Est-ce un oubli ou une attitude préméditée ? La fédération algérienne de football n’a pas présenté ses condoléances suite au décès de l’ancien président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou disparu il y a deux jours à Paris.
Il était l’homme fort du football africain, surnommé le Baobab ou le Roi de Garoua, le camerounais Issa Hayatou est décédé jeudi à Paris, la veille de ses 78 ans après une longue maladie, en pleins Jeux Olympiques de Paris 2024.
L’événement a fait le tour des instances continentales et internationales où chacun est allé de son hommage ou de son communiqué de condoléances. Du Comité international olympique (CIO), qui a mis son drapeau en berne en son siège de Lausanne par respect à l’un des anciens membres de son bureau exécutif et observé une minute de silence, à la plus petite des associations, en passant par la FIFA et la CAF, sauf la … Fédération algérienne de football.
D’habitude prompte à réagir pour exprimer sa compassion et présenter ses condoléances à la moindre disparition d’une personnalité nationale et même internationale, telle que celle d’Issa Hayatou, mais cette fois il n’en fut rien.
Si certains observateurs ont mis cette attitude sur le dos d’un ‘’oubli’’, d’autres, plus avisés, ont en fait une autre lecture, d’autant que l’ancien dirigeant sportif camerounais avait un ‘’ami’’ très proche en la personne de Mohamed Raouraoua, l’ex-président de la FAF, membre du Comité exécutif de la CAF et même de la FIFA.
Pendant plusieurs années, l’algérien était compté parmi les hommes faisant partie de la garde rapprochée de Hayatou, avant qu’en 2017, le vent ait tourné en défaveur de Raouraoua, battu à plat de couture par le Marocain Fouzi Lekjaâ, le poussant hors du Comité exécutif (Comex) de la CAF.
Des proches des deux hommes, notamment l’ancien dirigeant ivoirien Jacques Anouma, considèrent que Hayatou aurait lâché Raouraoua le jour où il s’est rendu compte que l’algérien a eu des visées pour se lancer dans la bataille de la présidence de la CAF. Pourtant, Raouraoua n’a cessé, à l’époque, de nier cette thèse que lui auraient, selon ses dires, collée ses adversaires et ennemis du continent.
Président de la Confédération africaine de football pendant quasiment trois décennies (1988 – 2017), Issa Hayatou était devenu une figure emblématique de poids, y compris auprès de la FIFA où il avait le soutien de son ami de toujours, Josep Sepp Blatter, qui a régné sur le football mondial de 1998 à 2015. Durant sa présidence, Hayatou a grandement contribué à l’évolution du football africain où il a obtenu l’organisation de la Coupe du Monde sur le continent, en 2010 en Afrique du Sud, et le passage à cinq représentants. Il présidera même les destinées de la FIFA entre octobre 2015 et février 2016, alors qu’il faisait partie du Comex de cette instance.
Le président de la FAF, Walid Sadi, qui a longtemps travaillé sous la coupe de Raouraoua et fait toujours partie de son ‘’clan’’, a-t-il joué à l’indifférent ou a-t-il était ‘’instruit’’ de ne pas présenter les condoléances de l’instance qu’il préside, en raison d’un contentieux non réglé entre le camerounais et son mentor ? La rancune est tenace, dit-on.
Si Gianni Infantino, Patrice Motsepe, Thomas Bach, Samuel Eto’o et bien d’autres personnalités n’ont pas hésité à saluer la grandeur de l’homme et le rôle important joué par le dirigeant dans sa quête d’apporter de nombreuses réformes au foot africain, le président de la FAF a tout simplement zappé l’événement.
A moins qu’elle (la FAF) l’ai fait discrètement à travers un courrier transmis directement à la fédération camerounaise de football (FECAFOOT), juste pour marquer l’’événement. Pas plus.