Censée garantir plus de justice et de transparence, la VAR suscite déjà de vives interrogations à la CAN 2025. Dès le match d’ouverture, plusieurs décisions contestées ont ravivé un malaise persistant autour de son utilisation en Afrique.
Un match d’ouverture déjà polémique
Dès les premières minutes du match d’ouverture ce dimanche, la VAR s’est invitée au cœur des débats. Un penalty très douteux a été accordé au Maroc en début de rencontre, une décision qui a surpris plus d’un observateur. Pourtant, Ndala n’a pas été appelé pour re-visionnage. Si Rahimi a manqué sa tentative, l’essentiel était ailleurs, la légitimité même de la décision.
Quelques minutes plus tard, une autre intervention de la VAR a laissé perplexe. Sur une action impliquant Diaz, le joueur marocain avait clairement touché le ballon de la main au début de l’action. Il n’y avait ni contact litigieux, ni situation ambiguë nécessitant une relecture vidéo. Pourtant, la VAR est intervenue, donnant l’impression d’un usage excessif, voire maladroit, de la technologie.
Une VAR qui intervient quand il ne faut pas et se tait quand il le faut
Ce début de tournoi rappelle des souvenirs récents. Lors de la précédente édition de la CAN en Côte d’Ivoire, la VAR avait déjà montré de sérieuses limites dans son application. Face au Mali, les Éléphants avaient bénéficié d’un penalty jugé très généreux, malgré la présence de la VAR censée corriger ce type d’erreur.
Côte d’Ivoire – Sénégal, un contact trop appuyé de Sadio Mané, qui aurait pu valoir un carton rouge, s’est soldé par un simple avertissement. Là encore, la VAR n’a pas corrigé la décision initiale. On peut également signaler le match entre l’Algérie et le Burkina Faso aucours duquel plusieurs actions litigieuses en défaveur de l’Algérie n’ont jamais été revues, laissant un fort sentiment d’injustice. Ces situations posent une question centrale : la VAR est-elle utilisée avec les mêmes critères pour tous ?
Un problème d’outil ou d’hommes ?
La technologie, en elle-même, n’est pas le véritable problème. Partout ailleurs dans le monde, la VAR a prouvé qu’elle pouvait améliorer l’équité arbitrale. Le souci réside davantage dans son interprétation, son utilisation incohérente et le manque d’harmonisation des décisions. Intervenir sur des actions claires tout en ignorant des fautes manifestes crée de la confusion, alimente la suspicion et fragilise la crédibilité de la compétition.
Un enjeu majeur pour la crédibilité de la CAN 2025
À mesure que le tournoi avance, la pression montera, les enjeux seront plus lourds et chaque décision arbitrale pèsera davantage. Si la VAR continue d’être perçue comme un facteur d’injustice plutôt que comme un correctif, elle pourrait sérieusement fausser le cours de la CAN 2025.
La Confédération africaine de football est donc face à une urgence qui est de clarifier les protocoles, renforcer la formation des arbitres VAR et garantir une application cohérente et transparente. Faute de quoi, le débat sur l’arbitrage risque de prendre le pas sur le jeu et sur le football africain lui-même.






