En saisissant la FIFA au sujet de l’affaire USM Alger – RS Berkane, la Fédération algérienne de football a ouvert un réel front contre la Confédération africaine de football, en attendant l’implication du TAS de Lausanne.
La Confédération africaine de football tente de trouver une solution à l’épineux dossier du match-aller de la Coupe de la Confédération entre l’USM Alger – RS Berkane, qui a pris des proportions qui dépassent largement le cadre sportif surtout après la montée au créneau de la Fédération algérienne de football qui a saisi la FIFA et a entamé des démarches auprès du Tribunal administratif du sport (TAS) de Lausanne.
De son côté, la direction de l’USM Alger a tenu une réunion par visioconférence ce vendredi matin avec la Commission de compétition interclubs de la CAF en présence des parties concernées ainsi que Me Mehdi Yahi, avocat et juriste spécialisé dans les affaires de contentieux sportifs. Ce dernier s’est d’ailleurs interrogé sur cette ‘’scène théâtrale’’ concoctée par la CAF, notamment après la décision de prononcer un forfait à l’encontre de l’USMA sans ancrage réglementaire, alors que le représentant algérien a respecté toutes les procédures dont la vérification des identités des joueurs dans les vestiaires et leur présence sur la pelouse, mais sans les arbitres.
La direction de l’USMA a même fourni trois jeux de maillots à son adversaire, mais sans la carte du Maroc sujet de discorde car comportant les limites d’un autre territoire en quête d’autonomie et d’indépendance, celui de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Les dirigeants de l’USMA se disent pas du tout convaincus par les arguments avancés par la CAF et coordonnent désormais avec la FAF pour porter l’affaire devant les juridictions compétentes. Me Mehdi Yahi a indiqué qu’une feuille de route a été établie, à commencer par la saisine de la Commission de recours, une étape obligatoire, avant d’accéder au TAS de Lausanne. ‘’Cette affaire illustre parfaitement l’absence de neutralité de la CAF’’, a-t-il déclaré.
La partie algérienne est entrain de rassembler toutes les pièces du puzzle, au moment où la FIFA a demandé à la CAF et à la FAF des éclaircissements. Quant à la CAF, elle a informé la FAF que c’est la Commission Interclubs qui a validé le maillot de la RS Berkane, objet et à l’origine de ce scandale qui l’éclabousse en premier lieu. Un premier désaveu de l’instance continentale vis-à-vis de sa propre commission qui a, apparemment, ignoré les articles 59 et 60 du règlement des équipements qui interdisent l’utilisation tout message politique ou autre sur le terrain de jeu et tout autre équipement.
Et c’est ce point précis qui va être ‘’jugé’’ par les juridictions auxquelles la FAF aura recours, s’appuyant bien évidemment sur les textes de l’Organisation des Nations Unis et de l’Union Africaine (UA) qui ne reconnaissent pas le Maroc avec cette carte incluant les territoires de la RASD. Mieux encore, la carte officielle du Maroc est dépourvue de cette ‘’extension’’, comme le prouve le dossier de candidature introduit conjointement par ce pays en compagnie de l’Espagne et le Portugal pour accueillir la Coupe du Monde 2030.
En somme, le Maroc joue double jeu : quand il s’agit de conquérir la FIFA, il s’appuie sur la carte reconnue par l’ONU et l’UA, et quand il faut narguer son voisin algérien, il se permet cette carte ‘’provocatrice’’ ! De plus, l’acte préméditée n’est pas à écarter, puisque le club de Berkane ne pouvait pas agir en méconnaissance de cause lorsqu’il s’agit d’afficher une telle carte en territoire algérien.
Dans l’après-midi du vendredi, la délégation de l’USMA s’est envolée en direction d’Oujda avant de rallier la ville de Berkane en prévision de son match-retour prévu ce dimanche. De ce côté, les Usmistes veulent se prémunir d’un autre coup tordu s’ils venaient à ne pas se déplacer. Il n’est pas question d’être absent du terrain et donner l’occasion aux officiels de cette rencontre de signifier un vrai forfait cette fois, tout en poursuivant les démarches sur les autres fronts pour recouvrer leurs droits. Et éviter à l’occasion d’autres sanctions (sportive et financière), dont une privation d’une participation lors des prochaines éditions en cas où ils décrocheraient une place qualificative en championnat.