Lourdement sanctionné pour ses déclarations contre la corruption, l’entraîneur du SKAF Khemis Miliana, Samir Zaoui, n’en démord pas et demande l’ouverture d’une enquête de la part des instances.
L’ancien international et entraîneur depuis quelques années, Samir Zaoui n’est pas du genre à avoir sa langue dans la poche. Depuis qu’il a embrassé ce métier, il ne rate pas l’occasion de dénoncer les dérives que connaît le football algérien au point de s’attirer à chaque fois des ennuis avec les instances.
La dernière en date, ce sont ses déclarations à l’issue de la rencontre qui a opposé son équipe, SKAF Khemis Miliana à l’Espérance de Mostaganem, leader de la Ligue 2 amateur groupe Centre-ouest (1 à 2) le 20 avril dernier, à l’issue de laquelle il a été frappé d’une lourde sanction de six mois ferme d’interdiction de banc de touche.
Intervenant sur la radio nationale, Zaoui a confirmé cette sanction : ‘’Effectivement, ce sont six mois ferme et c’est la victoire des comploteurs de tout bord. Je n’applaudirai jamais et je ne cautionnerai en aucun cas ce qui se passe dans notre football. Le comportement de l’arbitre et de certains joueurs lors de cette rencontre, sont loin d’être honnêtes. Notre adversaire n’a eu aucune occasion et n’a pu réaliser la moindre combinaison, pour qu’on lui offre un penalty, alors que le notre tout à fait limpide à cinq mètres de l’arbitre n’est pas sifflé !’’
Le coach du SKAF poursuivra son récit en détaillant le scénario sordide auquel, selon lui, son équipe était soumise : ‘’Ce n’est pas normal que l’arbitre poursuive notre meilleur joueur et joker sur le banc de touche puisqu’après une contestation de notre banc de touche, il est allé lui brandir un carton jaune avant de lui mettre un deuxième lorsqu’il rentré sur le terrain, et nous mettre en difficulté à dix.’’
Convoqué par la commission de discipline de la Ligue nationale de football amateur (LNFA), Samir Zaoui n’a pas hésité à dénoncer ce qui s’est passé lors de cette rencontre, rappelant que l’année dernière il avait écopé d’une suspension d’un mois, mais que l’arbitre qu’il avait mis au pilori avait été sanctionné et enlevé du circuit. ‘’Je n’ai rien demandé de plus que l’ouverture d’une enquête et je suis prêt à assumer toute sanction si j’ai vraiment tort’’, dira un Zaoui dépité avant de lancer : ‘’Ce qui m’a le plus touché, c’est que la sanction a été prononcée le 2 mai alors que la veille, le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, évoquait l’époque de la Issaba (la bande) et la corruption’’.
L’entraîneur du SKAF a introduit un recours auprès de la Fédération algérienne de football, espérant avoir gain de cause même s’il regrette qu’un ancien international et entraîneur ne soit pas reçu par le président ou bien le secrétaire général de la FAF. La maison-FAF, doit être ouverte aux acteurs du football et non pas une administration bureaucratique qui ne reçoit que sur un coup de téléphone ou bien que les copains.
Zaoui a, par ailleurs, reçu le soutien de plusieurs collègues entraîneurs, de personnalités du football, des supporters et de l’Amicale des anciens internationaux de football (AAIF) que préside l’ancien capitaine des Verts Ali Fergani qui devra publier un communiqué pour défendre ce jeune entraîneur qui a préféré le terrain afin de faire profiter de ses connaissances et de son expérience les jeunes, contrairement à d’autres.
‘’J’ai eu une carrière honnête de joueur et aujourd’hui je veux faire de même en tant qu’entraîneur. Je ne vends ni n’achète, et que le meilleur n’a qu’à le prouver sur le terrain. Si une équipe mérite d’accéder, bravo à elle, et si une autre doit rétrograder, elle doit l’accepter. C’est la seule voie pour notre football de progresser et de se développer. Il n’y a pas que le volet technique qui compte, il faut moraliser la pratique du football’’, conclura un Zaoui déterminé à se battre jusqu’au bout quitte à payer cher ses principes et ses convictions.