1,2 milliards d’euros, c’est le chiffre annoncé par la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) et qui représenté la perte d’exploitation des clubs professionnels en France d’ici la fin de cette saison.
La saison dernière, le football français frôlait le milliard de perte et cette saison 2024/2025, la DNCG, appelé également le gendarme financier du foot français, a fait une annonce qui donne le tournis : une prévision de perte d’exploitation évaluée à 1,2 milliards d’euros d’ici la fin de l’actuelle exercice, si les clubs n’arrivent pas y remédier durant l’actuel mercato d’hiver.
L’annonce déjà faite en novembre dernier par le patron de la DNCG, Jean-Marc Mickeler lors d’une réunion de son conseil d’administration, la question cruciale du modèle du football français, souvent remis en cause, revient avec insistance durant l’actuelle période des transferts.
Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette crise sans précédent que vit le football professionnel français, parmi lesquelles la chute drastique des droits TV estimée à -35% par rapport à la saison dernière, malgré la compensation des droits internationaux qui, eux, ont augmenté de +80%.
Mais la principale raison est liée au fonds d’investissement à l’origine de la création de la société commerciale de la Ligue de football professionnel (LFP), à savoir CVC qui a injecté il y a deux ans une manne de 1,5 milliards d’euros dont 1,2 milliards ont été départagés par les clubs pros.
D’où la nécessité cette saison 2024/2025 pour les clubs de performer lors de la période du mercato afin de ramener la perte d’exploitation entre 500 et 600 millions d’euros. Dans ce cadre, Jean-Michel Mickeler insiste sur deux paramètres : la maitrise des coûts et la vente des joueurs sont deux conditions essentielles pour équilibrer le modèle.
Par ailleurs, les clubs européens peuvent se partager un reliquat de 136 millions d’euros du fonds CVC, ce qui est dérisoire devant une baisse de recettes inquiétantes face à des charges de plus en plus élevées. D’autant que les clubs n’ont pas baissé leur masse salariale pour tenter de préserver leur compétitivité en générant des revenus stables, surtout que CVC, dans sa feuille de route en direction des clubs, avait visé des postes de dépenses relatifs au volet sportif dont les infrastructures, les joueurs, la formation académique, le digital et l’énergie.
Ce qui est certain, c’est que la fin de saison s’annonce très inquiétante pour le football français où même les clubs les plus huppés ne sont pas épargnés à l’image de l’Olympique Lyonnais interdit le 15 novembre dernier par la DNCG de recruter, un recadrage de la masse salariale et une menace de rétrogradation à titre provisoire en Ligue 2 en fin de saison.