Le désormais dossier Adidas de la Fédération algérienne de football continu de susciter la sortie de certains porte-voix non-institutionnels et relais médiatiques pour semer le doute dans les esprits.
Le contrat entre l’équipementier Adidas et la fédération algérienne de football (FAF) poursuit son feuilleton sur les chemins sinueux entre la vérité et le mensonge, alors qu’il est toujours entre les mains de la justice dans le cadre de la procédure engagée par la FAF sur la gestion financière des trois derniers présidents de l’instance fédérale.
L’un des relais de cette dernière, connu sur la place publique sportive comme étant un agitateur polémiste, a remis au – mauvais – goût du jour la désormais affaire Adidas en lançant quelques inepties, parmi lesquelles la signature du contrat, en 2019, dans une … discothèque et le fameux coût du maillot, à 3 euros !
Sur ce dernier point, il n’y a rien à dire car la plus mauvaise des contrefaçons ne se vend jamais à ce prix, et tout le monde sait qu’avec le sacre des Fennecs en 2019, le maillot des Mahrez and Co s’arrachait à plus de 100 euros, alors que son véritable prix, à savoir l’authentique, n’a jamais baissé au-dessous de 90 euros.
Sur le marché local, les prix des répliques oscillaient entre 2 500 à 3 500 DA, alors que l’authentique deuxième choix, s’est écoulé entre 9 000 et 12 000 DA. Ce sont des chiffres obtenus lors des investigations menées entre 2019 et 2022.
Concernant le premier point, à savoir la signature du contrat, celui-ci a été paraphé avec S2F, société française désignée par la société-mère aux trois bandes à la place d’Adidas MENA, sur demande de la FAF à cause d’un contentieux avec ce représentant régional.
En effet, lorsque Kheireddine Zetchi a été élu en 2017, il avait hérité de l’équipementier Adidas, dont le représentant MENA était basé à Dubaï et le contrat devait arriver à échéance le 31 décembre 2019. Mais en découvrant qu’il y avait des manquements en matière de dotations annuels, la fédération a menacé de porter l’affaire en justice.
Seulement, la maison-mère avait intervenu pour arbitrer ce contentieux, en invitant Adidas MENA d’honorer les dotations restantes et de reconduire le contrat avec la fédération, non pas avec Adidas MENA, mais avec son représentant en France, vu ‘impossibilité de contracter directement avec la maison-mère.
A partir de ce deal, un contrat de quatre ans a été signé au siège d’Adidas au 100, rue Réaumur dans le 2ème arrondissement (comme le montre la photo), et non pas dans un cabaret ou une discothèque, en présence du représentant et distributeur en Algérie, MEDGRANT. Côté FAF, en plus de l’ex-président Zetchi, il y avait également le 1er vice-président Rebouh Haddad, Rachid Gasmi, membre du bureau fédéral, et Abdelghani Nekkache, Directeur de l’administration générale (DAG).
Le montant du contrat est alors passé de 900 000 dollars/an (signé en 2015), du temps de Mohamed Raouraoua, à un seuil plus attractif de 1,7 million d’euros/an en équivalents de dotations annuelles. Quant à la partie numéraire, elle se résumait aux royalties que devait reverser Adidas sur la vente des maillots et autres équipements, et une prime de 300 000 euros en cas de consécration à la CAN.
C’est d’ailleurs le montant qu’a perçu la FAF en 2019, destiné essentiellement aux joueurs et membres des staffs. En dehors de ce montant en numéraire, la FAF n’a jamais obtenu d’autres privilèges ou avantages non prévues par les clauses contractuelles.
Ce contrat avait comme échéance, le 31 décembre 2022. Dans l’une de ses clauses, la FAF et l’équipementier devaient se réunir une année avant pour examiner les possibilités et les conditions de sa reconduction ou non. A ce propos, la FAF avait pour obligation de se prononcer par courrier officiel. Ce qu’elle a fait en janvier 2022, sous la présidence d’Amara Charaf-eddine, en signifiant la non-reconduction du contrat au-delà de son échéance.
Après le départ de Charaf-eddine, Djahid Zefizef a hérité de ce dossier en juillet 2022, mais précisément de cet engagement de non-reconduction, ce qui a mis la sélection nationale dans l’embarras lors du stage FIFA de septembre où les nouveaux équipements n’étaient pas prêts. Ce qui a contraint le magasinier de se rabattre sur les anciennes tenues.
Le bureau fédéral a, alors, décidé de lancer, en août 2022, un appel d’offres national et international pour la période 2023 – 2026. Sauf qu’Adidas, n’a pas voulu soumissionner et a saisi la fédération pour négocier un nouveau contrat du fait que celui qui était en vigueur n’expirait que le 31 décembre 2022.
En réponse à cette proposition, la FAF a annulé l’appel d’offres national et international et a accepté de passer à la table des négociations. Au bout de quelques réunions et semaines d’échanges, les deux parties ont convenu d’un commun accord de reconduire leur partenariat, en signant un nouveau contrat, cette fois avec un retour à Adidas MENA.
Une cérémonie a été d’ailleurs organisé le 27 avril 2023 à la Résidence des Verts, au Centre technique national de Sidi Moussa, en présence de Djahid Zefizef et des membres du bureau fédéral, d côté FAF, et Bilal Farès, Général ManagerAdidas MENA, Christopher Brookman, Senior Manager sport marketing MENA et Mariam Azab, également Senior Manager, pour Adidas MENA.
Le montant de ce contrat est passé de 1,7 millions d’euros (en 2019) à environ 3 millions d’euros de dotations par an, sans compter les autres dividendes issus des ventes et des primes liées aux consécrations des Verts.
Voilà en gros la génèse et les contours de ce contrat FAF – Adidas qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis plusieurs années, et qui a été surtout torpillé par un clan particulier jusqu’à arriver à faire admettre au sein de l’opinion que ce contrat est non seulement douteux, mais a permis des détournements de la part des anciens locataires de Dely Ibrahim.
Au point qu’il fasse l’objet d’un audit de la part de l’Inspection générale des finances (IGF) et dont les conclusions ont été transmises par la FAF présidée par Walid Sadi au Procureur de la république pour mettre toute la lumière sur cette affaire qui a connu beaucoup de soubresauts, mais aussi de manipulations.
D’ailleurs, lors de l’enquête menée par la brigade économique de la police judiciaire, les questions ont tourné beaucoup plus autour de la destination des dotations en nature qui demeurent être du consommable, que des aspects numéraires.
Ce qui est certain, c’est qu’il faudra attendre la fin de toutes les procédures et le verdict final de la justice pour connaître la stricte vérité sur ce dossier afin de le classer définitivement, avec l’espoir de faire taire tous les détracteurs de tout bord.