La confédération africaine de football a rendu publique il y a quelques jours, la liste des candidats en lice au poste de membres de son comité exécutif. En attendant la validation des différentes candidatures, l’on a rapidement perçu la présence de deux Camerounais en lice pour le compte de l’UNIFFAC.
Une situation inédite dans l’histoire de la CAF, et qui traduit surtout la faillite de la gouvernance publique au pays de Roger Milla, Samuel Eto’o et autres Joseph Antoine Bell.
Vers un nouveau duel Eto’o – Seidou ?
Ils s’étaient déjà battus sur le plan national en décembre de l’an 2021 pour la présidence de la Fédération Camerounaise de Football, et là, ils s’apprêtent à se battre pour un poste de membre du Comité Exécutif de la CAF. Il s’agit des camerounais Seidou Mbombo Njoya et Samuel Eto’o. Lors de leur premier affrontement en 2021, c’est Eto’o qui l’avait remporté en étant élu président de la fédération, écartant ainsi son challenger qui était le président sortant. Les élections à la CAF qui avaient eu lieu quelques mois plutôt, avaient déjà hissé Seidou au rang de membre du Comité exécutif à la CAF, et plus précisément au poste de 4e vice président. Ce mois de Mars 2025, à la faveur de la nouvelle élection, Samuel Eto’o qui est président de la FECAFOOT et donc candidat légitime du Cameroun d’un côté, et Seidou Mbombo Njoya, qui est le candidat sortant ont tous candidaté. Ce qui implique donc la présence de deux camerounais en lice pour un même poste au comité exécutif de la CAF. Une situation sans précédent qui suggère l’idée d’un grand malaise entre les enfants de ce pays, mais surtout un péril dans la gouvernance publique au Cameroun.
Un scandale de trop !
Depuis la création de la Confédération Africaine de Football en 1957, jamais deux ressortissants d’un même pays ne se sont battus pour le même poste au sein du Comité Exécutif. Cela devrait donc relever de l’inédit, si ces deux candidatures sont finalement validées par la CAF. Si sur le principe il est du droit de chaque citoyen de pouvoir briguer un poste pour lequel il remplit les conditions d’éligibilité, il est moins correct de voir des compatriotes se battre pour un même poste électif à l’international. Cette situation est clairement scandaleuse, car elle écorne davantage l’image d’un Cameroun qui est miné par une inertie incandescente de ses gouvernants. Après le scandale autour du staff des Lions Indomptables, le Cameroun pourrait dans les prochains jours revenir sous le feu des projecteurs avec cette autre situation qui traduit clairement la faillite de la gouvernance publique au pays des quintuples champions d’Afrique. Le Cameroun devrait ainsi passer maître dans l’art de se faire de la mauvaise publicité.
Les politiques vivement interpellés !
D’un point de vue strictement réglementaire, les candidats au Comité Exécutif de la CAF se doivent d’avoir mandat de leur fédération d’origine pour candidater au Comité Exécutif de la CAF. Problème, le même règlement permet au candidat sortant de pouvoir se représenter dans la posture de « Candidat sortant », sans forcément avoir besoin de l’assentiment de sa fédération d’origine. C’est de cette ambiguïté réglementaire que naît cette situation qui place deux Camerounais en lice au poste de membre du Comité Exécutif de la CAF. Mais pour préserver l’image et la réputation du pays, un arbitrage des autorités politiques est nécessaire, afin que le Cameroun n’ait qu’un seul candidat. Même si les Politiques ont beaucoup plus brillé par leur inertie ces derniers mois, cette nouvelle situation devrait être l’occasion d’un ressaisissement, au risque de sacrifier définitivement l’image du Cameroun sur l’autel des intérêts de quelques individus.
En attendant donc la liste définitive et officielle des candidats retenus après examen des candidatures, il est urgent pour les dirigeants camerounais, de trouver un terrain d’entente entre Eto’o et Seidou, afin qu’une seule des deux candidatures prospère. Il y va de l’image et de la réputation du Cameroun.