Amer, oui il l’est. Suite à la décision de la CAF d’opter pour le statu quo dans l’affaire du boycott du CHAN 2022 par le Maroc, Abdeslam Ouaddou n’a pas caché sa déception face au laxisme de la CAF dans sa prise de décision. Fidèle à ses convictions, il ne s’est pas caché pour exprimer son sentiment.
Le Maroc partira ou ne partira pas, c’était le refrain que fredonnait les amoureux du cuir rond avant le début du CHAN 2022. Finalement, les Lions de l’Atlas A’ n’ont plus effectué le déplacement d’Alger. L’histoire avait fait grand bruit. Quelques semaines après la fin de la compétition, la CAF a rendu publique sa décision sur l’affaire. Étrangement, l’institution dirigée par Patrice Motsepe a décidé de ne pas sevir. Une décision incompréhensible pour Abdeslam Ouaddou. Pour l’ancien de Nancy, la CAF et la FIFA ont manqué l’opportunité de mettre fin à une situation qui pourrait faire jurisprudence dans la durée.
« La FIFA et son affilié de la CAF ont eu une superbe opportunité de combler un vide juridique sur un cas concret et ainsi faire émerger une jurisprudence résultant d’une décision rendue par une commission « ad hoc ». », s’est d’abord indigné l’ancien défenseur des Lions de l’Atlas.
« Je ne peux que déplorer ce semblant d’autorité »
Dans ces propos, Ouaddou déplore « le semblant d’autorité » de la faîtière du football africain. Il pense qu’il y avait mieux à faire. « La CAF est un acteur essentiel dans l’organisation, la gestion et le contrôle des compétitions africaines. Elle a une autorité réelle sur ses affiliés. Elle a le devoir de protéger le bon déroulement de ses compétitions, et le respect des règlements en vigueur par les participants et surtout d’être autonome sans influences extérieures. Je ne peux que déplorer ce semblant d’autorité qui ne sera très certainement pas bénéfique pour le développement et l’équité du football africain. Les pseudos partenariats diplomatiques avec des autres fédérations sous prétexte d’une défaillance d’infrastructures ne présagent en rien de l’encouragement de ces dites fédérations à s’équiper d’infrastructures dignes de ce nom pour le développement de leur football local et de la formation de leur jeunesse. C’est de l’assistanat. », a-t-il ajouté.
« Nous sommes en droit de nous poser des questions sur l’équité sportive »
« Nous sommes en droit de nous poser des questions sur l’équité sportive surtout lorsque tu peux être amené à jouer tous tes matchs qualificatifs censés se jouer à l’extérieur, à domicile. Cela se passe sous les yeux des acteurs et de tout un écosystème du football, mais nous préférons parler de partenariats sportifs, fraternels, solidaires déguisés. Il est temps que cette belle et grande institution retrouve son autorité pour enfin faire rayonner le football africain, dans tous les coins et recoins de notre extraordinaire continent avec des valeurs d’équité. », a-t-il ajouté.
« Ça serait un crime ! »
Dans la foulée de la décision de la CAF, la FRMF a aussitôt réagi, faisant savoir sa désapprobation. Elle demande une sanction exemplaire à l’Algérie, menaçant de boycotter la CAN U17 à laquelle participe le Maroc et qui se joue encore dans le pays des Fennecs. Pour Ouaddou, un autre boycott sera celui de trop car ça serait un crime contre la jeunesse footballistique marocaine.
« C’est d’une stupidité et insolence sportive plus énorme que la précédente prise de décision qui a entravé le rêve de nos enfants d’aller défendre leur titre durant le CHAN. J’ai eu certains joueurs et leurs parents qui en ont eu les larmes aux yeux d’être utilisés de la sorte. Personne n’a le droit d’utiliser comme chantage la vie sportive de nos enfants marocains dans une escalade géopolitique qui doit se régler par le biais politique et diplomatique. Les sportifs et leurs institutions doivent rester à l’écart de la politique et faire rayonner et élever la nation par les performances sportives. L’émotion ressentie lors de la coupe du monde doit continuer et cela même avec nos jeunes. Ces possibles décisions seraient un assassinat sportive de génération de joueurs. Ça serait un crime ! », a conclu le manager de Loto Popo.