Sans faire beaucoup de bruits, le football espagnol revient en force à l’échelle européenne en s’adjugeant pratiquement tous les titres, avec le dernier en date celui de l’Euro 2024 des U19 face à la France (2 à 0).
De l’avis de la plupart des observateurs et autres experts, l’Euro 2024 n’aura pas laissé de beaux souvenirs chez les amoureux de la balle ronde. Certains techniciens sont allés jusqu’à presqu’attirer la sonnette d’alarme sur le niveau affligeant montré par la plupart des équipes, mis à part une : l’Espagne, championne d’Europe d’ailleurs, qui a gagné tous ses matchs, maitrisant son sujet et ne tremblant à aucun moment. Mieux encore, la Roja est apparu un cran au-dessus, car s’appuyant sur un héritage culturel qui leur a permis de conserver leur football technique, de mettre plus facilement leur jeu combiné, et de résoudre les problèmes posés par des blocs bas.
Cette Espagne de l’Euro 2024 n’est pas la seule, puisqu’il y a quelques jours sa cadette des U19 s’est adjugée le titre européen des U19 en dominant la France en finale (2 à 0), soit sa neuvième couronne continentale depuis que l’UEFA a changé la formule de compétition en 2002, un record du genre difficile à rattraper.
Chez les féminines, c’est le même scénario puisque l’Espagne, championne du Monde en titre en 2023, a pris le dessus sur la France en février dernier (2 à 0) s’adjugeant la Ligue des nations, avant que les U17 ans espagnoles n’écrasent le 18 mai à Malmö l’Angleterre (4 à 0).
S’appuyant sur ses grands clubs, connus pour leur système de formation, et tous les autres clubs, également dotés de centres de formation, l’Espagne a su redevenir cette force sur un rectangle vert, proposant du jeu, de la verticalité, attaquant les espaces de l’adversaire et défendant à merveille, avec une identité qu’on peut observer chez toutes les sélections qu’elles soient masculines ou féminines, chez les seniors ou chez les jeunes catégories.
La formation espagnole a assuré ainsi une régénération de ses équipes à partir d’un réservoir où la maximisation du potentiel des joueurs se fait à tous les niveaux. Dans une société contemporaine où l’on ne regarde que le résultat et très peu la manière, l’Espagne a su préserver le spectacle et le plaisir de jouer.
La leçon espagnole est sans aucun doute une lueur d’espoir, lorsqu’un Marcelo Bielsa, troisième à la Copa America avec l’Uruguay en juin dernier, déclare que le foot devient ‘’de moins en moins agréable’’. Un constat confirmé par bon nombre de techniciens de renom, mais que la CAN 2023 en Côte d’Ivoire a, elle aussi, secoué grâce à une compétition attrayante et pleine de suspens, où les amateurs de foot ont eu pour leur argent et leur plaisir.
Face à ce grand débat, le football algérien semble bien loin en absence d’une vision et d’une stratégie à l’échelle d’un pays portée par une fédération stable, compétente et travaillant sur le moyen et le long terme, débarrassée surtout de ses vieux démons et d’un milieu ‘’mafieux’’ qui l’empêche d’avancer.
