L’assemblée générale ordinaire (AGO) de la Fédération algérienne de football, prévue ce samedi 25 mai 2024, va adopter sans le moindre souci les bilans moral et financier de 2023, ainsi que le budget prévisionnel 2024, malgré une instabilité chronique qui a entaché le mandat 2020-2024.
Africa Foot United a pu avoir les documents des Bilans moral et financier 2023 et du Budget prévisionnel 2024 de la Fédération algérienne de football, qui seront présentés et approuvés ce samedi 25 mai 2024 lors de l’assemblée générale ordinaire (AGO) de l’année 2023 qui aura lieu au Centre national de l’Armée de Beni Messous, à Alger.
Il s’agira de l’avant-dernier exercice du mandat olympique (2020 – 2024) qui a connu jusqu’à maintenant le passage de trois présidents et trois bureaux fédéraux, dont le dernier, Walid Sadi aura à présenter le bilan de 2023 et celui de 2024, s’il ira au bout de ce mandat.
L’élément saillant, c’est cette instabilité chronique qui ressort du bilan de la fédération, avec toutes les conséquences, presque négatives sur le fonctionnement de cette instance et un développement harmonieux du football national, dont le rapport moral d’activité en explique succinctement les raisons et qualifie cette situation d’atypique induite par une multitude de facteurs androgènes et exogènes.
Tout comme ses prédécesseurs, l’actuel bureau fédéral ne déroge pas à la règle en voulant s’inscrire dans une planification pour la relance du football ainsi que la préparation d’axes stratégiques de refondation, à travers des réformes qui se veulent être inscrites dans la durée. Walid Sadi et son équipe ne s’en cachent pas en se projetant déjà sur le prochain mandat, sans pour autant être certains d’y parvenir en raison des événements à venir (amendements des statuts, élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024, assemblée générale élective de la FAF durant le 1er trimestre 2025, entre autres). Tout peut bouger d’ici là.
Un résultat de l’exercice déficitaire et une situation financière fragile
Le Bilan 2023 fait ressortir une situation financière fragile avec un endettement très lourd, ce qui peut paraître normal pour une association (à ne pas confondre avec une entité économique faisant du chiffre d’affaires) chargée du développement et de la promotion du football, même si économiquement elle doit être viable.
D’ailleurs, l’actuel bureau fédéral n’a pas hésité dans son rapport financier et comptable de mettre en exergue sa gestion sur la période allant du 1er octobre au 31 décembre 2023, avec sur la première période le fonctionnement de la FAF, et les événements CHAN 2022 et CAN U17 2023 qui affichent respectivement des résultats de – 979,13 MDA, de – 2 168,6 MDA, et de 34 645 MDA, et sur la seconde période un résultat excédentaire de 304 ;4 MDA.
Ce qui donne logiquement un résultat déficitaire de l’exercice 2023, comme annoncé lors du dernier bureau fédéral, de – 2 808 684 787,26 DA. Ce bilan intègre les opérations CHAN 2022 et CAN U17 sur la base seulement des documents et pièces mises à la disposition du cabinet comptable, en attendant la remise, par les comités d’organisation des deux événements (COL), des situations financières de ces deux événements, et que seul un montant de 1 600 MDA, représentant une subvention liée au CHAN a été encaissé en 2022, mais porté sur l’exercice 2023.
D’où la responsabilité directe de l’équipe fédérale à l’effet de capter à l’avenir de nouvelles ressources financières à travers les sponsors, la vente d’images, les droits en tout genre (TV et autres), les subventions, la commercialisation et bien d’autres possibilités.
Quant à la subvention du MJS pour la CAN U17, elle a été encaissée en 2024 et comptabilisée dans le compte de produit à recevoir pour rattacher le produit à son exercice et respecter le principe de séparation des exercices.
S’agissant des produits de la FAF, ces derniers se situent à 6 301 271 906,89 DA dont le plus important, est celui relatif au sponsoring d’un montant de 2 585,7 MDA.
