Le Président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi, avait réuni en octobre 2023 les joueurs et les représentants de clubs pour trouver une solution au problème des créances. Qu’en est-il six mois après ?
Dès sa prise en main des rênes de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi a voulu frapper un grand coup en essayant de trouver une solution à l’épineux et récurrent problème des créances des joueurs vis-à-vis des clubs. Un problème qui traîne depuis plusieurs saisons et qui empoisonne la vie de la fédération à cause des dossiers de contentieux qui s’amoncèlent au niveau de la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) et qui finissent par pénaliser les clubs qui se voient interdits de recruter, impactant ainsi leurs performances et même implicitement l’éthique sportive.
Pour assainir ce contentieux financier devenu un lourd fardeau pour le football national, une démarche commune est tentée à travers la signature d’un accord consensuel de règlement amiable sur la base d’un échéancier à négocier entre les parties.
Pratiquement, chaque club concerné a été convié à conclure des accords de conciliation avec ses créanciers avec un arbitrage de la fédération qui n’a pas hésité à mettre la main à la poche en attribuant des prêts aux clubs, selon les cas, pour le règlement de la première échéance en fonction des modalités convenues.
Ce sont surtout les clubs amateurs de la Ligue 2 (Ligue nationale de football amateur) qui sont les plus concernés par cette démarche, ce qui leur a permis d’éponger une partie de leurs dettes en payant d’anciens joueurs et entraîneurs. Des clubs comme l’USM El-Harrach et le HB Chelghoum Laïd, qui avaient même annoncé leur retrait du championnat, ont réussi à assainir leur situation et obtenir les licences pour entamer le championnat.
Cependant, la FAF avait exigé à ce que les clubs prennent en charge les trois autres échéances, à commencer par celle du mois d’avril 2024, tout en remboursant par la suite la première tranche avancée.
Du coup, est-ce que ces clubs sont prêts justement à honorer leurs engagements sachant que la crise financière ne s’est pas dissipée pour autant ? En effet, selon des investigations menées par Africa Foot United, la plupart des clubs ont à peine pour ne pas dire n’ont pas de quoi terminer la saison. De là, à payer leurs dettes, l’exercice sera très compliqué.
D’ailleurs, plusieurs observateurs avertis n’étaient pas emballés dès le départ par cette démarche qui n’est en définitive qu’une fuite vers l’avant car elle ne faisait que reporter le problème d’octobre à avril voir pour après.
Et puis, que fera la FAF dans le cas où les clubs n’honoreraient pas leurs engagements conventionnels ? La fin de saison s’annonce confuse quand on sait que plusieurs clubs commencent à lâcher sur le plan compétitif, alors que d’autres luttent pour s’épargner une relégation fâcheuse et préjudiciable à leur trésorerie.