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Palestine : Le stade Yarmouk, le jour où l’on assassinait le football à Gaza

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A l’heure où le football fête, en cette fin d’année, les lauréats en tout genre dans la joie et le bonheur un peu partout dans le monde, sous d’autres cieux ce n’est guère le cas. Retour sur l’histoire du stade de Yarmouk de Gaza, passé de fief du foot palestinien à un centre d’internement et de torture puis à un camp de réfugiés.

Inauguré une première fois en 1952, sous l’administration égyptienne, le stade Yarmouk de la bande de Gaza a connu tellement de péripéties qu’il peut intégrer les monuments historiques à soumettre à l’Unesco dans le cadre de la mémoire de l’humanité.

Hier fief du football palestinien, le stade Yarmouk qui a été réhabilité pour devenir une enceinte aux standards d’une capacité de 9 000 places, a connu l’effroyable agression de l’agression israélienne il y a une année.

Dès les premiers bombardements, des centaines de familles palestiniennes ont trouvé en cette enceinte du Club sportif de Gaza, un espace pour se réfugier. Mais le 24 décembre 2023, l’armée de l’Etat sioniste a investi ce terrain labourant avec ses engins le beau gazon qui accueillait régulièrement des matchs et des activités sportifs multiples, avant de le transformer en camp d’internement et de torture puisque des centaines de gazaouis, enfants, femmes et vieux, notamment du quartier Sheikh Radwan ont été trainés et humiliés car dévêtus de leurs habits.

Ces images atroces qui touchent à la dignité humaine ont suscité un tollé international et un indignement, que les instances internationales FIFA et CIO n’ont pas suivi par des actes concrets, notamment après la saisine de la fédération palestinienne de football qui a demandé une ‘’enquête internationale urgente sur les crimes de l’occupation contre le sport et les sportifs palestiniens’’.

Ce jour-là, on avait assassiné le football à Gaza en dégradant non seulement ce stade historique et symbolique de Yarmouk, où le ballon roulait et faisait enfiévrer les foules, mais en le souillant à travers des actes atroces et dégradants, voire même des exécutions sommaires, devant le silence complice de la communauté internationale.

Quelques mois après cette démolition qui fait partie d’un plan large consistant à détruire toute l’infrastructure de base de ce territoire, où le bilan établi par la Banque mondiale en début d’année 2024 se chiffrait à une vingtaine de milliards de dollars, le stade Yarmouk s’est transformé en un camp pour les milliers de Palestiniens déplacés au moment où se déroulaient les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Et dire que plusieurs athlètes palestiniens s’entraînaient régulièrement sur la piste d’athlétisme à peine reconnaissable aujourd’hui pour ces mêmes JO.

Pourquoi s’acharner contre une pelouse verdoyante, des gradins, une piste d’athlétisme de cette enceinte de Hay Zeitoun, l’un des rares espaces dédiés au sport et répondant aux standards internationaux, et qu’il faudra réhabiliter à l’avenir à coups de millions de dollars ? Le responsable de ce stade, Adel Al-Fasih, avait témoigné les larmes aux yeux de l’acharnement des blindés et bulldozers israéliens qui arrachaient le système d’irrigation de la pelouse et le réseau électrique. Adel Al-Fasih a, pour l’histoire, perdu son épouse et cinq de ses enfants, car son tort est d’avoir sa maison à côté du stade Yarmouk, bombardée par l’armée de l’Etat sioniste.

Evidemment, parmi les victimes de ce génocide mené contre le peuple palestinien, ils sont des dizaines d’athlètes et de techniciens affiliés au Comité olympique palestinien, dont le rêve a toujours été de s’entraîner et représenter dignement la Palestine lors des différentes compétitions régionales, continentales et mondiales.

A quelques jours de ce sinistre anniversaire (24 décembre 2023 – 24 décembre 2024), des dizaines de familles qui se sont réfugiées dans ce stade Yarmouk, devenu le théâtre de toutes les atrocités, témoignent de ce qu’elles ont enduré comme exactions et tortures et leurs souffrances actuelles, car dépourvues d’un minimum vital.

Un jour, ce stade renaîtra de ses poussières et le ballon roulera de nouveau, devant les clameurs d’une foule qui, certainement, n’oubliera pas Yarmouk ce stade de la terreur comme furent d’autres enceintes à travers le monde à l’image de celui de Santiago, au Chili, devenu sous la dictature de Pinochet un centre de détention, de persécutions et d’exécutions. L’histoire ne se répète pas. Elle bégaie.

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