Pour son match-bizutage contre la Bolivie (3 à 2), le nouveau sélectionneur des Verts Vladimir Petkovic, peut se satisfaire d’une victoire obtenue aux tripes et du rendement de quelques éléments, à l’image d’un Yacine Brahimi en capitaine et en feu.
De la possession oui, de l’efficacité c’est mieux
Au coup d’envoi de la rencontre face à la Bolivie, dans le cadre du Tournoi FIFA Séries, le onze aligné par Vladimir Petkovic pour sa première sortie officielle, ressemblait trop à ceux souvent mis en place par son prédécesseur, Djamel Belmadi. La seule différence qui annonçait la nouveauté et peut-être le point de départ d’un éventuel changement : la titularisation du revenant Yacine Brahimi, en capitaine et dans l’animation sur le flanc de l’attaque, notamment sur le côté gauche, ce qui a fait que l’équipe a pratiquement évolué penchée sur ce flanc. Placée en 3-4-3 de départ, les algériens ont su comme à leur habitude posséder le ballon (60% contre 40% pour la Bolivie) et se montrer dangereux dès les premières minutes avec ce poteau de Baghdad Bounedjah (3’) suivi d’une frappe bien cadrée de Youcef Atal (12’) détournée en corner par le gardien Bolivien.
Passé le premier quart d’heure, les sud-américains ont commencé à sortir de leur périmètre, se créant même des situations dangereuses, comme ce tir de Camelo Algaranaz Arnez (15’), avant que le défenseur Rami Bensebaïni ne laisse sa place à Mohamed Amine Tougaï suite à une blessure. Une sortie qui n’a pas affecté pour autant les Verts qui ont poursuivi leur domination territoriale, même si une sortie hasardeuse du gardien Mandrea ou bien cette frappe trop élevée de José Manuel Sagredo (28’) ont failli coûter cher.
Les algériens vont se procurer quelques occasions, avant que Gouiri, bien servi par Brahimi n’ouvre la marque à deux minutes de la pause. Un avantage mérité pour les Verts qui, face à un adversaire très appliqué, ont laissé une bonne impression, malgré un Fares Chaibi éffacé d’ailleurs remplacé par Yacine Benzia, tout comme Baghdad Bounedjah suppléé par Mohamed El Amine Amour dès le retour des vestiaires.
De la fraicheur en seconde période, en attendant mieux
En deuxième mi-temps, le temps faible d’entrée de la sélection nationale va, comme par le passé, être payé cash : un but égalisateur de Camelo Algaranaz Arnez (47’) et ensuite un second par José Manuel Sagredo Chavez (69’) dans une défense passive. C’est à ce moment que Petkovic, opère un autre changement en incorporant Bakrar à la place de Brahimi, dont le rythme a baissé puis Kendouci en remplacement de Bentaleb (76’).
Malgré un jeu brouillon en attaque, les individualités algériennes incarnées par des éléments frais ont réussi à faire la différence, d’abord une égalisation de Benzia sur une passe de Bakrar suite à un débordement d’Atal (78’), ensuite Mandi qui prend sa revanche sur le but encaissé en offrant la victoire dans le temps additionnel.
En conclusion, et comme l’a souligné le sélectionneur national en conférence de presse, l’équipe nationale est devant un gros chantier au moins à trois niveaux : d’abord, en défense, où l’équipe encaisse des buts lors de ses temps faibles et sur des erreurs de marquage voir d’errements ; ensuite, sur le plan offensif où l’animation demeure perfectible, privant l’équipe d’être plus conquérante et plus efficace, manquements constatées lors de la dernière CAN 2023 en Côte d’Ivoire, malgré une possession favorable du ballon ; et enfin le volet mental, où l’équipe a du mal à gérer certains moments qui peuvent être fatidiques et flanche collectivement.
Ce diagnostic établi par Petkovic est celui fait pour l’équipe de Belmadi qui, à des moments importants, n’y arrivait pas. Le seuil de saturation atteint par les Verts a nécessairement besoin de connaître une autre redistribution des cartes et la recherche d’autres solutions pour redémarrer sur de nouvelles bases dans la perspective de reconquêtes.