Après avoir décidé d’annuler sa participation au tournoi zonal qualificatif pour le Championnat d’Afrique de Football Scolaire (CAFS) de l’édition 2023/2024, la Fédération algérienne de football tente de se rattraper pour la prochaine édition. Evitant ainsi le scandale de trop.
Dans un communiqué publié sur ses supports officiels, la Fédération algérienne de football fait par de la réception, par son président Walid Sadi, de son homologue de la Fédération algérienne de sport scolaire (FASS), le revenant Abdelhafid Izem. La rencontre a eu lieu au siège de la FAF à Dely Ibrahim, dont l’objet est d’examiner les voies et moyens de renforcer la coopération entre les deux instances et de mettre en œuvre un plan d’action commun pour le développement du football en milieu scolaire à partir de la saison 2024/2025.
Evidemment, le contenu de ce communiqué est destiné à la consommation générale avec, toujours, les mêmes phrases creuses qui n’indiquent en rien la substance réelle de ce plan d’action ou bien la portée stratégique de ce partenariat entre deux fédérations qui ont beaucoup à faire, et qui se sont déjà rapprochées par le passé, mais sans vraiment des projets concrets.
Le dernier en date a trait, en tous les cas, à la participation de l’Algérie à la première édition du Championnat d’Afrique de football scolaire (CAFS) 2022/2023, programme initié en 2021 par le président de la CAF, Patrice Motsepe, et dont la phase finale a eu lieu en Afrique du Sud du 5 au 8 avril 2023.
Après une phase qualificative zonale (chez les garçons et les filles) qui s’est déroulée en Egypte à l’automne 2022, et profitant de la défection à la dernière minute de la Tunisie, l’Algérie, classée deuxième, a été sollicitée pour cette première édition où elle a été représentée par le CEM Belaouche Mohand Oulhadj de Bordj Menaïl, dans la wilaya de Boumerdès. D’ailleurs, toute une polémique est née à cause d’une affaire de visas non délivrés à temps, mais les choses ont fini par rentrer dans l’ordre après l’intervention de l’ex-président de la FAF, Djahid Zefizef, auprès du Ministère des affaires étrangères.
Les algériens ont ainsi pu prendre part à cette phase continentale aux côtés de six autres équipes : Clapham High School (Afrique du Sud), CEG Sainte Rita (Bénin), Complexe Scolaire Ben Sekou Sylla (Guinée), CS Horizon Of Bukavu (RD Congo), Royal Giants High School (Ouganda) et Salima Secondary School (Malawi). Au-delà des résultats, plutôt anecdotiques, l’expérience fut très enrichissante, en présence de Mustapha Biskri, directeur technique national nouvellement installé dans ses fonctions.
Ce dernier, et en prévision de l’édition d’après (2023/2024), a entamé une série de rencontres avec les représentants de la Fédération algérienne de sports scolaires (FASS) au siège même de la DTN au Centre technique national de Sidi Moussa. En absence de son président, Abdelhafid Izem, suspendu, la FASS était représentée par son secrétaire général, Amar Kouadri, et son DTN, Aziz Salamali, alors que du côté de la DTN, on retrouvait outre Mustapha Biskri, le DTN-adjoint Djelloul Zohir, le responsable du Département Elite, Rachid Aït Mohamed, et le coordinateur et responsable de la Formation, Ameur Chafik.
Parmi les points débattus à l’époque par une équipe que le président Walid Sadi, une fois élu, a décidé de mettre à la porte sans le moindre préavis :
- La préparation de la phase nationale pour dégager une sélection nationale qui participera au tournoi zonal, prévu en décembre 2023, qualificatif pour la phase finale en avril 2024.
- Le passage d’un jeu à 8 à un jeu à 11 pour les garçons, alors que pour les féminines le jeu à 8 est maintenu.
- L’examen du cahier des charges pour le choix de la wilaya devant abriter le tournoi final national, parmi au moins trois wilayas que sont Tlemcen, Mascara et Bordj Bou-Arréridj.
- L’organisation de 2 à 3 mini-stages en prévision des échéances à venir.
Malheureusement, la nouvelle DTN à sa tête Ameur Mansoul, et au détour d’une réunion regroupant le secrétaire général de la FAF, Nadir Bouzenad, et les représentants de la FASS, il a été décidé de faire l’impasse sur la participation algérienne à la deuxième édition du Championnat d’Afrique de football scolaire (2023/2024). Sans donner la moindre explication, cette défection de l’Algérie, probablement de peur d’une éventuelle déconvenue, intervenait au moment où la participation connaissait une augmentation de 40%, avec 804 480 jeunes garçons et filles issus de 28 862 écoles et venant de 44 pays.
