Le rideau est tombé sur la première édition du tournoi FIFA Séries avec le déroulement du second match des Verts face à une belle sélection Sud-africaine (3 à 3). Spectaculaire et plein d’enseignements.
Une défense aux abois, une attaque étincelante
On le disait déjà après le premier match contre la Bolivie, que la seconde sortie des Verts n’allait pas être une partie facile face à un adversaire du top 10 africain et de surcroît troisième lors de la dernière CAN 2023 en Côte d’Ivoire. L’Afrique du Sud a été un bon test pour une sélection algérienne sortie traumatisée de son élimination prématurée à Bouaké, avec à la clé une bonne réaction sur le plan mental puisque l’équipe a réussi à revenir à trois reprises : une égalisation puis la victoire, dans le temps additionnel face à la Bolivie (3 à 2) et deux retours au score contre les Bafana Bafana (2 à 2 puis 3 à 3). Il faut avouer que l’incorporation de nouveaux joueurs, tels que les Bakrar et Kendouci, ou bien les revenants Brahimi et Benzia, a donné un plus, en raison d’un esprit d’affamés pour les novices et de revanchards pour les autres.
L’attaque algérienne a su donc répondre en marquant six buts en deux matchs, confirmant les possibilités dont dispose le sélectionneur Vladimir Petkovic, collectivement et individuellement. Par contre, la défense demeure plus qu’inquiétante et va constituer le véritable chantier, pour avoir encaissé cinq buts, dont quatre sur des erreurs individuelles qu’il faudra éviter à l’avenir. Non pas le compartiment défensif, à lui seul, mais le rendement défensif de toute l’équipe qui doit être revu. Surtout dans les duels au sol (47% déjà lors de la dernière CAN et 51% duels perdus en général).
Après les devoirs de mars, le véritable examen en juin
Sur ces deux rencontres, le nouveau sélectionneur Vladimir Petkovic a tenté deux schémas tactiques de base (un 4-3-3 à l’entame avant de passer à un 4-4-2 en seconde période, avec des animations variées) et a profité de voir un maximum de joueurs, même s’il n’a pas fait jouer tous les éléments qu’il a convoqué, à l’image des Belloumi, Bouanani, Guitane, Belaïd, Abdeli et Zorgane, sans compter les absents Bennacer, Boudaoui (blessé dès le début du stage), Bensebaini (blessé lors du premier match) ou Gouiri (qui a quitté le stage après le premier match).
Face au collectif bien rodé des sud-africains, comme en témoignent les statistiques du match (7 tirs cadrés pour les Verts contre 5, 13 tirs contre 12, 46% de possession contre 54% et 455 passes contre 532 et une précision des passes de 86% pour les deux équipes), les coéquipiers d’un étincelant Benzia, le meilleur sur le terrain grâce à un doublé, une passe décisive et surtout un retourné acrobatique qui fera certainement date, ont réussi en gros leurs devoirs factuels du mois de mars.
Les vrais tests, eux, auront lieu au mois de juin avec deux sorties cruciales : la Guinée à domicile, le plus gros morceau du groupe qualificatif pour le prochain Mondial 2026, et l’Ouganda, quelque part (pas de stade homologué par la CAF pour ce pays), qui aura à cœur de régler un compte pas si vieux que ça puisque les algériens avaient privé les Grues d’une qualification à la CAN 2023 après leur match nul (0 à 0) contre la Tanzanie, lors de l’ultime journée des éliminatoires.
En perspective de ces deux prochaines journées (3ème et 4ème des éliminatoires), Petkovic n’aura plus de temps pour faire d’autres essais car il aura vu pratiquement tout le groupe. Les grands absents que sont les Slimani, Mahrez et Belaili, semblent s’éloigner, sauf si d’ici là, le sélectionneur change d’avis pour une raison ou une autre. Ce sera peu probable, et le choix est tout fait avec le duo Brahimi-Benzia à la baguette, eux qui se sont rendus la politesse lors du match face à l’Afrique du Sud.
Sur cet avenir proche, Petkovic l’a d’ailleurs précisé en conférence de presse, sans nommer qui que ce soit : les joueurs qui seront convoqués en juin devront comprendre qu’ils auront des rôles à jouer et beaucoup d’éléments peuvent prétendre à des postes de titulaires. L’équipe est appelée à s’adapter vite aux conditions des prochains matchs, qui vont différer des deux rencontres contre la Bolivie et l’Afrique du Sud où le jeu était plus ouvert avec beaucoup d’espaces et sans vraiment un enjeu, si ce n’est de retrouver de la confiance et d’ouvrir une nouvelle page avec une recomposition des cartes.
