Au lieu d’annoncer la remise sur pied de la Direction de contrôle de gestion et des finances des clubs professionnels (DCGF), la Fédération algérienne de football parle de DNCG, qui est organe français !
Lors de sa réunion statutaire mensuelle, tenue ce mercredi 24 juillet par visioconférence, le bureau fédéral de la Fédération algérienne de football a examiné quelques dossiers d’actualité, parmi lesquels la situation financière qui, selon le communiqué publié sur son site, présente un solde positif garantissant l’équilibre financier entre les dépenses et les recettes, permettant ainsi de financer confortablement le plan d’action inscrit au titre de l’exercice 2024.
Vraiment curieux ce constat qui intervient deux mois seulement après l’assemblée générale ordinaire (AGO) de l’exercice 2023 au cours de laquelle le président de la FAF avait déclaré les difficultés et la situation catastrophique de cette instance ! A ne rien comprendre, en l’espace de deux mois le tableau de bord a complètement changé du pire au ‘’confortable’’, sans donner la moindre explication à ce sujet. Ce qui démontre encore une fois l’incohérence et l’indigestion de l’instance fédérale.
Un autre point a été suscité, c’est celui concernant la Direction de contrôle de gestion et des finances des clubs professionnels (DCGF) et non pas la DNCG, comme l’indique le communiqué de la FAF. En effet, en parlant de Direction nationale du contrôle de gestion qui est une commission indépendante hébergée par la Ligue de football professionnel (LFP) chargée de surveiller les clubs professionnels en France !
Messieurs de la FAF, il s’agit de la DCGF et non DNCG, tel que le définit le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type, annexe statut-type, chapitre 6 relatif aux services techniques et administratifs et l’article 36 qui évoque cette structure et ses deux démembrements exécutif et financier.
Depuis qu’elle a été dissoute par l’ex-président Amara Charaf-eddine, en mars 2022, cette structure a été complètement oubliée, jusqu’à ce qu’elle réapparaisse à quelques mois de la fin du mandat de l’actuel bureau fédéral. Du coup, certains se demandent si ce n’est pas par calcul électoraliste que cet organe de contrôle soit réactivé.
Bref, peu importe la motivation, les clubs professionnels et le professionnalisme ont besoin de la DCGF, comme nous l’a souligné Réda Abdouch, Président de cette structure d’octobre 2019 à mars 2022 sous la présidence d’abord de Kheireddine Zetchi, celui l’a remis sur scelle, puis d’Amara Charaf-eddine : ’’Il était temps qu’un tel instrument réglementaire soit remis en place car il a un rôle très important, non seulement dans le contrôle de la gestion et des finances des clubs professionnels, mais d’accompagnement de ces clubs afin qu’ils atteignent un niveau de management et de gouvernance aux standards exigés, tout en se conformant au cahier des charges du professionnalisme dont l’ancrage se trouve dans la réglementation nationale. Reste à savoir qui seront les compétences qui seront désignées au sein de cet organe.’’
La DCGF, structure indépendante relevant de la FAF, prévue par la réglementation algérienne depuis l’avènement du professionnalisme dans le football en 2010, n’a été installée qu’en octobre 2019. Il a fallu attendre les recommandions majeures et urgentes émanant du Symposium sur le renouveau du football algérien organisé les 11 et 12 décembre 2017 pour voir sa création (réactivation). Elle trouve son ancrage juridique dans les textes suivants :
Arrêté du 1er juillet 2010 fixant le modèle du cahier des charges devant être souscrit par les sociétés et clubs professionnels (articles 02 et 15).
Loi n° 13-05 du 23 juillet 2013 relative à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives (article 91).
Décret exécutif n° 14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut type (articles 36 et 45).
Décret exécutif n° 15-73 du 16 février 2015 déterminant les dispositions applicables au club sportif professionnel et fixant les statuts types des sociétés sportives commerciales (article 03).
Statuts de la FA : Mission de contrôle (article n° 81-3).
Elle était composée des membres suivants, dont un Directeur qui faisaitt office de Président, choisis en fonction de leur domaine d’expertise :
M. ABDOUCH Reda : Président.
M. KOUADRI Belkacem : Membre.
M. BOUSSAFEUR Mourad : Membre.
M. HAMAIDI – ZOURGUI Abdelhakim : Membre.
M. GUERZA Rafik : Membre et Commissaire aux comptes, (a démissionné le 1er octobre 2020 car appelé à d’autres fonctions).
La DCGF a consacré le dernier trimestre de l’année 2019 à l’établissement d’un ‘’état des lieux’’ chez les SSPA par le biais d’une série de rencontres avec les dirigeants de celles-ci, de façon groupée au siège de la FAF et individuelle au niveau de leurs propres sièges.
Le bilan établi après les rencontres avec les SSPA sur le plan de l’organisation et du fonctionnement a servi de base à la feuille de route arrêtée par la DCGF pour l’année 2020 et des années à venir.
La licence de club professionnel :
Sur l’une des propositions de la DCGF, le bureau fédéral tenu en janvier 2020 a adopté la résolution instaurant la délivrance de la ‘’ Licence de Club Professionnel’’ aux SSPA de Ligue1 à partir de la saison sportive 2020 / 2021.
Cette opération tire son essence de la réglementation internationale (circulaire de la FIFA de 2007 n° 11-28. Application CAF en 2012) qui exige que les clubs participant aux compétions internationales soient organisés en clubs professionnels en répondant à un cahier des charges. La DCGF a étoffé ce cahier des charges par des exigences de la réglementation algérienne afin d’affiner et améliorer l’organisation et le fonctionnement des SSPA.
Ainsi, une liste de 19 documents réglementaires a été dressée et exigée des SSPA de L1 pour qu’elles puissent bénéficier de la licence de club professionnel (LCP).
Au vu de la situation déjà déplorable constatée dans l’organisation et fonctionnement des SSPA, la DCGF, sous l’autorité du bureau fédéral, a demandé à celles-ci de prendre également l’engagement de procéder à la mise à niveau de leur management avec le concours de cabinets d’expertise spécialisés. Cet engagement a donc été ajouté au préalable ouvrant droit à l’obtention de la LCP.
Des conventions tripartites (SSPA – Cabinet d’expertise – DCGF) fixant les modalités d’exécution de l’opération de mise à niveau du management ont été signées par la totalité des SSPA de L1.
Sur la base de ces conventions, des contrats bilatéraux, SSPA / Cabinet d’expertise, régissant l’opération de mise à niveau du management, notamment l’aspect financier et les délais de réalisation, ont également été signés.
L’opération de mise à niveau du management pourrait, pour les SSPA qui souhaitent atteindre un niveau international du management de la qualité, déboucher sur une certification ISO 9001.