Le Bénin a peut-être grillé son dernier joker le plus important mercredi face au Rwanda. Ceci lors de la quatrième journée des éliminatoires de la CAN 2023 après un nouveau nul 1-1. Mais cette rencontre est loin d’avoir livré son verdict puisque la partie béninoise a porté une réserve contre un joueur qui aurait dû être suspendu. Cependant, tout porte à croire qu’on est bien parti pour un nouvel échec de la Fédération Béninoise de Football dans cette nouvelle bataille à la CAF.
Ils devaient gagner pour se relancer dans la course à la CAN 2023, d’autant plus que le Mozambique a perdu devant le Sénégal. Mais les Guépards n’ont pas pu faire mieux qu’un nul 1-1 à Kigali, tout comme au match aller à Cotonou. Loin d’abandonner le rêve d’être du rendez-vous ivoirien, le Bénin pense avoir trouvé la parade nécessaire pour se tirer de l’eau trouble dans laquelle il nage actuellement. En effet, il a été identifié un des joueurs rwandais censés être suspendu pour cette rencontre retour mais qui se retrouve être éloigné dans le onze entrant des Amavubi. Il s’agit de Kevin Muhire qui a écopé d’un carton jaune face au Sénégal puis face au Bénin à Cotonou.
La Fédération Béninoise de Football saute sur l’occasion et dépose une réserve auprès de la CAF contre le Rwanda. « La CAF nous a fait souffrir beacoup déjà avant ce match avec les « va et vient », et là on a constaté qu’elle n’a même pas suspendu un joueur qui a eu deux cartons. Nous l’avons signalé au commissaire de match, je pense que la justice sportive demande que ça soit sanctionné et vous connaissez les sanctions », a déclaré Gernot Rohr en conférence de presse à propos de la réserve du Bénin. Dans ce contexte, si la CAF venait à donner une suite favorable, la logique voudrait que le Rwanda perde le match sur tapis vert. Cependant, beaucoup d’éléments d’appréciation laissent croire que rien n’est gagné d’avance pour les Béninois.
La FERWAFA n’aurait pas été informée de la suspension de Kevin Muhire
Selon l’article 42.1 du règlement de la compétition, « tout joueur ayant reçu deux avertissements est automatiquement suspendu pour le match suivant. Cette suspension automatique sera communiquée par le Secrétariat de la CAF aux fédérations concernées ». Sauf que, dans le cas d’espace, on avance du côté rwandais n’avoir pas reçu la notification d’une suspension de Kevin Muhire. Un argument qui semble encore tenir la route au vu de l’article 42.9 du règlement. Il stipule que « Le Secrétariat de la CAF communiquera avant chaque match au commissaire du match et aux arbitres désignés le ou les noms des joueurs suspendus pour chaque rencontre. Dans ce cas, le ou les joueurs en question doivent être interdits de participer à la rencontre par les officiers de match. Toute défaillance sera sanctionnée par la CAF ».
L’article qui met en jeu la responsabilité de la FERWAFA
Si la CAF s’est donnée la responsabilité d’informer les différentes parties prenantes d’une rencontre de la suspension d’un joueur, elle ne l’assume pas seule. En effet, elle s’est assurée d’engager également la responsabilité des associations membres, comme mentionné dans l’article 42.10. « Le décompte des sanctions demeure de la seule responsabilité des fédérations qui assumeront toute infraction aux règlements », indique le règlement en ce point. Ainsi, la FERWAFA devrait assumer les conséquences qu’induit le fait d’avoir fait jouer un joueur qui est sous le coup d’une suspension.
Une faute professionnelle de l’arbitre du match Bénin – Rwanda qui complique tout
Selon nos recoupements, l’arbitre du match aller Bénin – Rwanda, disputé à Cotonou, a commis une bourde administrative qui complique tout pour le Bénin. En effet, dans son rapport, le Botswanais Joshua Bondo a omis de notifier le carton jaune de Kevin Muhire reçu à la 68e minute. Il s’est juste contenté de mentionner le carton jaune infligé à Gilbert Mugisha et le rouge qu’a reçu Hakim Sahabo. Si on n’a aucune idée du rapport du Commissaire de match pour le moment, il y a lieu de se demander comment une telle erreur a pu être commise. Ceci pourrait justifier le silence de la CAF sur une éventuelle suspension du joueur en question. Du coup, le dossier semble tomber dans un vide juridique avec la conclusion laissée à la discrétion de la Commission de Discipline de la CAF.
Des antécédents qui donnent le Bénin encore perdant
Pour la troisième fois ces dernières années, le Bénin se retrouve à poursuivre des matchs dans les bureaux de la CAF sur le plan administratif. On se rappelle du « Covid-gate » avec la Sierra Leone lors des éliminatoires de la CAN 2021. Malgré la faute flagrante des Sierra-léonais, le Bénin a perdu son bras de fer. Ce fut également un échec dans le dossier qui les opposait à la RD Congo dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022. Le Bénin a chaque fois connu des échecs cuisants qui laissent croire qu’il n’a finalement aucun poids à la CAF. Le récent imbroglio qui a entouré le match retour Rwanda – Bénin, disputé hors calendrier FIFA et sur un stade pourtant non homologué officiellement, illustre à suffisance les échecs répétés du Bénin dans ses bras de fer avec ses adversaires devant la CAF.
Un verdict connu d’avance ?
Dans ce dossier, la responsabilité des arbitres est directement engagée. Joshua Bondo a commis une erreur professionnelle qui n’a attiré visiblement ni l’attention de ses assistants, ni celle du Commissaire au match. Au pis, on s’attend à ce que la Commission de discipline sanctionne peut-être le Botswanais sans pour autant prononcer une défaite sur tapis vert du Rwanda. Ceci au vu des récentes décisions prises par la CAF autour de ce match en faveur du pays des Milles Collines. Mais la responsabilité de la partie rwandaise aussi étant engagée, tout reste encore possible dans ce nouveau rebondissement dans le feuilleton « Rwanda – Bénin ».
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