Après les péripéties de l’été 2023 et du match Algérie – Tanzanie en septembre, le stade du 19 mai 1956 d’Annaba retrouve sa belle pelouse pour accueillir le tournoi FIFA Séries 2024 de ce mois de mars.
Natural Grass Africa à l’œuvre et à l’ouvrage
Qui ne se rappelle pas de l’épisode du match Algérie – Tanzanie, comptant pour la 6ème et dernière journée des éliminatoires de la CAN TotalEnergies – Côte d’Ivoire 2023. Cette rencontre devait se jouer au stade Nelson Mandela, mais vers la fin juillet 2023, elle a été délocalisée à Annaba du fait que la pelouse de l’enceinte de Baraki ne serait jamais prête. Du côté de l’antique Bône, les choses ne sont pas aussi reluisantes puisqu’au lendemain de la CAN U17, disputée en avril- mai de cette année, le stade est pratiquement resté à l’abandon, y compris le terrain. Le contentieux entre la wilaya d’Annaba et la société Batimetal chargée de la réhabilitation de cette infrastructure, qui a sous-traité les travaux de réfection de la pelouse avec l’entreprise privée de droit algérien, faut-il le préciser, Natural Grass Africa, n’était pas pour arranger les choses. Mais une fois la décision prise de faire disputer ce match à Annaba, ce fut la course contre la montre. D’ailleurs, même du côté des terrains du centre technique national de Sidi Moussa, la situation était catastrophique, ce qui a amené la fédération de programmer le stage de cette fenêtre FIFA du mois de septembre à … Constantine, pour ensuite jouer à Annaba avant de s’envoler à Dakar pour croiser en amical le Sénégal dans son antre d’Abdoulaye Wade. Pour essayer de sauver les meubles, et pas le wali d’Annaba appelé à d’autres fonctions, Natural Grass Africa a dû se déployer pour offrir un terrain plus ou moins praticable, alors que c’était un véritable billard trois mois auparavant lorsque les Verts avaient affronté la Tunisie en amical.
Le terrain hybride d’Annaba est parmi les meilleurs d’Afrique
‘’C’est la meilleure pelouse en Algérie sur laquelle nous avons joué !’’, c’est la déclaration du capitaine des Fennecs, Ryad Mahrez, et de plusieurs de ses coéquipiers au moment de fouler le terrain en gazon hybride, le premier du genre, du stade du 19 mai 1956 d’Annaba, à l’extrême nord-est algérien. C’était en juin 2023 avant d’affronter la Tunisie en amical (1 à 1). Mais en septembre, le terrain n’était plus le même, ce qui a contraint l’ex-sélectionneur national, Djamel Belmadi, de programmer l’unique séance d’entraînement sur la pelouse du stade annexe. Face à la Tanzanie, tous les présents se sont rendus compte de l’état du terrain, ce qui a plus avantagé l’adversaire que les coéquipiers d’Amoura.
Mais qu’en est-il de ce nouveau procédé adopté et qui diffère des pelouses des autres stades d’Oran (Miloud Hadefi) et de Baraki (Nelson Mandela) que la société Natural Grass Africa a réalisé ? Son patron et spécialiste en la matière, Farid Boussad en parle : ‘’Effectivement, nous avons réalisé ces trois pelouses, à savoir Baraki, Oran et Annaba. Les deux pelouses des stades Mioud-Hadefi et Nelson Mandela sont en procédé hybride AirFibr, alors que le terrain du stade du 19-Mai-1956 d’Annaba est en système Carpette, soit tapis hybride. Toutes ses pelouses, ce sont des terrains hybrides, avec la particularité d’être conçues selon des systèmes différents. Les terrains d’Oran et de Baraki sont conçus avec un système dont le substrat est hybride, soit des fibres synthétiques introduits dans le substrat, ce qui fait un renforcement. C’est pour cela que nous n’avons pas d’arrachement ni de phénomène de boue voir de déformation. A Annaba, c’est un autre système puisqu’il s’agit d’un tapis synthétique qui est posé sur une structure drainante, dans lequel on vient semer, en remplissant avec du sable siliceux, plus de la matière organique. Le semis se fait avec un semoir et les racines du gazon vont s’enraciner dans le tapis synthétique, ce qui va permettre un renforcement de la pelouse. On met 5 centimètres de fibres avec un recouvrement en sable et matière organique de 2 centimètres, et on laisse 3 centimètres libres.
Au programme : Afrique du Sud – Andorre & Bolivie – Andorre
Poursuivant ses explications, notamment en ce qui concerne les avantages de ce type de terrain surtout en Algérie, Farid Boussad dira : ‘’Les pelouses hybrides sont des terrains renforcés, et où le synthétique représente environ 5% de la surface totale. Et ce qu’on voit à Annaba, ce n’est que du gazon naturel, mais pas de synthétique. Les fibres synthétiques font deux centimètres, le gazon est, lui, tondu à sa hauteur minimale de 25 millimètres. Les gens font peut-être l’amalgame, mais ce qu’on voit, c’est de l’herbe naturelle. Et c’est ce renforcement qui donne une meilleure tenue au terrain. Ce sont également des terrains favorables pour les stades ouverts.’’, Puis de poursuivre : ‘’ A titre d’exemple, le Santiago Bernabeu est équipé de ce type de terrain, sauf que ce sont des pelouses qui doivent être changées chaque année dans les stades fermés. Pour les stades ouverts, les pelouses peuvent durer trois – quatre ans facilement et sans problème, et en cas de renouvellement, on ne refait que la partie gazon naturel.’’
A l’occasion du premier Tournoi Séries de la FIFA que l’Algérie organise, deux matchs sont programmés au stade d’Annaba, à savoir Afrique du Sud – Andorre (le 21/03) et Bolivie – Andorre (le 25/03). L’équipe de la FIFA, chargée de l’inspection des infrastructures, a énormément apprécié la qualité de ces dernières, et plus particulièrement le revêtement en gazon naturel qui permettra aux joueurs d’exprimer tout leur talent.
La pelouse de Mandela ne serait pas encore au point
Contrairement au stade du 19 mai 1956 d’Annaba, la pelouse de Nelson Mandela ne serait pas vraiment encore au point, selon nos investigations. Il faut dire que ce terrain a connu plusieurs rebondissements dans la prise en charge des travaux de réfection. En juin 2023, il était convenu à ce que cette pelouse soit transformée en terrain hybride comme celui d’Annaba. Le Ministère de la jeunesse et des sports avait alors chargé, à travers un courrier officiel, la Fédération du temps de Djahid Zefizef, de prendre les travaux en main et à son compte. Mais le départ précipité de Zefizef en juillet a fait capoter le projet puisqu’en absence d’un bureau fédéral pour délibérer, le secrétaire général n’a pu lancer la consultation, voire l’appel d’offre de ce marché. Ne voyant rien venir du côté de la FAF, le MJS charge alors l’équipe du stade du 5 juillet 1962 à l’effet de reprendre les travaux en main. Et le terrain qui devait être prêt en septembre – octobre, n’a dû être disponible qu’en novembre 2023 lors du premier match des éliminatoires de la Coupe du Monde entre l’Algérie et la Somalie (3 à 1). Là encore, il y a eu polémique car la pelouse n’était pas vraiment au point, de l’avis de l’ex-coach national et des joueurs. Tout récemment, le stade a accueilli un match amical de la sélection féminine face au Burkina Faso, mais le terrain sera-t-il vraiment au top pour les deux matchs des Verts contre la Bolivie (le 22/03) et l’Afrique du Sud (le 26/03) ? On le saura dans quelques jours.
