États-Unis Foot : À moins d’un an de la Coupe du Monde 2026 organisée sur le sol américain, le sélectionneur de la Team USA, Mauricio Pochettino, a enfin brisé le silence. Critiqué de toutes parts après une série de résultats décevants, l’Argentin a livré une conférence de presse explosive avant le match amical face au Japon, mardi à Columbus.
Calme en apparence mais visiblement irrité, Mauricio Pochettino a choisi de répondre frontalement aux reproches grandissants. Son équipe reste sur une défaite 2-0 contre la Corée du Sud, et ses choix de composition avec plusieurs cadres laissés de côté alimentent un débat brûlant. Interrogé sur l’état physique du défenseur Chris Richards, Pochettino a saisi l’occasion pour attaquer ses détracteurs :
« Les gens créent parfois des débats sans aucun sens. Cette équipe est déjà qualifiée pour le Mondial. Si certains veulent parler de bêtises, qu’ils en parlent, mais notre responsabilité est de préparer le groupe dans son ensemble. Nous avons un plan, nous savons ce que nous faisons, et nous avons l’expérience pour ça. »
Le sélectionneur a insisté sur l’importance de tester de nouveaux joueurs, quitte à sacrifier les résultats des amicaux :
« Bien sûr que je veux gagner, mais il faut aussi penser au processus. Donner du temps de jeu à des joueurs moins expérimentés, c’est indispensable. Sinon, si un titulaire se blesse avant la Coupe du Monde, nous serons en grande difficulté. »
La critique, oui mais elle doit être constructive
Pour Pochettino, les attaques répétées contre son projet nuisent davantage à la sélection qu’à lui-même. « Être critique, c’est une chose, et j’aime les critiques quand elles sont fondées. Mais critiquer pour critiquer, c’est honteux. Ce n’est pas moi que vous blessez, c’est votre pays. Nous devons être unis pour arriver au Mondial dans les meilleures conditions. », a déclaré l’ancien entraîneur de Tottenham et du PSG.
L’Argentin a aussi rappelé que son approche découle du fiasco vécu en mars lors de la Ligue des Nations de la CONCACAF :
« Ça a été un réveil. Nous avons compris que l’équipe nationale, le maillot, passaient avant tout. C’est ce qui nous guide aujourd’hui. »
Une stratégie qui divise
Le discours marque toutefois un virage par rapport à ses premières déclarations. Lui qui affirmait qu’« il n’existe pas de match amical » considère désormais ces rencontres comme de simples « séances d’entraînement grandeur nature ». Une volte-face qui ne manquera pas d’alimenter les critiques, certains estimant que la quête de profondeur de banc se fait au détriment de la construction d’un onze compétitif et de l’automatisme collectif.
Pochettino assume pleinement sa méthode, quitte à s’attirer l’hostilité d’une partie du public et des médias. Mais il le sait : dans moins d’un an, son travail ne sera évalué ni sur le processus ni sur les intentions, mais uniquement sur les résultats. La Coupe du Monde 2026 jugera son projet. Et ce sera, pour lui, l’heure de vérité.