Depuis l’élimination de l’Algérie à la CAN 2023, la quête est lancée pour trouver le successeur de Djamel Belmadi au poste de sélectionneur. Selon plusieurs sources, José Peseiro est l’un des potentiels candidats. Mais a-t-il vraiment l’étoffe pour faire mieux que l’entraîneur algérien ?
La CAN 2023 a fait tomber des têtes. Parmi celles-ci, le sélectionneur Djamel Belmadi. Au bout de cinq ans passés à diriger l’équipe nationale de l’Algérie, il a quitté ses fonctions et son successeur est toujours attendu. Les rumeurs ont évoqué plusieurs noms, dont celui de José Peseiro, actuellement en service à la tête des Super Eagles du Nigéria. Celui-ci a même terminé finaliste de la CAN 2023 avec la sélection nigériane, ce que Belmadi n’a pas pu faire avec les Fennecs en Côte d’Ivoire. Sauf que l’Algérien avait déjà fait mieux qu’une simple finale. Il y a bientôt cinq ans, Belmadi a offert la CAN à l’Algérie en 2019.
La différence est notoire entre les deux hommes
En termes de palmarès, il y a bien mieux à dire. Djamel Belmadi n’a pas démarré le coaching avec les Fennecs d’Algérie. C’est tout comme José Peseiro qui s’est lancé dans ce métier depuis 1992. Mais le Portugais n’a pas eu l’occasion de garnir son palmarès comme il le fallait. Pas de victoire en compétition majeure à part quelques titres glanés ça et là.
José Peseiro compte dans son palmarès un titre de champion de troisième division portugaise avec le CD Nacional (2000) et un autre en Coupe du Portugal avec Braga SC (2013). Alors qu’il était l’adjoint de Carlos Queiros au Real Madrid, il a remporté la Supercoupe d’Espagne en 2003. Ceci sans oublier la finale perdue en Ligue Europa avec le Sporting Club. Voilà à quoi se résume son parcours en plus de 30 ans d’exercice à entraîner plusieurs équipes (clubs et sélections). Elles sont au nombre de 17 à ce jour.
C’est tout le contraire de Djamel Belmadi. Après son retrait du football en tant que joueur, il a entamé sa carrière d’entraîneur en 2010. Et après 14 ans, le bilan est assez important aujourd’hui. L’Algérien a choisi le Qatar pour se faire un nom. Et le choix lui a donné raison. A ce jour, il n’a entraîné que trois équipes : Al-Duhail SC (2010 à 2012 et 2015 à 2018), sélection du Qatar (2012 à 2015) puis sélection de l’Algérie (2018 à 2024). Mais en si peu de temps, Djamel Belmadi a remporté 12 titres. Mieux encore, il a soulevé au moins un trophée partout où il est passé.
Avant la CAN 2019 décrochée avec les Fennecs, l’entraîneur algérien a conduit Al-Duhail SC à s’imposer plusieurs fois dans le championnat du Qatar (2011, 2012, 2017, 2018), en Coupe du Qatar (2016, 2018), en Coupe Crown Prince (2018), en Coupe Sheikh Jassem (2015, 2016). Ceci sans oublier quatre finales sur l’ensemble des Coupes disputées avec le club. A la tête de la sélection du Qatar, Djamel Belmadi n’a pas remporté la Coupe du monde ou la Coupe d’Asie des Nations. Toutefois, il a fait en sorte de laisser des empreintes. On distingue les consécrations en Coupe du Golfe des nations et au Championnat d’Asie de l’Ouest, toutes en 2014. Avant de connaître sa prochaine destination, il a un CV assez important.
Peseiro v Belmadi, c’est expériences v résultats
Au vu de tout ce qui vient d’être développé, on peut aisément conclure. Djamel Belmadi est un gagnant qui a toujours à cœur de laisser une marque partout il est passé. En peu de temps, il a pu s’offrir un palmarès d’entraîneur assez convaincant en termes de résultats. Ce n’est pas le cas de José Peseiro qui n’a pas connu de grands moments héroïques au cours de sa carrière. Il peut se targuer d’une chose : l’expérience. Mais suffira-t-elle à faire l’affaire à la tête d’une sélection telle que l’Algérie ? La cause de ce bilan peu honorable sur la carrière de l’entraîneur portugais est la qualité de jeu qu’il déploie. Il n’a pas pour vocation d’aller chercher des points. Son jeu attentiste a eu raison de lui à plusieurs reprises.
