Censé être le rendez-vous idéal pour lancer la nouvelle saison 2024/2025, la réunion du bureau fédéral de cette fin du mois d’août est restée sur du classique, zappant tous les vrais dossiers relatifs à l’avenir du football algérien.
La montagne a finalement accouché d’une souri, serions-nous tentés de qualifier la dernière réunion statutaire du bureau fédéral de la fédération algérienne de football de ce mois d’août, tenue mercredi au Centre technique national de Sidi Moussa. Mis à part l’annonce de l’introduction de la technologie de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) au niveau du championnat de la Ligue 1 Mobilis, sans préciser si elle concernera tous les stades et donc tous les matchs de chaque journée, ou bien se limitera-t-elle à trois enceintes comme l’annoncent certaines sources proches de ce dossier ‘’révolutionnaire’’, l’essentiel a été zappé par le bureau fédéral, présidé par Walid Sadi.
Dans trois semaines, l’actuelle équipe fédérale aura bouclé une année de gestion et il lui restera quatre mois seulement pour clôturer l’exercice 2024, sans qu’on n’enregistre de faits notables, et encore moins des réalisations par rapport aux annonces faites, notamment celles relatives à des dossiers d’intérêt stratégique pour l’avenir du sport-roi en Algérie.
Dans le communiqué publié sur son support média officiel, la fédération évoque ‘’la fin d’un mandat olympique pour l’ensemble des structures du football et la nécessité de faire un bilan exhaustif et un diagnostic objectif sur la situation de la discipline et son environnement’’. En est-elle capable et possède-t-elle les compétences nécessaires pour mener un tel travail dénué de toute subjectivité et d’arrière-pensées n’ayant pour objectifs que de dénigrer les autres et sublimer des effets d’annonce à la pelle ?
Car jusqu’ici, ‘’se projeter sur l’avenir, dans un esprit de sérénité et d’engagement pour rassembler les forces de la famille du football autour du projet fédéral’’ (lequel d’ailleurs), comme le souligne ledit communiqué, n’a été qu’un vœu pieux, pour ne pas dire un gros leurre quand on sait que le plus grand fait d’arme de Walid Sadi c’est de vouloir mettre d’anciens dirigeants en prison et de salir leur réputation ainsi que celle de leurs familles respectives !
Pourtant, il y a deux mois, lors d’un bureau fédéral, le président Sadi avait fait plusieurs annonces dont aucune n’a encore vu le jour.
A commencer par la sélection nationale A’ où un sélectionneur et son staff devaient être désignés pour entamer le travail dès la reprises des entraînements des différents clubs en attendant la reprise de la compétition le 21 septembre prochain, et ce, en prévision des échéances à venir (CHAN 2025 et Coupe Arabe des nations 2025).
On pouvait lire également dans un communiqué du BF, la (re)mise sur pied de la Direction de contrôle de gestion et des finances (DCGF) des clubs professionnels. Un outil plus qu’important pour justement accompagner les clubs professionnels et veiller à ce que ces derniers se soumettent à une gestion administrative et financière saine ainsi qu’un management permettant une rationalisation des budgets. Cette obligation prévue pourtant par la réglementation, ne semble pas être une priorité pour la fédération, qui se contente d’attribuer ces missions à une ligue gérée par un membre du bureau fédéral depuis presqu’une année, suite à la dissolution de son organe élu et le limogeage de son président, Abdelkrim Medaouar, toujours pour des griefs méconnus !
Autre dossier rangé dans les tiroirs, celui de la mise en conformité des statuts de la fédération avec la Loi nationale et les textes qui en découlent, à savoir les décrets exécutifs n°22-309 et n°22-310 du 12 septembre 2022. Le premier modifiant et complétant le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type (pages de 5 à 9) et le second modifiant et complétant le décret exécutif n°16-153 du 23 mai 2016 fixant les dispositions statutaires relatives aux dirigeants sportifs bénévoles élus (pages 9 et 10).
On peut rajouter dans ce même registre, la mise en conformité avec les statuts de la FIFA, où la FAF est toujours à la traîne depuis plus de six ans, depuis que le dossier a été entamé par l’ex-président, Kheireddine Zetchi, avant que les mêmes clans qui ont soutenu et soutiennent Walid Sadi aujourd’hui ne fassent capoter à desseins ce projet.
Que dire, par ailleurs, du cumul de fonction de plusieurs membres du bureau fédéral qui tombent sur l’obligation de se conformer au décret exécutif n°21-60 du 8 février 2021, modifiant et complétant le décret exécutif n°15-340 du 28 décembre 2015, relatif au non cumul entre la responsabilité exécutif et élective et la responsabilité administrative au sein des structures d’organisation et d’animation sportives.
En somme, il faudra attendre la nomination d’un nouveau gouvernement après l’élection présidentielle du 7 septembre 2024 et la venue d’un ministre de la jeunesse et des sports soucieux du strict respect des textes, pour remettre de l’ordre et faire en sorte que ces mêmes textes soient pas appliqués pour l’intérêt général et mettre ainsi fin à toutes les transgressions.