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Football – Algérie : Comment peut-on encore mourir dans un stade ?

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Comment peut-on encore mourir à la fleur de l’âge dans un stade en Algérie, de surcroît tout neuf et qui venait à peine d’ouvrir ses portes au public pour la première fois ? A qui incombe la responsabilité et les responsables seront-ils inquiétés ?

Il s’appelle Walid Bouaziz, il a 23 ans, et vient d’être enterré juste après la prière du Dohr au cimetière de Sid M’Hamed de Boudaouaou, dans la wilaya de Boumerdès. Son unique tort, c’est d’être amoureux de son club, le Mouloudia d’Alger comme le sont des milliers de jeunes comme lui, et de s’être déplacé samedi dernier au stade Ali La Pointe de Douéra qui ouvrait ses portes pour la première fois à l’occasion du match-retour du second tour préliminaire de la Ligue des Champions africaine opposant son club-fétiche aux tunisiens de l’US Monastir.

Malheureusement, cet événement, censé être historique et festif pour le doyen et pour le football algérien en général, a tourné à la catastrophe que nul ne pouvait présageait, et pire, au décès tragique de ce jeune supporter qui a chuté, dit-on, de la tribune supérieure de cette enceinte flambant neuve.

Le visage le plus hideux du football algérien a été projeté devant toute la planète : organisation chaotique, débordements, vandalisme, violence, jets de projectiles et de fumigènes, intervention musclée des forces de l’ordre, usage de lacrymogènes à l’intérieur même de l’enceinte, bagarre entre les joueurs des deux équipes dans le couloir menant aux vestiaires, de tas de blessés secourus et emmenés à l’hôpital de Douéra.

C’était la totale en matière d’horreur, avec in fine la mort tragique de Walid Bouaziz, une énième victime dans un stade de football en Algérie, dont les parents et les amis sont inconsolables.

Evidemment, dans pareilles situations, les condoléances et les condamnations pleuvent de partout, mais, malheureusement, aucun mot sur les circonstances de cet incident tragique, même si une enquête a été ouverte par les services concernés.

Cette enquête devrait situer les responsabilités et les responsables, directement ou indirectement impliqués, lors de ce match qui a tourné rapidement au désordre.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cela arrive. Rappelons-nous des deux supporters de l’USM Alger, décédés en 2013 après avoir chuté du haut des tribunes supérieures du stade du 5 juillet 1962, après l’effondrement d’un morceau de la tribune n°13 lors d’un derby algérois contre le voisin Mouloudéen. A l’époque, la thèse du décès a été mise sur le dos des deux pauvres supporters qui étaient en train de sauter avant que le sol ne cède faisant un trou d’1m70. Mais on ne dira jamais que si le bitume a cédé, c’est qu’on a enlevé les sièges en bois, ce qui a laissé l’espace libre aux éléments (pluie, soleil) pour faire leur travail sur la durée et aux supporters d’en profiter pour sauter …

Mais pour revenir au cas du stade Ali La Pointe, plusieurs observateurs s’interrogent sur le fait qu’aucune structure n’a été créée à ce jour pour la gestion de ce nouveau stade qui tombe dans les mêmes travers de celui de Nelson Mandela de Baraki.

La responsabilité du Ministère de la jeunesse et des sports, dont relève ce patrimoine, est entièrement engagée car ce département aurait pu anticiper, en collaboration avec le club bénéficiaire, sur la meilleure formule de comment gérer ce stade, au lieu d’attendre son inauguration par le président de la République pour commencer à réfléchir à cette problématique.

Normalement, l’entité appelée à gérer cette enceinte devait être prête le jour-même de son inauguration par le premier magistrat du pays afin d’être rapidement fonctionnelle le lendemain, et faire face de manière professionnelle et rompue, aux aléas organisationnels d’un match international, incluant toutes les normes admises.   

Aujourd’hui, la problématique est toujours posée avec acuité au moment où le Mouloudia d’Alger devra désormais s’attendre à de lourdes sanctions (amendes financières et huis-clos) à cause des événements de samedi soir qui ont terni davantage l’image du football algérien, et où le président de la fédération algérienne de football, Walid Sadi, se gargarisait le soir-même d’avoir réussi le pari de réaliser les 21 engagements pour lesquels il a été élu, il y a une année, jour pour jour.

Un véritable décalage entre les satisfecit d’un président et la triste réalité du terrain. 

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