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Agression sexuelle sur Jennifer Hermoso : la justice Espagnole a manqué son rendez-vous avec l’histoire

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Tout ça pour ça. Après près de deux ans d’attente, le verdict est tombé dans l’affaire Luis Rubiales contre Jennifer Hermoso.

L’ancien président de la Fédération espagnole de football (RFEF) a écopé d’une simple amende de 10 800 euros pour agression sexuelle, une peine dérisoire au regard de la gravité de son geste. Le parquet, lui, avait requis deux ans et demi de prison. Une décision de justice qui interroge sur la prise en compte des violences faites aux femmes dans le monde du football.

Un geste inacceptable, une peine insignifiante

Le 20 août 2023, l’Espagne est sacrée championne du monde féminine. Une consécration historique qui aurait dû rester gravée dans les mémoires pour son exploit sportif. Mais quelques instants après la remise des médailles, un geste vient ternir la fête : Luis Rubiales, dans un élan de domination déplacé, embrasse de force Jennifer Hermoso sur le podium. Un acte de pure violence symbolique, imposé à une joueuse qui, devant les caméras du monde entier, se retrouve humiliée dans un moment censé être le plus glorieux de sa carrière.

Loin d’une simple maladresse ou d’un élan d’euphorie, ce baiser non consenti incarne les dérives d’un système patriarcal où les femmes doivent encore lutter pour leur respect et leur dignité, même au sommet de leur gloire sportive. Loin de reconnaître sa faute, Luis Rubiales s’était défendu avec arrogance, parlant d’un « baiser mutuel » et tentant d’inverser la charge de la honte.

Un verdict en décalage avec les attentes

Ce 20 février 2025, la justice espagnole a tranché : une amende de 10 800 euros et l’interdiction d’approcher Jennifer Hermoso à moins de 200 mètres pendant un an. Un verdict qui ressemble davantage à une tape sur les doigts qu’à une réelle sanction. Luis Rubiales échappe à toute peine de prison et, pire encore, est relaxé des accusations de pressions exercées sur Jennifer Hermoso pour qu’elle minimise l’affaire.

Cette issue judiciaire est une véritable gifle pour toutes celles et ceux qui espéraient une condamnation exemplaire. Elle envoie un message des plus inquiétants : dans le football, un homme “puissant” peut humilier publiquement une femme, nier les faits, se défendre avec véhémence… et s’en tirer avec une amende à peine plus élevée que certains salaires mensuels de joueurs professionnels.

Un scandale qui dépasse le football

L’affaire Rubiales ne concerne pas uniquement le sport. Elle reflète un problème plus large : la difficulté persistante à punir à la hauteur des faits les agressions sexuelles, notamment lorsque l’agresseur est un homme influent. Malgré le courage de Jennifer Hermoso, malgré la vague de soutien international et les mobilisations féministes, malgré la mise au ban de Luis Rubiales par une grande partie du monde du football, la justice a rendu une décision qui sonne comme un immense retour en arrière.

Dans un milieu où les inégalités entre hommes et femmes sont déjà criantes, ce verdict ne fait que renforcer un sentiment d’impunité. Une fois de plus, les institutions censées protéger les victimes ont failli.

Si la sentence prononcée contre Rubiales a de quoi choquer, elle ne doit pas faire oublier l’essentiel : Jennifer Hermoso a osé briser le silence et dénoncer un acte inacceptable. Le combat pour le respect et l’égalité continue. Mais en Espagne, en ce 20 février 2025, une triste vérité s’impose : la justice a manqué son rendez-vous avec l’Histoire.

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