L’Algérie n’a donc pas participé ni au tournoi UNAF qualificatif, et encore moins à la phase finale qui a eu lieu à Zanzibar du 21 au 24 mai 2024 ; ce qui a fait réagir la FASS à travers un communiqué ‘’regrettant la décision de la FAF d’annuler la participation des deux équipes scolaires U15 (garçons et filles) et son refus de prendre en charge les représentants algériens’’. Une affaire passée sous silence par les relais et sous-traitants médiatiques de la fédération.
La fête du foot scolaire à Zanzibar
Après l’étape zonale, les équipes qualifiées se sont données rendez-vous à Zanzibar pour animer un beau plateau durant quatre jours intenses et bien disputés. Les finales, filles et garçons, se sont déroulées dans un stade Amaan plein à craquer où les Sud-africaines ont été consacrées face aux Marocaines (1 à 1, 5 tirs au but à 4), alors que les Tanzaniens ont pris le meilleur sur leurs homologues Guinéens (1 à 0). Des prix collectifs et individuels ont été remis aux lauréats, notamment le prix du Fair-play pour la Gambie (filles) et l’Afrique du Sud (garçons), le prix de la meilleure gardienne décerné à Sphumelele Zibula (Afrique du Sud), le meilleur gardien à Mujahid Juma (Tanzanie), la meilleure buteuse à Shadia Nabrye (Ouganda),3 buts, et à Asmara Keita (Guinée) avec le même nombre de réalisations, alors que la meilleure joueuse fut Meryem Oubella (Maroc) et le meilleur joueur Abel Samson (Tanzanie).
En marge de ce tournoi final, la CAF avait organisé un programme de renforcement des capacités où 160 jeunes ont pu décrocher leur diplôme devant les légendes du football africain comme Daniel Amokachi, Emmanuel Adebayor, Amanda Dlamini et Abdi Kassim.
Au menu de ce programme, la CAF a mis l’accent sur des cours dédiés à la formation des jeunes arbitres, des ateliers liés à la médecine sportive, un programme des jeunes reporters, le cours d’entraîneur de la licence CAF D et le programme de prévention et de protection de la CAF, tous dispensés par des experts et instructeurs de la CAF et d’autres spécialistes hors CAF.
Tous les participants ont pu obtenir leurs diplômes, marquant une étape importante dans les activités initiées par la CAF à l’adresse des jeunes footballeurs et écolier(e)s/collégien(ne)s venus de plusieurs pays du continent, sauf … d’Algérie !
Edition 2024/2025, aujourd’hui dernier délai des inscriptions
Pour revenir au Championnat d’Afrique de football scolaire, il y a lieu de retenir que la CAF vient de confirmer cette semaine la période d’inscription pour l’édition 2024/2025 ainsi que les dates officielles et les pays hôtes qui accueilleront l’étape zonale, ainsi que les nouvelles innovations introduites par l’instance continentale.
Ainsi, on sait déjà que la date limite de la période d’inscription a été arrêtée pour ce mercredi 31 juillet 2024. Une fois inscrites, les associations-membres devront entamer la première étape nationale (dont l’échéance limite est le 1er octobre 2024) pour dégager les représentants.
Espérons que la FAF a fait le nécessaire afin que les tournois inter-établissements puissent démarrer à la rentrée scolaire (prévue le 15 septembre 2024) pour déterminer les représentants algériens (filles et garçons) qui affronteront les autres scolaires de la zone UNAF du 14 au 20 décembre 2024 en Egypte. Les qualifiés de chaque zone se donneront rendez-vous du 28 avril au 4 mai 2025 dans un pays que désignera la CAF.
Espérons également que la rencontre entre Wald Sadi et son homologue de la FASS Abdelhafid Izem ne relève pas de l’effet d’annonce, car le sport scolaire et universitaire en général et le football en particulier, est un créneau délaissé depuis longtemps par les différents responsables à tous les niveaux.
Il n’y a qu’à le constater, fort malheureusement, à travers la participation à ce jour du sport algérien aux Jeux Olympiques de Paris 2024 où l’espoir de médailles tient à un infime fil de deux ou trois athlètes. Pour une nation de plus de 45 millions d’habitants et bénéficiant d’un potentiel jeunesse extraordinaire, toute la politique du sport est à revoir complètement, moyennant d’abord un assainissement en profondeur et une réforme sérieuse pour espérer mettre les jalons d’un renouveau.