« C’était une fête incroyable », déclare Victor Gamarra, un Paraguayen présent jeudi dernier au légendaire Stade Defensores del Chaco, témoin de chaque événement sur le terrain, ainsi que de l’ambiance avant le match et parmi le public.
On perçoit l’enthousiasme, l’espoir et la confiance dans sa voix lorsqu’il parle de la nouvelle ère qui commence pour la sélection Albirroja. Depuis août de cette année, les Paraguayens bénéficient de la direction technique de l’Argentin Gustavo Alfaro, un changement qui porte ses fruits de manière significative et se confirme sans faiblir après la victoire contre les champions du monde.
« On avait déjà beaucoup d’espoir avec le nouvel entraîneur, Gustavo Alfaro, un Argentin venu changer la mentalité des joueurs paraguayens. »
Le Paraguay sortait d’une période difficile, n’ayant pas réussi à se qualifier pour les trois dernières Coupes du monde :
« Nous n’avons pas été au Brésil, ni en Russie, ni au Qatar », raconte Victor.
Il partage son sentiment de frustration et de découragement, des émotions qu’il dit partager avec ses compatriotes et même les joueurs.
« Les gens ne se sentaient plus représentés par ce qu’était autrefois la sélection paraguayenne, qui était très solide. » Depuis 2010, il n’y avait plus d’espoir pour les Paraguayens, jusqu’à l’arrivée d’Alfaro, un entraîneur respecté, même par Scaloni, comme il l’avait mentionné lors de sa conférence de presse avant le match.
« Nous n’avons pas eu de bonnes expériences avec d’autres entraîneurs étrangers », ajoute Victor, se remémorant aussi l’élimination rapide du Paraguay lors de la dernière Copa América, qu’il qualifie de « désastre. »
« Maintenant, c’est totalement différent, les gens font de nouveau confiance après ces cinq bons résultats. »
Le Paraguay a récemment battu le Brésil, le Venezuela et l’Argentine à domicile. À l’extérieur, il a obtenu des nuls face à l’Uruguay et l’Équateur. Prochainement, il affrontera la Bolivie à l’extérieur.
« Ce sont des résultats qui donnent de l’optimisme pour une possible qualification à la Coupe du monde aux États-Unis », conclut-il.
Alfaro semble incarner cet « esprit argentin » qui anime tant la Scaloneta, une qualité perçue par les supporters paraguayens :
« Il insuffle un esprit de famille, de groupe, d’ambiance, une connexion avec les gens, avec le Paraguayen », raconte Victor. Il souligne également la capacité de motivation des déclarations de presse de l’entraîneur argentin.
L’AMBIANCE AU PARAGUAY
« Jeudi, l’ambiance était extraordinaire, cette victoire a été très importante », affirme Gamarra, transmettant l’émotion des supporters.
« Dès le début, l’accueil, la préparation avec un mini-concert du groupe ‘Kchiporros’, il y avait aussi une mosaïque de soutien, des feux d’artifice : le public était euphorique. »
Victor, qui a assisté à des matchs dans d’autres pays, met en avant l’énergie et l’atmosphère du football sud-américain. En Argentine, on sait que les supporters vivent le football avec passion, et au Paraguay, c’est pareil.
« Vivre cela en tant que local, visiteur, étranger ou touriste, c’est une folie. L’idée, c’est que tout le monde se sente chez soi. »
LE MATCH
Le match était très équilibré, selon Victor, qui admet avoir été surpris par le but argentin :
« On ne s’y attendait pas tant », dit-il.
« À la première occasion qu’ils ont eue, ils ont marqué », en référence à la stratégie argentine bien connue, qu’Alfaro avait décrite avant le match comme « cette humidité qui s’infiltre » pour trouver l’espace et marquer. C’est exactement ce qui s’est produit jeudi. Cependant, Victor remarque :
« Le Paraguay restait calme, il savait qu’il devait se battre, et cela s’est vu lorsqu’il a égalisé. » À ce moment, un sourire illumine son visage :
« C’était un but incroyable, une bicyclette, vraiment spectaculaire. »
SUR LES FAUTES CONTROVERSÉES
« En Amérique du Sud, le football est plus physique », commence Victor.
« On ne peut pas tout sanctionner non plus. »
Il affirme qu’en tant que joueur, il faut marquer, et « le Paraguay a toujours été ainsi, avec un marquage dur. Pas sale, mais fort. »
Il critique toutefois certaines décisions arbitrales, estimant que « toutes les fautes ne méritent pas des sanctions sévères. » Par exemple, pour le cas d’Omar Alderete :
« Oui, il a fait une faute, mais il n’aurait pas dû être expulsé. »
Victor évoque également des moments où des décisions arbitrales ont changé le cours des matchs, comme « lors de la Copa América, où Armani aurait dû être expulsé après être sorti au milieu du terrain, et l’Argentine a ensuite égalisé. » Il mentionne aussi le match de jeudi :
« Le Dibu n’a reçu aucun carton jaune malgré une grande faute contre un joueur paraguayen. »
Pour Victor, à chaud, on s’emporte, mais après analyse, « on comprend. »
« Ce sont des aléas du match, des frictions inhérentes au football. »
Concernant la défense argentine, il a remarqué des difficultés, notamment sur les coups de pied arrêtés :
« Le Paraguay a su en profiter. »
Il pense que Scaloni tiendra compte de ces espaces à améliorer pour les matchs à venir.
Aujourd’hui, le Paraguay affronte la Bolivie à l’extérieur, tandis que l’Argentine jouera contre le Pérou à domicile à 17h et 21h respectivement, heure locale.