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Copa Libertadores : Baisse de niveau ou simple transformation ?

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Copa Libertadores : Depuis quelques années, l’idée que la Copa Libertadores aurait perdu de sa magie revient régulièrement dans les débats. On parle d’une compétition moins imprévisible, moins sauvage, plus prévisible. Pourtant, cette impression cache une réalité plus complexe qui est que la Libertadores ne baisse pas forcément de niveau, elle évolue.

La première grande transformation vient de la domination brésilienne. Les clubs du Brésil ont pris une avance considérable grâce à leur puissance financière, leur stabilité institutionnelle et leurs structures modernes. Ils parviennent à retenir leurs talents plus longtemps et à attirer des joueurs étrangers de qualité. Cette supériorité donne l’image d’une compétition déséquilibrée où les autres pays auraient régressé. En réalité, ce n’est pas tant une baisse globale qu’un écart qui s’est creusé, modifiant la perception de l’ensemble.

Dans le reste du continent, les clubs vivent une réalité opposée. L’Argentine est frappée par une crise économique sévère, l’Uruguay et le Paraguay continuent de perdre leurs meilleurs joueurs très tôt, et le Chili ou la Colombie subissent eux aussi un exode précoce des talents. Les effectifs deviennent plus jeunes et moins expérimentés, ce qui change la nature du jeu. Les rencontres se jouent davantage sur l’organisation, la discipline et le calcul, au détriment de la flamboyance tactique et technique qui faisait jadis la signature de la compétition.

Beaucoup regrettent la disparition du chaos sud-américain, ces matchs où tout pouvait basculer dans une atmosphère électrique, hostile, presque mythologique. Le football sud-américain s’est rapproché des modèles européens, avec un pressing plus structuré, des blocs compacts et une discipline accrue. Cela donne parfois l’impression d’un football moins romantique, moins libre, et donc moins spectaculaire. Mais cette évolution ne signifie pas que le niveau baisse mais elle témoigne plutôt d’une modernisation générale.

Les données analysées par plusieurs spécialistes montrent d’ailleurs l’inverse : les équipes courent davantage, pressent mieux, commettent moins d’erreurs et utilisent la vidéo et l’analyse tactique d’une manière qui n’existait pas il y a dix ans. Le niveau d’exigence s’est renforcé, même si la diversité stylistique semble s’être réduite.

Le vrai problème de la Libertadores aujourd’hui n’est donc pas un nivellement vers le bas, mais la création d’une compétition à deux vitesses : d’un côté les géants brésiliens, de l’autre des clubs affaiblis économiquement et dépendants du marché des transferts. Cette fracture donne une impression de prévisibilité, ce qui influence le ressenti global.

Pour finir, la Copa Libertadores n’a pas perdu son niveau, elle a perdu de son équilibre. Elle s’est professionnalisée, elle s’est modernisée, elle s’est européanisée. La question centrale n’est pas « la Libertadores est-elle moins bonne ? », mais « comment réduire l’écart entre les nations pour retrouver une compétition réellement continentale ? ». C’est dans cette réponse que se joue l’avenir de son identité.

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