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Affaire du maillot de la RS Berkane : Pourtant Zetchi était monté au front, mais jamais assez soutenu

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L’ex-président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi avait pourtant mené bataille en faveur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), mais il n’a jamais eu le soutien qu’il fallait.

L’histoire a tendance à bégayer, et comme souvent elle est têtue, on a tendance à se rappeler le passé pour expliquer le présent et se projet vers l’avenir. Dans cette affaire du maillot de la RS Berkane et l’élimination – injuste – de l’USM Alger en Coupe de la Confédération, on semble oublier que dans un passé pas très loin, l’ex-président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi, avait mené bataille contre la Confédération africaine de football (eh oui !) et pris des positions courageuses envers la cause Sahraouie.

Malheureusement, non seulement il n’a pas eu le soutien voulu, mais ses contradicteurs l’avaient presque lynché, et ce sont les mêmes aujourd’hui qui montent au front pour dénoncer la CAF, sa politique et l’influence du Maroc, et défendre la cause de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à travers l’affaire du maillot controversé de la RS Berkane.

Le pire, c’est que malgré les positions de la fédération de l’époque, qui sont d’ailleurs ceux de l’Algérie, Zetchi a été achevé en 2021 en l’empêchant de faire un second mandat car accusé d’avoir voté au Congrès de la CAF une modification statutaire concernant les conditions d’admission à la qualité de membre de l’organisation si le pays concerné n’est pas reconnu par l’ONU.

Première bataille, au CHAN 2018 il claque la porte

Avec l’arrivée d’Ahmad Ahmad à la tête de la Confédération africaine de football, et le travail de sape mené par des parties pour ternir l’image de la FAF et de son président, les relations étaient loin d’être idylliques, surtout avec la forte influence marocaine sur l’instance africaine du football. D’ailleurs, le premier clash a eu lieu lors du CHAN 2018 au Maroc, lorsque, dépité par l’attitude de la CAF et sa manière d’ignorer la demande de la FAF d’intégrer des représentants au sein de ses commissions permanentes, Zetchi a claqué la porte en pleine compétition, alors qu’il était membre de la Commission des compétitions CAN et CHAN et chargé d’un site. N’ayant pas apprécié ce qui tramait, le patron de la FAF avait préféré cette forme de protestation, quitte à passer devant le jury disciplinaire de la CAF. Une sanction qui n’a jamais été prononcée à son égard, puisque les choses ont fini par rentrer dans l’ordre avec le sacre de l’Algérie à la CAN 2019 et l’intégration en fin de compte de pas moins de huit membres au sein des commissions de la CAF.

Malheureusement, Kheireddine Zetchi, plus vigilant et professionnel, n’a pas eu le soutien nécessaire, notamment de la part de certains médias influents qui l’ont, au contraire, dénigré, lui reprochant le fait de se mettre la CAF sur le dos. Ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, font la ‘’guerre’’ à la CAF et découvrent soudainement les complots et les coups fourrés.

Les détracteurs de Zetchi sont allés encore plus loin en fuitant de soi-disant sanctions à son encontre par la CAF et par la FAF lorsqu’il n’était pas encore président (en 2016) juste pour lui barrer la route alors qu’il postulait à une place au Comité exécutif de la FIFA en 2021. D’ailleurs, à son retour du Maroc, où s’est déroulé le Comex de l’instance du football international, il avait déclaré à l’aéroport Houari Boumediene : ‘’Une information concernant une suspension en 2016 ne peut être divulguée qu’à partir de l’Algérie. On ne sait pas qui est derrière tout ça mais nous allons déposer une plainte contre “x’’ afin de dévoiler l’identité de cette personne. (…)  Il y a une campagne contre nous, des parties qui veulent retourner à la fédération. Elles cherchent à ternir notre image et tromper l’opinion publique ainsi que les autorités concernant ce qu’on fait’’ a-t-il, d’ailleurs, asséné.

Dans cette affaire, Zetchi avait réussi, à travers le TAS de Lausanne, à se réhabiliter et devenu éligible au poste de membre du Comex de la FIFA, mais le temps que la justice rende son verdict, les jeux étaient déjà cousus de fil pour assurer la victoire de ses deux rivaux, le marocain Faouzi Lekjaâ et l’égyptien, Hani Abou Rida. Le comble, c’est que ces mêmes détracteurs reprochaient à Zetchi de s’être porté candidat justement à ce poste sous prétexte qu’il ne faisait pas le poids, alors qu’ils ont tout fait pour l’affaiblir.

