Pour la première fois de l’histoire les cinq représentants africains à la Coupe du monde ont gagné au moins un match chacun. Une prestation qui va très au-delà de la simple figuration dont nous ont habitué les équipes africaines.
Il y a lieu d’espérer pour les équipes africaines pour les échéances à venir. Après l’étape de la phase de poule de la coupe du monde qui se joue au Qatar depuis le 18 novembre dernier, un bilan à mi parcours s’impose pour apprécier le chemin fait par les cinq équipes africaines présentes dans cette compétition. Même si l’aventure au second tour a été stoppée nette pour le Sénégal en huitième de finale, et que le Maroc reste dans la compétition, le Cameroun, le Ghana et la Tunisie qui ont été sortis au premier tour, ne sont pas rentrés avec des performances humiliantes comme on l’a connu lors de la dernière coupe du monde Russie 2018. Une piètre figuration lors de cette édition qui a confirmé l’opinion selon laquelle, le football africain reste nettement en recul sur l’échiquier du football mondial.
4 ans après, la coupe du monde 2022 vient écrire une autre histoire. Au cours de cette édition, l’Afrique a montré au monde entier qu’elle peut tenir tête aux grandes nations du football. Sur les 15 matchs disputés lors de la phase de groupe, les pays africains ont enregistré 7 victoires (Cameroun 1, Ghana 1, Tunisie 1, Maroc 2, Sénégal 2), trois matchs nuls (Cameroun, Tunisie, Maroc) et seulement 5 défaites. Ce mondial a eu la particularité que certaines équipes africaines ont brisé le mur de verre qui existait entre certains pays et l’Afrique. En battant le Brésil (1-0), le Cameroun est devenu la première équipe africaine à battre la Selecao en phase finale de la coupe du Monde. Les Lions de l’Atlas ont validé leur qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde, mais également leur première place dans le groupe F. Une poule dans laquelle figurait la Croatie, vice-championne du monde en titre, et la Belgique, troisième du dernier Mondial, une première depuis 1998 où le Nigeria était la dernière équipe africaine à avoir réussi à prendre la première place d’un groupe lors d’une édition de la Coupe du monde. Que dire de la victoire de la Tunisie sur la France 4e au dernier classement Fifa.
Ces performances n’ont pas certes permis à l’Afrique d’avoir pour la première fois 3 représentants au second tour du mondial, mais elles ont prouvé qu’on peut désormais compter sur le continent. Les résultats du mondial 2022, viennent s’ajouter aux prestations honorables qu’avait déjà connues l’Afrique en coupe du monde. 1986 (Maroc), en 1990 (Cameroun) en 1994 (Nigeria), en 2002 (Sénégal), en 2006 et en 2010 (Ghana), en 2014 avec une fois de plus le Nigeria qui a failli rééditer l’exploit en 2018 lors du match controversé face l’Argentine.
En jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, il ne serait pas fantaisiste de se poser des questions sur les avancées du football africain sur le plan international. La vérité des chiffres reste têtue et amène à acclamer sur tous les toits que l’Afrique a logiquement progressé. Les petits poucets ont donc ravi la vedette à plusieurs équipes qui étaient pourtant parties favoris. Cette performance assez honorable est à n’en point douter « le fruit de la chute du complexe d’infériorité ». Ce d’autant plus que pour la première fois l’Afrique est allée à la coupe du monde avec des sélectionneurs locaux.
Même si l’aventure continue pour le Maroc seul, après l’élimination du Sénégal, l’Afrique peut déjà se targuer, chiffre à l’appui d’avoir valablement honoré sa présence à cette coupe du monde. Avec un peu plus d’efforts et d’abnégation dans l’avenir, il y a lieu d’espérer qu’une équipe africaine atteigne les demies finales aux prochaines éditions et gagne même le mondial. Ce sera donc la réalisation de la prophétie de Patrice Motsepe, l’actuel président de la Confédération Africaine de Football (CAF) qui avait, après son élection, prédit qu’une équipe africaine gagnerait la coupe du monde dans les prochaines années.