C’est un secret pour personne : la date Fifa du mois de septembre est plus délicate à gérer par les sélectionneurs. Voilà une période, que l’instance faitière du football a retenue, qui dérange à plus d’un titre le travail des techniciens tenus, par ailleurs, de ramasser tout le menu de leur préparation d’avant-matches par la courte trêve internationale.
En une semaine, comme c’est le cas pour la présente date Fifa (2 au 10 septembre), il faudrait récupérer les joueurs, les faire travailler et comprendre les schémas à adopter face aux adversaires proposés et, cerise sur le gâteau, effectuer des déplacements, parfois assez longs et, donc, éreintants. Ceci, en étant certain que le groupe de joueurs retenus soient au mieux physiquement qui plus est médicalement aptes à faire de la compétition.
Ce qui n’est pas une vaine inquiétude. Il faut juste jeter un œil sur le nombre de joueurs ayant déclaré forfait avant même de rejoindre le lieu de rassemblement de leur sélection. L’équipe de France a du se passer des services d’un de ses tauliers, le madrilène Tchouaméni, la Roja fera sans le jeune barcelonais Fermin et d’autres équipes comme l’Algérie, y sont également frappés par cette « malédiction » qui rend encore plus difficile la réalisation des objectifs fixés à l’occasion du stage et de la compétition.
En effet, les Fennecs devront faire sans leur milieu de terrain Hicham Boudaoui. Le niçois qui semble retrouver ses sensations d’antan, en témoigne ses bonnes prestations en ligue 1 française en début de saison comme ce but face au SCO d’Angers, dimanche, s’est méchamment blessé à la veille de se rendre au stage des Verts. Une entorse qui tombe mal pour un joueur devenu fragile, tel un verre de porcelaine, à chaque début de saison. Depuis qu’il est passé professionnel, au lendemain du sacre africain en Egypte, le natif de Béchar a cumulé 183 jours d’absence des terrains.
Que ce soit en raison de blessures au dos, ménisque, claquage ou encore entorse du genou, l’ancien Académicien du PAC a souffert et a fait souffrir les clubs, et surtout la sélection, de son indisponibilité. C’est que le joueur se blesse à des périodes sensibles de la saison : lors de la préparation(juillet et août), en début du championnat (septembre et octobre) et durant la trêve hivernale(novembre et décembre). Soit pratiquement à chaque fois que la sélection a besoin de lui.
S’il est vrai que chez les Verts, le milieu de terrain très estimé pour sa polyvalence et son labeur inlassable sur la pelouse, n’est pas très côtés(18 capés en six ans de présence cumulant 775 minutes et deux titularisations à 90 minutes en matches officiels contre la Tanzanie), il n’en demeure pas que le joueur promis à une belle carrière professionnelle reste une de ses valeurs sûres que Djamel Belmadi, et désormais, Vladimir Petkovic, pouvaient compter. Champion d’Afrique en 2019 au cours d’une CAN où il a fait deux apparitions (face à la Tanzanie puis la Guinée), Hicham Boudaoui semblait construire une belle carte de visite.
Malheureusement, son choix de carrière(il est à Nice depuis 2019) et les fréquentes blessures, qui tombent au mauvais moment, font que le prometteur « black » des Verts stagne à un niveau qui n’est vraiment pas le sien. En club mais aussi en sélection où il n’arrive pas, malgré six années de présence, à s’imposer comme une pièce incontournable de l’échiquier en place.
Boudaoui, un forfait qui ne profite à personne
La nouvelle défection de Boudaoui a posé un lapin au néo-sélectionneur algérien. Petkovic qui, pour son troisième regroupement, a ramené 8 nouveaux joueurs comparativement au stage de juin dernier (nouveaux par rapport à son vécu à la barre technique de la sélection algérienne, ndlr) a certainement piqué une crise sachant que les solutions de rechange ne sont pas disponibles. Enfin, pas suffisamment compétitives pour remplacer l’infatigable Boudaoui.
Jeudi, lors de sa conférence, le bosnien avait expliqué que ses choix de joueurs pour le stage de ce mois de septembre ont été biaisés par les moult situations auxquelles les joueurs de son groupe élargi. A titre d’illustration, il expliquera qu’il ne pouvait compter sur Ahmed Kendouci du fait qu’il vient juste de terminer son championnat (en Egypte avec Cleopatra Ceramica). Ce qui sous-entendait que le retour de quelqu’un comme Adem Zorgane est la conséquence du forfait forcé de Kendouci.
Tout le monde avait pensé, même au niveau du staff technique des Verts, que celui qui avait le profit adéquat pour remplacer Boudaoui n’était autre que Kadri Abdelqahar. Le milieu de terrain de Courtai(Belgique) affiche une régularité appréciable durant ce début de saison au cours duquel il a joué 6 matches (370 minutes) et délivré 3 passes décisives. Cela semblait une solution idoine pour le sélectionneur et une belle récompense pour un joueur qui compte trois sélections, la dernière remontant à septembre de l’année dernière face à la Tanzanie à Annaba.
Contre toute attente, Petkovic se reniera et fera appel à Kendouci en étant dans la certitude qu’il ne l’utilisera ni jeudi face à la Guinée équatoriale ni à Monrovia, mardi prochain, contre le Libéria. Alors, la question est : pourquoi ramener un élément pas fonctionnel dont le dernier match eut lieu le 21 août dernier ? A cette interrogation, une voix autorisée au sein de la FAF expliquera que « Petkovic a décidé de ne pas compter sur des joueurs qu’il n’a pas encore vu. Il sait qu’il ne peut compter sur Kendouci mais il reste sur ses convictions. », note notre interlocuteur.
Ait Nouri, c’est différent…
Interrogée sur le maintien de Rayan Ait Nouri malgré sa blessure à la cheville, notre source aura cette argumentation que Petkovic partage. « Vous savez, Ait Nouri, qui est out pour le match de jeudi, offre des possibilités dans d’autres registres de jeu. Mais ce n’est pas exactement ça le souci de Petkovic. Lui, il veut capitaliser son effectif.
Il sait qu’il peut confier à Hadjam la responsabilité de défendre le couloir gauche mais il n’a pas de certitudes sur ses capacités à contrer les vifs attaquants de la Guinée équatoriale. Alors, il préfère mettre Bensebaini qui a plus de métier, plus d’expérience. Seulement, Bensebaini revient d’une longue période d’indisponibilité et vient juste de reprendre la compétition avec Dortmund. S’il peut lui confier le rôle de latéral gauche jeudi, il ne risque pas de l’aligner quatre jours plus tard au Libéria. C’est cet aspect de la gestion des troupes qui recommande à Petkovic de maintenir Ait Nouri durant ce stage en espérant que sa cheville soit prête pour le second match où il pourra l’aligner comme milieu gauche. »
Voilà, grosso modo, la problématique qui s’est invitée au sein du groupe Algérie condamné à ne pas manquer ses débuts dans ces qualifications à un rendez-vous qui tient à cœur à beaucoup d’Algériens.