est consacré aux Dispositions financières où sont indiquées les ressources de la fédération (article 24), les subventions, aides et contributions de l’Etat et collectivités locales (article 30) et bien d’autres articles relatifs au contrôle ou à la présentation de bilans certifiés.

Par contre, les articles 26 et 27, n’expliquent pas le mode opératoire pour les dépenses de la fédération ni le système de comptabilité, se limitant à un renvoi à la législation et à la réglementation en vigueur (lesquelles ?).

Enfin, tous les dirigeants des anciens bureaux fédéraux concernés par les enquêtes en cours, sont toujours innocents aux yeux de la Loi jusqu’à preuve du contraire. Qu’en déplaise à ceux autoproclamés objecteurs de conscience. A bon entendeur salut.

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