La deuxième bataille, la FAF dénonce la CAN Futsal à Laâyoune

Toujours sous la présidence de Kheireddine Zetchi, et alors que l’Algérie n’était même pas qualifiée à cette joute, la Fédération algérienne de football avait transmis un courrier au Président de la CAF dans lequel elle dénonce et s’oppose à la domiciliation de la CAN Futsal 2020 par le Maroc dans la ville occupée de Laâyoune qui relève du territoire de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD).

Un communiqué a été publié dans ce cadre sur le site officiel de la FAF rappelait la position ferme de l’Algérie, où en pouvait lire : ‘’Aussi, la FAF a tenu à informer qu’elle ne prendra pas part aux festivités du 63ème anniversaire (8 février prochain) de la CAF s’il advient qu’elle soit invitée, en marge de la tenue de la réunion du Comité Exécutif de l’instance du football africain.

Comme il est utile de rappeler que, par le passé, la CAF a toujours été aux avant-postes des valeurs universelles et avait vaillamment lutté contre toute forme de colonisation, à commencer par le régime de l’apartheid en Afrique du Sud.

Par cette décision, à connotation politique, la FAF considère qu’un tel événement prône la division au sein de la famille de la CAF.

Enfin, la FAF demande à ce que la domiciliation des événements cités précédemment dans la ville occupée de Laâyoune soit reconsidérée, pour ne pas cautionner la politique du fait accompli, et réitère sa parfaite position toujours en adéquation avec les vertus que l’Algérie a, de tout temps, défendues.

Cette position de la FAF a amené l’Afrique du Sud à se retirer de cette 5ème édition de la CAN Futsal et a prouvé qu’elle n’a pas attendu 2024 pour faire entendre sa voix, loin des agitations folkloriques adoptées par certains.

La troisième bataille, la fameuse carte du Maroc remise au placard

Avant de quitter la fédération, après la fin de son mandat, le 5 avril 2021, Zetchi avait instruit son secrétaire général, Mohamed Saâd, à l’effet de saisir la CAF au sujet de la carte du Maroc affichée sur son propre site incluant justement les territoires occupés de la RASD. Cette lettre a été rédigée et transmise le 14 avril 2021 , interpellant la CAF sur cet impair, lui joignant les cartes géographiques retenues par l’ONU et l’UA (Union Africaine), et lui demandant de réparer cette dérive !

Après avoir pris connaissance de ce courrier, la CAF s’est vite exécutée et a enlevé la fausse carte du Maroc, et a remis celle adoptée par toutes les instances internationales, que ce soit dans le sport ou bien dans d’autres domaines. C’est dire que la fédération algérienne de football a déjà eu à traiter ce genre de problématique, sans qu’elle ne bénéficie de l’apport médiatique nécessaire, comme c’est le cas aujourd’hui.

Enfin, où est passé le CNASPS ?

Le CNASPS, c’est le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. En 2021, lors de l’épisode relatif à l’assemblée générale de la CAF tenue à Rabat, au Maroc, ce comité a été actionné pour monter au créneau pour tirer à boulets rouges sur la fédération, à travers un communiqué, et dénoncer à l’occasion les ‘’manœuvres sournoises’’ déniant aux Sahraouis le droit à une représentation sportive continentale.

« Les membres du CNASPS ont noté avec une profonde déception les manœuvres sournoises lors des dernières élections à Rabat pour la constitution du Comité exécutif de la CAF (…) La manœuvre de la part des responsables marocains était grossière afin d’exclure la RASD (République arabe sahraouie démocratique) d’être reconnue comme associée et membre d’une organisation sportive continentale », pouvait-on lire.

(…) Nos responsables élus des instances sportives nationales concernées avaient alors brillé par leur inaction et leur absence, faisant fi déjà de l’intérêt national et des droits du peuple sahraoui ». Le texte pointait alors du doigt la responsabilité du président de la FAF, Kheireddine Zetchi qui, pour le CNASPS, a voté en faveur de cette modification statutaire.

Curieusement, depuis le début de l’affaire du maillot controversé de la RS Berkane, le CNASPS est toujours silencieux, peut-être en dormance car il n’a pas été actionné comme ce fut le cas en 2021 pour charger l’ex-président de la FAF et amener les décideurs à lui signifier une fin de non-recevoir à un second mandat.

Les dernières paroles de Zetchi étaient : « Personne n’a de leçon à nous donner en ce qui concerne le patriotisme. L’Algérie s’est abstenue de voter la modification statutaire, proposée par la CAF concernant les conditions d’admission à la qualité de membre de l’organisation, et a même refusé d’approuver le bilan financier ».

Des paroles qui n’ont servi à rien à ce moment, mais qui, aujourd’hui, valent leur poids de vérité. Car la vérité finit par ressurgir et trahir ceux qui ont tout fait pour la travestir.

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