La Fédération algérienne de football (FAF) n’est pas prête à lâcher du lest à propos du conflit qui oppose l’USM Alger au club marocain, RS Berkane.
L’instance qui gère le football algérien a finalisé toutes les démarches administratives et judiciaires liées à son recours déposé auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne, en Suisse, contre la décision de la Confédération africaine de football (CAF), dans le contexte de ce qu’on a appelé la « crise du maillot du club » du club marocain. Cette situation a engendré de vives controverses, notamment l’annulation des matches, aller-Retour, entre l’USMA et le club marocain lors des demi-finales de la Coupe de la CAF. La délégation algérienne, dépêchée à Lausanne, a sollicité le report de la demi-finale de la Coupe de la CAF jusqu’à ce que la question soit pleinement étudiée et que des décisions définitives soient prises. Selon des informations, le président du TAS a informé le président de la FAF qu’une décision de report de la demi-finale est impossible actuellement en raison de diverses considérations, y compris les engagements avec les sponsors, les aspects financiers, les partenariats et les accords de diffusion.
Une décision attendue cette semaine
Cependant, si l’USM Alger gagne le procès, le tribunal annulera les résultats des demi-finales. Le président de la FAF, Walid Sadi, et le secrétaire général, Nadir Bouznad, ont eu une réunion avec des avocats de trois cabinets basés à Paris, en Italie et en Suisse. La plainte déposée était fondée sur des aspects sportifs et politiques. La même source a indiqué que la plainte comprenait plusieurs références juridiques, notamment des dispositions de la CAF, de la FIFA et de l’IFAB (International Football Association Board), l’organisme international régissant les lois du football. Ces dispositions confirment l’interdiction pour les clubs de porter des maillots arborant des slogans politiques. Il y a même une carte du monde validée par les Nations Unies incluse dans le dossier, mettant en évidence la non-appartenance du Sahara occidental au Maroc, mais plutôt à un pays indépendant, dont la question est toujours en cours de négociation sous l’égide des Nations Unies.
Des exemples pour renforcer le dossier
Pour étayer la position de l’USM Alger et de la Fédération algérienne de football, les responsables ont rajouté le logo marocain lors de la candidature pour la Coupe du monde 2030, en association avec le Portugal et l’Espagne, montrant uniquement le territoire marocain, sans aucune autre revendication territoriale du Sahara Occidental. Les avocats chargés de l’affaire ont fourni plusieurs exemples de cas similaires où la CAF avait refusé des maillots portant des slogans politiques. Le cas de la JS Kabylie en finale de la Coupe de la CAF en 2021 contre le Raja Casablanca en est un. Le club algérien avait été interdit de l’utilisation des lettres en tifinagh sur les maillots, bien que la langue amazighe soit officielle en Algérie. En 2019 également, la CAF avait interdit au CS Constantine, lors de son match contre le Club Africain en Tunisie, de porter un maillot avec le logo de la société propriétaire du club, arguant qu’il arborait une carte de l’Algérie.
Des développements attendus
La CAF avait alors exigé que l’équipe algérienne appose un autocollant sur le logo de l’entreprise lors du match. Parmi les documents présentés figurait également une décision antérieure du TAS Lausanne dans une affaire similaire, où il avait statué en faveur d’un club cambodgien contre la Confédération asiatique de football pour protester contre l’utilisation d’une carte d’un territoire contesté par une équipe rivale. Cette affaire devrait connaître de nombreux développements, prolongeant ainsi la durée de la crise, surtout que chaque partie maintient fermement sa position. L’équipe algérienne refuse de jouer contre son homologue marocaine si elle porte les mêmes maillots, tandis que RS Berkane s’y conforme.