Une approche de jeu qui n’est pas fameuse
Malheureusement pour José Peseiro, il a perdu sa finale contre la Côte d’Ivoire. Mais il ne devrait s’en prendre qu’à lui-même. L’entraîneur portugais ne pratique pas un jeu offensif. Dans la plupart des matchs, on se rend compte que son équipe subit beaucoup. Le dernier exemple en date, c’était ce dimanche 11 février en finale de la CAN 2023. A l’entame de la rencontre, il a opté pour des contre-attaques, ce qui lui a réussi puisque son équipe a mené à la pause. Malgré cet avantage, les Super Eagles n’ont pas attaqué, la consigne est restée la même alors que le scénario était idéal pour faire douter l’adversaire. Les Ivoiriens ont eu le loisir de déployer leur jeu comme normalement. Ce qui a remis les Super Eagles en mauvaise posture.
Rejeté par les Nigérians malgré tout
Alors que Sébastien Desabre et Hugo Broos ont gagné la confiance des leurs pour avoir conduit la RDC et l’Afrique du Sud en demi-finales de la CAN 2023, ce n’est pas le cas de José Peseiro; Malgré une place de finaliste avec le Nigéria, il n’est pas sûr de rester. Non seulement en raison de la finale perdue, mais aussi pour son coaching qui laisse à désirer. Il avait effleuré le limogeage à quelques semaines de la CAN. Les Super Eagles n’arrivent pas à bien contrôler les matchs.
Durant les éliminatoires de la CAN 2023, c’est difficilement qu’ils sont arrivés à bout de leurs adversaires que sont la Sierra Leone, la Guinée-Bissau puis le Sao Tomé-et-Principe. Que des victoires à l’arrachée, sauf contre les Santoméens. Le Nigéria a même concédé une défaite 0-1 à domicile face à la Guinée-Bissau. La nouvelle façon de jouer des Super Eagles les expose, même devant des adversaires jouables. Au lendemain de la finale perdue à la CAN 2023, plusieurs voix se sont élevées pour rappeler à la Fédération nigériane de football (NFF) que le moment serait arrivé pour se séparer de José Peseiro.
C’est le cas de Idah Peterside, ancien gardien de but des Super Eagles. Celui-ci s’est justifié avec des propos forts et des exemples à l’appui. « Maintenant, nous jouons la version portugaise de José Mourinho où nous emballons le bus. C’est ce à quoi nous jouons actuellement mais ce n’est pas notre style. Regardez la Côte d’Ivoire, ils ont viré leur entraîneur, et bien l’entraîneur a démissionné, quand ils ne se sont pas qualifiés. Ils ont amené leur entraîneur local qui connaissait la culture, et tout d’un coup, tout a changé. Chaque fois que vous jouez au football, les entraîneurs vous diront de refuser du temps et de l’espace à l’adversaire, et celui qui tient le ballon gagne la partie. Tout le monde cherche une balle, alors frappez-la, jouez-la et vous obtenez les résultats. Nous n’avons pas ce genre de culture. Vous savez, beaucoup de gens m’ont demandé, l’entraîneur a atteint la finale, qu’en pensez-vous, j’ai dit de le licencier », a martelé Idah Peterside. Si les Nigérians s’empressent de se débarrasser de José Peseiro malgré une finale à la CAN 2023, ce n’est pas anodin.
Il faut mieux pour plaire aux supporters algériens
Nulle doute que les Algériens ne veulent pas d’un tel style de jeu qui n’a rien à voir avec la « méthode Belmadi » qu’ils ont connue jusqu’ici. Djamel Belmadi est un gagnant et n’a pas peur d’aller chercher l’adversaire. Ce qui lui a permis de remporter un titre, mais d’établir aussi un record d’invincibilité avec les Fennecs. Tout le contraire de ce que pratique José Peseiro qui a du mal à remporter une compétition majeure en carrière depuis ses débuts en 1992.