Au plus fort moment de la polémique autour du futur sélectionneur de l’équipe nationale, deux légendes vivantes du football algérien se sont croisées. Quel bonheur : Mustapha Dahleb rendant visite à son aîné Rachid Mekhloufi.
Après une longue absence, enfin des nouvelles !
L’opinion footballistique s’est habituée à voir souvent Mohamed Maouche, figure emblématique de la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN), notamment lorsqu’il faisait partie du bureau fédéral dans les équipes de Kheireddine Zetchi, Amara Charaf-eddine et Djahid Zefizef, ou bien tout récemment repêché, par Walid Sadi, dans la commission ad-hoc mise en place pour examiner les candidatures pour le poste de sélectionneur national. Mais ils sont deux autres survivants de cette équipe du FLN, Dahmane Defnoun (87 ans) et Rachid Mekhloufi (88 ans), qui se sont complètement retirés, évidemment pour cause de maladie et de vieillesse. Il y a quelques jours, un autre grand du football algérien, Mustapha Dahleb l’ancien capitaine du Paris Saint-Germain, a rendu visite au domicile parisien de son entraîneur, Rachid Mekhloufi, durant les années 70 et faisait partie du staff technique lors de la Coupe du Monde 1982 en Espagne. L’enfant de Sétif était souffrant ces dernières années, évitant toute visite jusqu’à ce Dahleb frappe à la porte pour prendre des nouvelles.
En souvenir d’un passé glorieux
Les deux hommes ont pris le temps de papoter et d’évoquer les bons souvenirs du passé et du football algérien. Deux footballeurs qui ont également fait les beaux jours du football français, puisque Mekhloufi était considéré comme la plus grande star de son époque sous le maillot de l’AS Saint-Etienne où il a failli disputer la Coupe du Monde 1958 sous le maillot bleu, avant de quitter l’hexagone pour rejoindre l’équipe du FLN. Plus jeune, aujourd’hui âgé de 72 ans, Dahleb, considéré comme le meilleur ailier gauche de son époque en Europe, a marqué de son empreinte indélébile les débuts du grand club parisien dont il défendra les couleurs durant une dizaine d’années (1974-1984). Après une carrière bien riche et plusieurs sacres, Rachid Mekhloufi a enfilé le costume de sélectionneur national où il offrira les premiers titres au football algérien : la médaille d’or au tournoi de football des Jeux Méditerranéens de 1975 et la même médaille aux Jeux Africains de 1978. Et pour la petite histoire, c’est Rachid Mekhloufi qui fera appel à Dahleb en sélection lors d’un décisif match-retour Algérie – Tunisie le 2 février 1977, comptant pour le 2ème tour des éliminatoires de la Coupe du Monde 1982.
Deux géants oubliés
Par sa classe, son talent et sa technique pure, Mekhloufi a longtemps fait les beaux jours de l’ASSE, au point de figurer en bonne place à l’entrée du Musée des Verts, dans l’enceinte même du stade Geoffrey Guichard. Dahleb, trône lui aussi dans les entrailles du Parc des Prince de Paris où une fresque lui est consacrée. En Algérie, ces deux grandes légendes du football ne figurent nulle part, et encore moins au niveau du siège de la Fédération algérienne de football qui, depuis le temps, n’a pas daigné consacrer un espace pour l’histoire et la mémoire du sport-roi. Autre affront fait à l’une de ces grandes figures, à savoir Rachid Mekhloufi, lorsqu’on lui barra la route pour candidater au poste de président de la FAF en 2005. Les anciens se rappelleront de sa fameuse phrase : ‘’S’il y a des élections honnêtes, je serai candidat, sinon il ne reste plus rien dans le football algérien. Dommage.’’ Depuis, l’homme s’éclipsa et déclinera de tenter l’expérience en 2011 estimant qu’il n’avait plus l’âge et la force de se battre contre un milieu déjà spolié par le pouvoir régnant de l’époque.