Les moins de trente ans ne se rappellent certainement pas de ce manga des années 80 qui avait fait fureur chez les gamins, et même chez les plus grands, il s’agit de Captain Majid, de son nom d’origine Captain Tsubasa dont le créateur a décidé de prendre sa retraite.
C’est l’été, les vacances, on peut se permettre quelques évasions pour évoquer d’autres sujets que le foot-action et parler d’un manga. Oui, un manga qui a bercé l’enfance et la jeunesse de millions de personnes à travers le monde. C’était dans les années fin 70 – début 80, et ce manga s’appelait Captain Majid, parmi les autres productions japonaises de l’époque qui faisait fureur comme Grindayzer (Goldorak), la petite grenouille Démétan, l’abeille Hutchi ou le pilote automobile Takaya Todoroki, pour ne citer que ceux-là.
Aujourd’hui, il s’agit de Captain Majid pour la simple raison que son créateur, le japonais Yoichi Takahashi a décidé de prendre sa retraite, quarante-deux ans après la parution de la première bande dessinée (BD) de ce héros que personne n’attendait.
C’est lors de la Coupe du Monde 1978 en Argentine, que Takahashi s’est épris du sport-roi pour lequel il y consacre toute une vie avec au bout 37 volumes de l’histoire originelle publiée de 1981 à 1988, 8 histoires courtes, 7 suites, soit au total 73 tomes, 3 séries dérivées et un hors-série (Millenium Dream) édité en 2000. Ne comptant pas là tous les produits dérivés qui découlèrent de cette florissante industrie du manga, version football.
Captain Majid, est considéré comme étant l’un des facteurs qui a joué un rôle d’accélérateur et de vulgarisateur du football au pays du Soleil-Levant, car en 1981 il n’était pas visible sur la carte mondiale de ce sport. Et c’est au niveau scolaire, que Captain Majid a fait des émules grâce à cette histoire créée par Takahashi qui, au départ, était plutôt versé dans le baseball.
Deux ans après l’édition de la première BD, le dessin animé est lancée en 1983 pour faire le tour de la planète en 128 épisodes multidiffusés dans toutes les langues, où les gamins et même les adultes se délectaient aux actions démesurées de ces héros-footballeurs venus d’une autre planète : une course de ballon sans fin sur un terrain qui fait des kilomètres, des reprises de volée qui rendent le ballon ovale de puissance, des envolées qui restent figées dans l’air, des buts comme celui de Bounedjah en finale de la CAN 2019 qui viennent du ciel, et un tas d’autres arabesques qui ont forgé l’imaginaire.
Tsubasa Ozora, de son vrai nom, Captain Majid dans la version arabe ou Olive et Tom, pour celle française, n’ont laissé personne indifférent, au point de devenir une culture universelle, où même les commentateurs et les enfants dans la rue, faisaient référence au fameux héros footballeur.
N’a-t-on pas entendu des répliques du genre ‘’à la façon du Captain Majid’’, pour signifier le geste virtuose d’un footballeur ? C’est dire la notoriété de ce manga dont le créateur a fondé en 2000 Captain Tsubasa Magazine qui reprend les bandes dessinées originales, d’autres modernisées et des épisodes complémentaires.
Comme tous les passionnés, Yoichi Takahashi a réalisé plusieurs rêves, parmi lesquels la création d’un club son propre club : le Nankatsu SC. Une formation qui évolue en Première Division Régionale (Division 5), mais que Takahashi voudrait faire grimper le plus haut possible, en s’inspirant du Tiki-Taka, le jeu du Barça, son club de cœur et dont il conserve jalousement le maillot d’Andrès Iniesta, lors de son séjour au Japon.
Pour ne pas s’ennuyer, après avoir raccroché les … crampons, en faisant allusion aux crayons et au dessin, Takahashi a acquis récemment un terrain où il construira un stade de 15 000 places pour sa New Team et surtout pour en faire un véritable musée dédié au Captain Majid. Pour faire durer le plaisir et le rêve, qui n’ont pas l’air de s’estomper depuis 1978. Et Il y a de fortes raisons d’y croire.