À quelques heures de l’envol pour le Maroc, théâtre de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, Stefano Cusin s’est livré sans détour dans un entretien exclusif accordé à Africa Foot United. Le sélectionneur italien des Comores affiche un discours clair empreint de sérénité, travail et ambition mesurée pour une sélection en pleine ascension.
En préparation depuis plusieurs jours en France, les Cœlacanthes abordent la compétition dans un état d’esprit jugé optimal par leur technicien. « Le groupe est dans un très bon état d’esprit. On travaille depuis quelques jours en France. On voyage au Maroc mercredi. Ça se passe bien, les derniers joueurs sont arrivés lundi », confie Cusin, rassuré par l’implication de ses hommes et la dynamique collective.
Le Maroc en ouverture, un défi XXL
Pour leur entrée en lice, les Comores affrontent le pays hôte, le Maroc. Un choc d’emblée face à ce que Stefano Cusin considère comme « la meilleure équipe d’Afrique et une des meilleures du monde du moment ». « Ils jouent à domicile, ils restent sur une série de 18 victoires consécutives. C’est sûr que c’est une grande équipe », reconnaît-il, avant d’ajouter. « Mais nous aussi, on n’est pas là par hasard. On a terminé premiers de notre poule devant la Tunisie, Madagascar et la Gambie, et on les a tous battus », a-t-il confié.
Sans fanfaronnade, le sélectionneur insiste sur l’état d’esprit à adopter. Il met l’accent sur le professionnalisme, l’humilité et la concentration. Pour lui, « C’est un match d’ouverture, contre une grande équipe, dans un stade plein. Les joueurs veulent vivre ce genre de match. L’important, c’est de faire une grande prestation »
Pas de pression
Pour leur deuxième participation à une CAN, les Comores avancent sans obligation de résultat chiffré. « Il ne sert à rien de dire l’objectif c’est ça ou ça. Il y a des équipes qui ont une obligation de résultat comme le Maroc, l’Algérie, le Sénégal, mais aussi la RDC, la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud. Nous, on veut jouer notre football, se faire plaisir, faire plaisir aux supporters, se donner à fond et aller le plus loin possible »
L’héritage de la CAN 2021
En 2022, les Comores ont participé à leur première CAN au Cameroun. Après avoir fait sensation lors des matchs de groupes, les Cœlacanthes héritent du Cameroun en huitièmes de finale. Un match historique entaché d’histoires liées au Covid-19. Rescapés de cette épopée, certains joueurs s’en souviennent. Et même s’il n’était pas présent à cette expédition, Stefano Cusin comprend et rappelle combien une CAN marque à vie un joueur. Les souvenirs de l’édition 2021, notamment face au Cameroun ou au Ghana dans un contexte sanitaire compliqué, restent gravés. « Une CAN, c’est comme une Coupe du monde. Les joueurs s’en souviennent toute leur vie. L’expérience acquise doit servir à conseiller les plus jeunes pour faire, tous ensemble, une grande CAN. Dès fois ils en parlent entre eux, c’est une chose qui est dans toutes les mémoires. Sur la base de l’expérience acquise, même s’il n’y a pas énormément de joueurs qui ont disputé la compétition en tant que titulaire, mais sur la base de l’expérience acquise, ils essaient de conseiller les jeunes, qui sont à leurs premières expérience et tous ensemble, de faire une grande CAN », a affirmé l’Italien.
La victoire face à la Tunisie ne relève pas du hasard
Auteur d’une bonne campagne des qualifications, les Comores ont même battu la Tunisie dans leur parcours, terminant premier de leur groupe. Et pour Stefano Cusin, ce n’est pas un coup d’éclat. Il ne se cache d’ailleurs pas et ne mâche pas ses mots pour magnifier son effectif. Il a une très belle équipe, confie-t-il. « Je pense qu’on a une bonne équipe, indépendamment de ce qui va se passer à la CAN. Je le dis haut et fort, on a une très bonne équipe, une équipe jeune et une équipe en pleine progression », a-t-il confié.
Au-delà du tournoi, le sélectionneur met en avant la trajectoire impressionnante de son équipe. « On a gagné 30 places au classement FIFA en deux saisons, c’est l’une des plus fortes progressions au niveau mondial. On a battu la Tunisie, le Ghana, Madagascar, le Cap-Vert, la Gambie. Cette équipe a démontré ses valeurs », ajoute-t-il avec confiance et conviction.
Cependant, malgré cette évolution, il reconnaît que face au Maroc, « le top du top », le défi sera immense, mais formateur. « C’est un test important pour aujourd’hui et pour le futur de cette jeune génération. Le plus important, c’est de rendre fier notre public. On veut que les Comoriens soient fiers de leur équipe », a-t-il expliqué.
Des favoris… et des outsiders
Pour Stefano Cusin, un seul favori se dégage clairement : le Maroc. Derrière, plusieurs nations peuvent viser le dernier carré : le Sénégal, l’Égypte, l’Algérie, la RDC, mais aussi le Mali, l’Afrique du Sud ou le Nigeria. « La CAN est imprévisible. Beaucoup de paramètres entrent en jeu. Mais des équipes comme le Burkina Faso, la RDC ou le Mali peuvent être de vrais outsiders et créer la surprise », indique l’homme de 57 ans.
Entre humilité et confiance, les Comores abordent la CAN 2025 avec l’idée fixe de continuer à grandir, match après match, et confirmer qu’elles ne sont plus une surprise, mais une nation qui compte désormais sur l’échiquier du football africain.






