L'incontournable du football africain
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Bénin – Michael Poté : « Le changement de génération demande un peu de temps »

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Absent des deux dernières CAN, le Bénin nage actuellement en eau trouble avec une série de matchs sans victoire. Depuis que Gernot Rohr a pris les rênes de la sélection nationale béninoise, il n’a enregistré aucun succès, en dehors du match gagné sur tapis vert contre le Rwanda. Mais pour ne pas vivre encore la prochaine CAN à domicile, un travail se fait en amont. L’ancien sélectionneur du Nigéria a mis à profit les journées FIFA de ce mois-ci pour effectuer quelques réglages encore dans son effectif, en livrant deux belles rencontres de grandes factures. Au sortir de ces deux matchs soldés par un nul contre la Côte d’Ivoire (2-2), et une défaite face au Sénégal in extremis (1-0), Michael Pote s’est livré à notre rédaction dans une interview exclusive à Africafootunited.

Au micro de Africa Foot United, loin de ne pas reconnaître le travail de fourmi qui se fait, Michael Pote pense qu’il y a du positif, même s’il y a des choses à améliorer. Il lance surtout un avertissement à tout le monde, car pour lui, l’union fait la force. Il ne faut surtout pas s’habituer à ne pas gagner.

Un bilan positif avec bémol

 » Après les deux matchs joués, en termes de contenu, ce n’était pas si mal que ça, même s’il y a beaucoup de choses à voir et à revoir. Sur le premier match contre la Côte d’Ivoire notamment, c’est bien. On a fait preuve de solidité défensive, mais ça reste un peu ce manque de réalisme offensif, même si sur ce match contre la Côte d’Ivoire on a été efficace. J’ai bien aimé. Belle réaction, et tout ça. On a pu voir que les jeunes arrivent à s’intégrer tout doucement. Et comme je l’ai dit il n’y a pas si longtemps que ça, ça demande encore un peu de temps. Et contre le Sénégal, c’est pareil, il y a eu un manque d’expérience, un manque de réalisme, mais il y a eu aussi des choses intéressantes. Maintenant dans les points négatifs, ce sont les résultats. Il y a eu une dizaine de matchs, voire plus sans victoire. En 2024 toujours pas de victoire, on espère que cette année, ça sera différent et qu’il y aura une qualification à la CAN, parce que ça commence par faire long. Mais il n’y a pas de miracle au foot. Il faut continuer à travailler. Il y a des choses positives, même si on est un peu retombé dans nos travers, avec toujours ce manque de réalisme. Ce que j’ai aimé, c’est ce bloc défensif qui a été solide et qui a été notre force, il fut un temps. On l’a retrouvé, notamment dans le premier match contre la Côte d’Ivoire. C’est à confirmer, à continuer, à garder le positif et essayer de corriger le négatif. « , a analysé Michael Pote.

Les statistiques font que ce n’est pas notre meilleure période

Au football comme dans n’importe quel sport, ce sont les chiffres qui illustrent mieux le travail fait. Malheureusement, le Bénin est sur une mauvaise spirale a déploré l’ancien Niçois.  » Les statistiques font que ce n’est pas notre meilleure période, on a su faire beaucoup mieux que ça. Souvent le changement de génération demande un peu de temps. C’est ce qui est en train de se passer. Il y a un potentiel qui est là, ça c’est clair. Il y a un beau vivier, il y a une reconstruction qui est en cours et ça demande un peu de temps. Pour l’instant le bilan n’est pas spécialement positif parce qu’il n’y a pas une victoire à la clé, et le sport de haut niveau, c’est pour gagner des matchs. Il faut faire attention à ne pas trop s’habituer à ne pas gagner. J’ai confiance. Il y a de bons jeunes qui arrivent, maintenant, il faut que tout le monde aille dans le même sens. C’est important. Il n’y a pas grand-chose à dire pour l’instant, parce qu’on repart de très loin. Il y a beaucoup beaucoup de nouveaux joueurs qui sont appelés. Maintenant on va faire confiance au staff actuel qui est là, et essayer de gérer au mieux la transmission du flambeau entre les anciens et les nouveaux. On espère qu’il y aura cette qualification à la clé, parce que ça fait longtemps. », a-t-il poursuivi.

Le potentiel seul ne suffit pas

Dans cette mauvaise période que traverse le Bénin sur le plan footballistique, Michael Poté reste confiant, car il y a le potentiel et la relève, même si cela seul ne suffit pas. « Ce sont les résultats qui font qu’on parle positivement d’une nation. Il faut les résultats, il faut la régularité, chose que l’on n’a pas malheureusement. On commence par avoir la régularité dans le mauvais sens en ne gagnant plus de match. La faute à qui, la faute à quoi, on peut parler des heures et des heures, mais il faut mettre tout le monde dans le même panier. Quand ça ne va pas il faut rester ensemble, quand ça ne va pas il faut être solidaires. Quand ça va aussi, il faut rester aussi solidaires, faire preuve d’humilité, d’abnégation et de travail, et puis tout le monde, joueurs, staff technique, direction, fédération, il faut essayer de repartir comme fut un temps dans le même sens pour hisser le plus haut possible le drapeau du Bénin. J’ai confiance, ça prendra le temps qu’il faudra, mais ça repartira de plus bel. », a-t-il signifié.

Le Bénin peut-il se qualifier pour la prochaine CAN?

« Les ressources sont là. Si vous mettez les potentiels dans le même panier que les ressources, je dirai oui. Mais ressources ou bien potentiel ne veut pas dire qualification. Talent ou tout ce qu’on veut ne veut pas dire victoire. La réussite peut se faire si seulement ce potentiel est bien exploité, chose que pour le moment, c’est en construction. Aujourd’hui, est ce qu’on a les ressources pour la prochaine CAN, ressource en terme de potentiel, de bons joueurs, de vivier, je dirai oui. Maintenant il faut savoir mettre ça en amont, mettre tout ça ensemble pour que ça fonctionne, c’est ce qui fait notre histoire, Mais pour le moment, il faudra faire mieux que ça. Parce que ce n’est pas suffisant. Maintenant il y a tellement de bonnes équipes, il n’y a plus de petites équipes. Il faut se remettre à niveau. Pour l’instant, je ne saurai dire oui. On verra un peu plus tard. Pour moi, c’est un peu trop tôt pour répondre à cette question, de manière claire. On en a trop peu vu, parce que les matchs amicaux, c’est pas matchs de compétition, ça dépend de plein de choses. Il y a eu de bonnes choses, mais ce n’est pas suffisant, mais aussi de bonnes choses qui peuvent suffire pour se qualifier. Ça va dépendre du parcours. », a conclu Michael Pote.

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