Les Jeux Paralympiques de Paris 2024 coïncide avec la campagne électorale des présidentielles du 7 septembre, c’est donc l’occasion d’évoquer un manquement qui dure depuis plus de 11 ans : l’absence d’un Comité paralympique algérien.
Au quatrième jour des Jeux Paralympiques de Paris 2024, l’Algérie a réussi à décrocher deux autres médailles, dont une en or grâce à l’athlète Skander Djamil Athmani dans le 100 mètres (T13) avec un temps de 10’’42, mais aussi Lynda Hamri dans le saut en longueur femmes (T12) en obtenant le bronze après un saut de 5m30.
Les paralympiques dépassent ainsi leurs homologues des JO de Paris au nombre de médailles, avec deux médailles en or, dont celle de Nassima Saïfi dans le lance disque (F57) en plus de l’autre bronze d’Ahmed Mehideb dans l’épreuve du lancer de massue (F32).
Profitant de ces sacres, une question fondamentale et d’importance mérite vraiment d’être posée : pourquoi les athlètes algériens paralympiques n’ont jusqu’à ce jour pas vu naître leur Comité paralympique ? Les candidats à la présidence devrait intégrer ce manquement dans leurs programmes respectifs.
Pourtant, la Loi 13-05 du 23 juillet 2013 relative à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives le prévoit explicitement.
En effet, dans son Titre IV relatif aux Structures d’organisation et d’animation sportives, le chapitre V évoque le Comité national paralympique à travers deux articles, le 108 qui définit le Comité national paralympique d’association reconnue d’utilité publique et d’intérêt général et régie par ses statuts et règlements ainsi que par les règlements sportifs internationaux ; et le 109 qui rappelle ses missions en collaboration avec les fédérations sportives nationales de promouvoir le mouvement paralympique, de superviser, de coordonner, de soutenir la préparation et inscrire les équipes nationales aux jeux paralympiques et compétitions mondiales.
Les missions et l’organisation du comité national paralympique sont fixées par ses statuts approuvés par le ministre chargé des sports.
Depuis donc onze ans, les athlètes, qui n’activent que sous une seule bannière, celle de la fédération algérienne d’handisports, attendent toujours la création de ce comité consacré par la loi, mais dont les ministres qui se sont succédés à la tête du secteur n’ont jamais veillé à ce qu’il soit mis en place.
Dans son article 35 (Chapitre IV – Le sport pour personnes handicapées), les activités sont exercées au sein des établissements spécialisés pour ces personnes et ce au sein des établissements d’éducation, d’enseignement supérieur et de formation et d’enseignement professionnels, et en tous autres milieux ainsi que la participation aux compétitions sportives internationales.
Mieux encore, dans son article 36, le sport pour personnes handicapées est organisé et animé par les fédérations sportives nationales concernées, structures qui n’existent pas, mis à part une fédération qui regroupe l’handisport. La création d’associations sportives chargées de l’animation en milieux de personnes handicapées est obligatoire. Les conditions de création, la composition et les modalités d’organisation et de fonctionnement des associations sportives.
Il est temps que les pouvoirs publics se penchent sérieusement sur cette frange de la société qui vaut vraiment la peine d’être soutenue et accompagnée, et surtout prise en charge, elle qui ne cesse d’offrir à chaque grande occasion, comme les Jeux paralympiques, des titres à l’Algérie.
L’ex-président du Comité olympique algérien (COA) et actuel président de l’ACNOA (Association des comités nationaux olympiques africains), Mustapha Berraf, toujours dans les effets d’annonce, a promis lors d’une visite à la délégation algérienne à Paris, qu’il ‘’allait lever les obstacles’’, alors que pendant des années ces athlètes sont confrontés aux pires difficultés au quotidien.
Heureusement que le cœur vaillant, l’abnégation et le surpassement de soi ne les ont jamais quittés, et ils l’ont prouvé à chaque fois, comme c’est le cas pour Paris 2024.