Débutée le 20 novembre dernier, la Coupe du monde Qatar 2022 suit toujours son cours. Les quarts de finale viennent d’être bouclés ce samedi 10 décembre. Si le Maroc a permis à l’Afrique d’être toujours représentée dans la compétition en se qualifiant pour les demi-finales, du côté des arbitres, c’est déjà (ou presque) le couché du soleil. Une habitude qui se perpétue depuis des lustres.
La Coupe du monde de football n’est certainement pas la compétition des arbitres africains, quand bien même qu’elle reste l’unique tournoi international où ils peuvent s’exposer. En effet, depuis la genèse de cette compétition, il est rare de voir un sifflet africain officier les grandes rencontres du tournoi. Ce phénomène s’est perpétué depuis la nuit des temps jusqu’à ce jour où le football est en pleine évolution. Voir ce problème encore d’actualité lors de cette Coupe du monde Qatar 2022 est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui défraie la chronique.
Les arbitres africains limités au premier tour
Les arbitres africains sont carrément mis au second plan dans la compétition. Pour cette édition 2022, le Mondial a connu la présence de six arbitres bien taillés venus de l’Afrique, à savoir Maguette N’Diaye, Bakary Gassama, Janny Sikazwe, Mustapha Ghorbal, Victor Gomez et Salima Mukansanga. Mais aucun d’entre eux n’a pu officier un match depuis la phase à élimination directe. Seul Mustapha Ghorbal faisait partie des officiels pour le match Japon-Croatie en huitièmes de finale. Le sifflet algérien était alors désigné comme quatrième arbitre.
Cependant, les circonstances de certains matchs dans cette phase à élimination directe étaient bien favorables pour que les arbitres africains soient mis en évidence. Lors des quarts de finale, deux affiches opposaient des équipes européennes et américaines. Il s’agit des matchs Croatie-Brésil et Pays-Bas – Argentine. Mais force est de constater que ces deux rencontres ont été sous la direction des arbitres européens. Alors que pour la transparence, il aurait été préférable que des sifflets neutres soient à la charge de ces deux matchs.
Des joueurs très critiques sur les choix des arbitres
Beaucoup de joueurs ont d’ailleurs fustigé ce problème de choix des arbitres, notamment Lionel Messi, visiblement pas content du traitement que l’Espagnol Mateu Lahoz a infligé à l’Albiceleste face aux Pays-Bas. « On avait peur avant le match, parce qu’on savait qui était l’arbitre. La FIFA ne peut pas mettre un arbitre comme ça pour un match de cette importance. L’arbitre ne peut pas être à la hauteur.», a affirmé la Pulga. A peine la FIFA a le temps de s’en remettre que les Portugais en rajoutent une couche, en jetant un gros pavé dans la marre, après leur élimination face au Maroc.
« C’est très étrange d’avoir un arbitre qui a encore son équipe nationale en compétition alors que nous, nous n’avons pas d’arbitre portugais. Nos arbitres arbitrent la Ligue des champions, donc ils ont la qualité et le niveau pour être ici. Ces arbitres n’arbitrent pas la Ligue des champions, ils ne sont pas habitués à ce type de matches, ils n’ont pas le rythme pour ça. Ils ont clairement fait pencher le match. », a clairement pesté Bruno Fernandes.
« Je dois le dire, car c’est plus fort que moi. Il est inacceptable qu’un arbitre argentin arbitre notre match ici aujourd’hui, après ce qui s’est passé hier, et ce que Messi a dit. Après ce que j’ai vu aujourd’hui, ils peuvent donner le titre à l’Argentine maintenant », a lancé un Pepe très déçu. Des polémiques qui auraient pu être évitées si la commission des arbitres de la FIFA se montrait plus objective dans la désignation des arbitres sur les matchs.
Un manque d’équilibre inquiétant
Si des Européens peuvent se retrouver aux commandes d’un match impliquant au moins un pays d’Europe, il n’en est jamais le cas, quand il s’agit des Africains. A croire que la FIFA n’accorde pas du crédit aux sifflets africains. Et pourtant, depuis le début de la compétition, ces représentants africains au sifflet ont fait un travail remarquable, apprécié par plus d’un. C’est d’ailleurs sur la qualité de leurs prestations que la FIFA a fait le choix des arbitres pour le Mondial. Du coup, ranger de si tôt au placard ceux du continent africain ou leur attribuer des seconds rôles, surtout à une étape de la compétition où les nations africaines sont moins présentes, l’on serait tenté de dire qu’il y a anguille sous roche. C’est un dossier brûlant sur lequel la FIFA doit se pencher pour les éditions à venir, pourquoi pas dès maintenant afin de corriger le tir. L’équité, qui est un principe pour la FIFA, doit aussi régner au niveau de la considération accordée aux arbitres de tous les continents au même titre.