Coupe du Monde : La CONMEBOL envisage de demander à la FIFA un nouveau bouleversement qui est de faire passer la Coupe du Monde de 48 à 64 équipes. Officiellement, il s’agirait de permettre à plus d’équipes sud-américaines de participer au plus grand tournoi de la planète. En réalité, la décision cache un paradoxe inquiétant. Plus les places augmentent, moins le football se mérite.
En effet , derrière cette idée apparemment généreuse se profile une conséquence lourde. La quasi-disparition des éliminatoires sud-américaines. Fini les soirées brûlantes entre Montevideo, Buenos Aires et Quito. Fini le chemin, l’effort, la construction. On efface l’une des compétitions les plus sauvages, les plus belles, les plus authentiques du calendrier mondial. Pour quoi ? Pour faire entrer dans le Mondial des équipes déjà assurées d’y aller.
Cette logique d’expansion permanente pose une question simple : Si tout le monde se qualifie, alors qui mérite encore quelque chose ? En voulant élargir à l’infini, on dilue. En multipliant les billets, on dévalue la valeur de chaque ticket. En supprimant la difficulté, on enlève le sel du football. La CONMEBOL veut plus de représentativité ? Ce projet crée surtout moins de compétition, moins de tension, moins de vérité sportive.
Le football a toujours vécu de confrontation, de mérite, de lutte. Les éliminatoires sud-américaines ne sont pas un simple prétexte, elles sont un symbole. Une épreuve, un rite, un filtre qui distingue ceux qui veulent du Mondial de ceux qui doivent y être pour remplir le quota.
Cette idée de Mondial à 64 équipes n’est pas une évolution. Il s’agit d’une inflation qui menace l’essence même du sport. Et en touchant à ce qui faisait la beauté du chemin, la CONMEBOL risque de tuer l’esprit sportif au profit d’un modèle où tout le monde joue mais où plus rien ne compte vraiment.
