Pour fêter sa première année à la barre technique des Verts, Vladimir Petkovic devra passer deux examens « importants mais pas décisifs » comme il se plaisait à le faire savoir lors de sa conférence de presse, lundi.
À Francistown contre le Botswana puis à Tizi Ouzou devant le Mozambique, les Verts ont un devoir de résultats. Vaincre serait un scénario parfait, ne pas perdre vendredi face aux Zèbres et gagner trois jours plus tard chez eux devant les Mambas ne serait pas non plus de refus.
L’essentiel est de de garder des distances par rapport à la meute constituée notamment par la Guinée et l’Ouganda.
Leader de sa poule G, l’Algérie a jusque-là les clés en main. Mais…
À la veille de cette fenêtre FIFA, la première de l’année, Petkovic sait bien que rien ne sera facile. Il l’a appris lorsqu’il a finalisé sa liste de joueurs appelés à disputer les deux joutes pour le mondial 2026.
D’abord, il constatera la mort dans l’âme certainement la défection de 4 pions essentiels avant la communication de la liste finale. Zerrouki, Tougai, Bounedjah et Aouar sont forfaits pour le regroupement programmé à partir de lundi qui a débuté à Sidi Moussa et qui se poursuivra à Gaborone puis à Francistown, au Botswana. Si bien que, informé à temps, il fera appel à d’autres éléments faisant partie de la liste élargie.
Mais le jour où il annonce la liste un joueur, Bennacer est déclaré inapte par son club qui se prive de ses services durant le Classico de la ligue 1 française.
Aussitôt, la FAF appelle Sohaib Nair, inconnu au bataillon, qui va fêter sa première cape chez les Fennecs. Pas besoin de dire sa joie de rejoindre la sélection de son pays d’origine pour un joueur de ligue 2 française.
Nair, un « sans grade » chez les Fennecs
C’est la première fois depuis longtemps que la sélection algérienne retient un joueur de champ (Mandrea et Oukidja sont des gardiens) évoluant en ligue 2 française.
Un joueur de ligue 2 française chez les Fennecs, il faut remonter à un certain Mehdi Tahrat retenu par Djamel Belmadi lorsqu’il jouait au RC Lens (2018). Nair n’a pas fait de sélections en jeunes, ni avec les Bleus ni avec les Verts. À peine s’il a été approché en 2021 pour faire partie des U18 et U20 de l’équipe d’Algérie. Il évoluait à l’époque comme stagiaire au Toulouse FC. Nair n’a pas répondu à l’appel car il était blessé.
Honoré par sa sélection, qui fait la fierté de sa famille et des potes, Nair va devoir se faire une place dans un échiquier qui reste le maillon faible de l’équipe. Mandi et Bensebaini peu compétitifs, Atal souvent blessé, Ait Nouri, arrivé blessé au stage, et Farsi n’offrent pas de garanties suffisantes pour un compartiment qui compte le seul élément de la ligue 1 Mobilis, Madani pour ne pas le nommer. Un local et un nouveau central de la ligue 2 française pour combattre les Zèbres, il faut prier que le ciel ne tombe pas sur la tête de Petkovic.
Un milieu sans meneur
Le sélectionneur national algérien qui a les idées bien en tête sait qu’il n’a pas de choix. Pas beaucoup pour un secteur de jeu stratégique dans ses plans de jeu. Il sait aussi qu’il a un milieu de terrain plutôt défensif. Boudaoui, Zorgane, Kendouci sont des récupérateurs et le jeune Maza n’a pas eu suffisamment de temps pour prendre le pouvoir de l’entrejeu des Verts. Alors, il sera possible de revoir Belaili, de retour en sélection, comme relayeur-animateur. Un pari risqué sachant que le joueur de l’ES Tunis n’est pas affûté physiquement pour assumer la transition entre le milieu et l’attaque. Gouiri, plus frais physiquement, a un meilleur registre mais son entente avec les attaquants reste à trouver. Mahrez, Benzia et Chaibi peuvent également œuvrer au milieu de terrain mais rien ne dit que l’un d’eux puisse répondre aux exigences du sélectionneur et, surtout, de la rencontre prévue par un temps chaud et durant un jour de Ramadan.
Une attaque sans « pointes »
Le troisième compartiment reste le plus pourvu en éléments qui performent en clubs ces derniers temps. Donc, les défections de Bounedjah ou Hadj Moussa ne constituent pas une grosse perte. Sauf que là aussi, un certain désespoir se dégage. Sur les 7/8 joueurs qui ont le profil pour évoluer en attaque trois ont joué comme avant-centre (Gouiri, Ammoura et Benzia) et un seul (Chiakha) l’est encore avec son équipe de Copenhague FC, au Danemark.
D’où l’incapacité de pouvoir compter sur une vraie pointe pour Petkovic. Ce dernier devrait, en définitive, composer un bloc équipe où les rôles seront partagés. Une sorte de « un pour tous, tous pour un », l’essentiel est que l’EN rentre au pays avec un résultat qui préserve ses chances de qualification au mondial 2026.