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Euro 2024 – Analyse : Derrière chaque grande nation, des centres de formation

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Ça y est, l’Euro 2024 a élu ses deux finalistes : ce sera l’Espagne, qui revient à ce niveau après douze ans d’absence, et l’Angleterre qui se hisse pour la seconde fois consécutive, après avoir succombé chez elle en 2021.

Avant ce soir, elles étaient quatre nations, l’Espagne, la France, l’Angleterre et les Pays-Bas, toujours en lice pour espérer animer le bouquet final dimanche 14 juillet au stade de Berlin. Au-delà des résultats et de la qualification de l’Espagne et de l’Angleterre, les quatre pays ayant atteint cette avant-dernière marche ont en commun un indicateur de taille : en plus d’être de grandes nations du football, ces dernières se distinguent par la qualité de leur formation. Pour s’en assurer, il suffit de jeter un coup d’œil sur quelques chiffres qui en disent long sur le potentiel de ces pays et surtout sur l’effort dédié à ce domaine, devenu avec le temps une marque de fabrique et un élément culturel même.

C’est ainsi que l’Angleterre et la France, qui ont des populations presque les mêmes, soient respectivement 69 900 000 et 68 400 000 habitants, possèdent 2 289 500 et 2 300 855 licenciés en football. L’Espagne, avec ses 48 100 000 habitants, totalise 1 063 090 licenciés, alors que les Pays-Bas, avec 7 800 000 habitants sont mieux lotis avec 1 209 413 licenciés en football, ce qui représente 6,5% de la population versés dans le sport le plus populaire.

Ce qui fait qu’en termes de ratio (nombre de licenciés / nombre d’habitants), les Pays-Bas viennent en tête avec (15,5), suivis de la France (3,36), l’Angleterre (3,27) et l’Espagne (2,21). Mieux encore, les Pays-Bas sont le pays qui a connu la plus forte hausse de joueurs expatriés, entre 2017 et 2022. Résultat de l’excellence de sa formation.

Ces indicateurs sont confirmés par l’étude annuelle de l’Observatoire du football CIES qui classe les centres de formation à travers le monde, où celui de l’Ajax Amsterdam vient en premier, talonné par celui du FC Benfica, alors que le FC Barcelone occupe la troisième marche du podium.

Qu’en est-il de l’Algérie, dont la population se rapproche de celle de l’Espagne (45 000 000 habitants) ? Selon les chiffres les plus optimistes publiées il y a une année par la Direction technique nationale (DTN) de la fédération algérienne de football, ils ne sont que 300 000 licenciés recensés à travers le territoire national, ce qui donne un ratio de (0,66), un indicateur bien loin des plus hauts standards.

Et si la France, à titre d’exemple, compte 37 centres de formation, et que les 20 clubs de la Premier League Anglaise en possèdent chacun le sien, l’Algérie n’en compte qu’un seul : l’académie du Paradou AC, reconnu comme le club remplissant les critères d’une vraie structure de formation, comme le souligne le Rapport mondial de la FIFA établi en 2020-2021 sur l’analyse de l’écosystème du développement des talents, mené par l’équipe d’Arsène Wenger, directeur du Développement au sein de l’instance internationale du football.

L’Euro 2024 l’a une nouvelle fois confirmé : sans la formation et les centres ou académies de formation, une sélection comme la Géorgie n’aurait jamais pu se qualifier non seulement au grand rendez-vous du football du Vieux Continent, mais passer le premier tour. 

C’est dire que, non seulement l’Algérie accuse un grand retard dans ce domaine, mais le pays a vu les efforts et les choix faits par l’équipe de l’ex-président de la FAF Kheireddine Zetchi voler en fumée.

Voir le projet du Centre technique régional de Tlemcen complètement délaissé ainsi que les autres projets prévus dans ce cadre, et ceux de Khemis Miliana et de Sidi Bel-Abbès abandonnés au moment où les clubs les plus nantis courent derrière des joueurs trentenaires à coups de centaines de millions et arrivant à peine à fournir un joueur pour l’équipe nationale, cela ne présage en rien un avenir prometteur dont dépend la survie du football algérien.

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