Cette semaine, le directeur technique national (DTN) de la fédération algérienne de football, Ameur Mansoul, a animé une conférence de presse pour faire le bilan d’une année de travail, sans vraiment convaincre.
Accompagné des deux sélectionneurs nationaux des U17 et U20, Aziz Lahoussine et Yacine Manaâ, dont les équipes respectives ont des rendez-vous très importants en ce mois de novembre avec les tournois UNAF qualificatifs pour les CANs des deux catégories, au Maroc et en Tunisie, le directeur technique national, Ameur Mansoul a animé, mercredi dernier, une conférence de presse à la salle Mohamed Salah du stade Nelson Mandela de Baraki.
L’objectif de ce rendez-vous avec les médias, c’est de dresser un premier bilan des activités de la DTN depuis une année, puisque Mansoul avait remplacé Mustapha Biskri qui n’avait tout compte fait travaillé que durant neuf mois, avant de faire les frais de la ‘’tornade’’ Walid Sadi, qui n’a même pris en considération le travail accompli et encore moins le projet mis en place par l’ancienne DTN, d’ailleurs validé par la FIFA puisque c’est cette dernière qui a auditionné les trois derniers candidats à ce poste, démarche choisie par l’ex-président Djahid Zefizef pour, d’un côté donner plus de crédibilité et de consistance au programme de la fédération, et d’un autre, être en phase avec les directives du Département Développement de l’instance internationale du football.
Dans son exposé, Ameur Mansoul a énuméré toutes les activités et les actions entreprises par sa structure durant une année, notamment des chiffres concernant le nombre de formation tant fédérale que continentale (CAF Pro, CAF A, B et C), les différents cycles à l’adresse des préparateurs physiques et autre encadrement du football féminin.
Evidemment, le DTN, qui fait rappeler ce qui se faisait déjà il y a dix ans, quinze ou vingt ans en arrière, s’est contenté d’énumérer des chiffres, sans basculer sur l’impact de cet effort, sur la réponse à la demande sur le terrain et surtout la destination de ces ‘’diplômés’’ au niveau de l’environnement footballistique national.
Le DTN a évoqué les progrès du football algérien au niveau des jeunes, sans apporter l’évaluation et la teneur de ce progrès, en attendant l’issue des deux prochains tournois UNAF qui confirmeront ou infirmeront la qualité du travail mené au niveau des deux sélections U17 et U20.
Une élimination de la CAN, serait un énième échec pour le football algérien et surtout pour la DTN qui est restée sur les mêmes schémas du passé, qui consistent en l’organisation de plateaux de détection et de prospection, pour alimenter des futurs sélections régionales avant d’arriver aux sélections nationales, dont la sélection U15 que la DTN compte mettre en place dans un avenir très proche pour répondre aux nouvelles échéances qu’est la Coupe du Monde U17 qui sera désormais annuelle.
Pour leur part, les deux coachs Lahoussine et Manaâ ont donné un aperçu sur la mise en œuvre du programme qu’ils ont mis en place, le nombre de stages et de matchs disputés pour préparer les deux prochains tournois UNAF et enfin les critères de sélection des 20 joueurs de chaque équipe, non sans afficher une détermination pour décrocher une qualification à ces joutes continentales, où souvent l’Algérie est absente.
Par contre, là où le DTN n’en dit pas un mot, c’est concernant le volet développement et formation, et la vision de la fédération qui demeure vague pour la simple raison qu’elle refuse de s’engouffrer dans un véritable plan de développement, à condition qu’elle en a d’abord les compétences.
Seulement, la mise en place, en décembre 2023, du Collège technique national n’a pas été suivie d’un travail de cet organe dont le rôle est important et ne se limite pas à cautionner le choix d’un sélectionneur, mais cela devrait un espace de réflexion et de proposition quant à l’avenir du football au niveau national et à l’échelle internationale.
La DTN ne propose pas sa propre stratégie, se contentant de rappeler que la formation est à la charge des clubs qui, eux, sont loin de remplir cette mission depuis bien longtemps. Or, le mécanisme mis en œuvre en 2020-2021 par l’ex-président Kheireddine Zetchi est une véritable solution, validée par la FIFA et l’apanage de plusieurs fédérations à travers le monde, à savoir le système académique sous l’égide de la fédération.
D’où d’ailleurs, la création de Sidi Bel-Abbès dont les fruits d’un travail d’un an et demi ont permis à l’Algérie de décrocher la Coupe Arabe des nations des U17 en septembre 2022, alors que celle de Khemis Miliana, et après six mois seulement d’apprentissage, a donné plus de sept joueurs à la sélection U17 vainqueur en janvier 2021 du tournoi UNAF qualificatif à la CAN au Maroc qui a été finalement annulée à cause de la Covid-19.
Des joueurs comme Mouslim Anatof, considéré comme l’un des jeunes promoteurs qui évolue actuellement au MC Alger, académicien de Sidi Bel-Abbès, ou bien Rafik Omar, aujourd’hui jeune titulaire au club qatari d’Al-Shamal SC aux côtés de Baghdad Bounedjah, fruit de l’académie de Khemis Miliana, sont des exemples vivants de la réussite de ce système.
Il y a également le pôle de Lalla Setti, à Tlemcen, où le Centre technique régional (CTR) était inscrit comme étant une structure de formation pour au moins une centaine d’académiciens, tout comme les autres projets qui étaient prévus à El-Tarf, Batna, Saïda et Ouargla pour tisser une véritable maille complétant le travail de prospection par une formation de qualité et comblant le déficit au niveau des clubs.
Aussi, si on se réfère à la réglementation, le collège technique est chargé de formuler toute proposition, recommandation, et avis susceptibles de contribuer à la détermination des objectifs et méthodes ainsi que les actions liées à l’organisation, l’animation, la promotion et le développement du football au sein de la fédération, tel que cité à l’article 30 du décret 14-330 régissant le fonctionnement des fédérations.
Ainsi les textes législatifs stipulent à cet effet, l’organisation des collèges techniques au moins deux fois par an conformément à l’article 33 du même décret. Ajouter à cela, le contrat-programme pluriannuel que doit passer la DTN/FAF avec le ministère de tutelle avec des objectifs bien tracés, qui, malheureusement, n’existent pas aujourd’hui.
On est resté sur la politique du chiffre et des effets d’annonces. Jusqu’à quand ?