Les charges, elles, sont de 9 110 MDA, sans être impactées par les celles comptabilisées sur les consommations des équipements, d’un montant de 47 400 MDA, du fait qu’elles sont gratuites (contrat Adidas, l’équipementier officiel de la FAF). Le même principe comptable est appliqué pour les charges d’amortissements, provision et perte de valeur d’un montant de 1 185 MDA.
Par contre, le bilan fait ressortir une situation supplémentaire en sus de celle de 1 663 MDA de charges comme présentée par le Comité d’organisation de la CAN U17, où l’ANEP affiche une facture de 238 MDA, TDA avec 18 019 MDA et d’autres factures également.
Quant au Dépôt à terme (DAT), que certains ont faussement annoncé son utilisation par l’ex-équipe de Zetchi, il demeure inchangé depuis 2016 comme le confirme le bilan financier de 2023, mais également des exercices précédents, d’un montant de 4 500 MDA.
Dans ce même chapitre, la FAF a reçu du MJS, sur sa demande, des montants dans le cadre du plan d’assainissement (CNRL) et soutien aux clubs des zones difficiles où l’on retient 250 MDA (le 15/01/2023), 1 000 MDA (le 19/11/2023 et 4 000 MDA (le 19/12/2023).
Qu’en est-il des créances ? Le rapport de la FAF met la nuance entre celles qu’il considère de normales, représentées par l’EPTV pour les droits TV d’un montant de 494 350 000 DA et Adidas S2F (ancien contrat ayant expiré le 31/12/2022) d’un montant de 12,3 MDA ; et qualifiées de douteuses où l’on retrouve Coca Cola (pour les années 2020 et 2021) pour 21,5 MDA (provisionnée au même montant), ainsi que KIA (141 MDA), et deux autres pour moins de 2 MDA. Ce qui donne un total créances de 672 MDA.
Le rapport portant bilan financier et comptable 2023 fait également ressortir les situations contentieuses, à savoir les factures d’EVOLE Sports dépassant les 28 MDA et l’affaire de l’ancien responsable de l’Académie de Khemis Miliana, l’espagnol Vicente Girona Izquierdo qui revendique ses salaires d’un montant de 13 MDA.
Enfin, les comptes de la trésorerie de la FAF ont affiché des soldes positifs et tous les comptes (et régies) ont fait l’objet d’un rapprochement, avec un montant de 6 249 603 361,35 MDA.
La FAF réduit ses charges de 30% pour 2024
Le budget prévisionnel de la trésorerie de la Fédération algérienne de football représente le flux des recettes attendues et des dépenses prévues pour l’année 2024 dans le cadre de ses activités. L’assemblée générale se prononcera également à ce sujet, même si le rapport ne comporte aucun commentaire sur les flux encaissables et ceux décaissables.
Contrairement à 2023, année marquée par l’organisation de deux événements majeurs qu’étaient le CHAN 2022 et la CAN (U17), le budget prévisionnel de 2024 est plutôt orienté vers une réduction des charges, avec l’intégration de la subvention du Ministère de la jeunesse et des sports d’un montant de 350 MDA, même si la manne la plus attendue relève des produits des sponsoring d’un montant prévisionnel de 3 325 MDA, alors qu’il était de 2 224,5 MDA en 2023.
Il faut bien rappeler que la FAF ne bénéfice plus des subventions de l’Etat depuis 2018, depuis que l’ex-président Mohamed Raouraoua avait décidé, inexplicablement, de priver le football d’une manne qui aujourd’hui représente un manque à gagner de 1 750 MDA (175 milliards de centimes).
Les charges de la FAF passeront pour leur part de 8 995 MDA à 3 652,4 MDA, soit une baisse de 5 342,60 MDA (soit 60%), où le poste indemnités et primes, d’un montant de 1 100 MDA représente presque le tiers (30%) des dépenses prévues.
Sur la base de ces prévisions, la FAF prévoit un solde positif d’un montant de 1 680 284 500 DA, bien loin du solde de l’exercice 2023 prévu autour de 5,3 MDA, mais qui s’est avéré finalement négatif pour les raisons déjà expliquées plus haut.
