CAN Maroc 2025 : C’est désormais officiel. Le Ghana, quadruple champion d’Afrique, ne participera pas à la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc.
Une absence historique, qui marque la première non-qualification des Black Stars à la prestigieuse compétition continentale depuis deux décennies. Cet échec cuisant reflète une année civile 2024 catastrophique, ponctuée par des performances en demi-teinte et des choix stratégiques discutables.
L’élimination des Black Stars, entérinée dès la cinquième journée des éliminatoires, s’est achevée sur une note amère : une défaite à domicile face au Niger (1-2). Cette ultime déconvenue symbolise l’incapacité du Ghana à redresser la barre au cours d’une année marquée par 14 matchs joués toutes compétitions confondues, mais seulement deux victoires obtenues.
Le bilan est sans appel : sept matchs nuls et cinq défaites, toutes compétitions confondues. Parmi ces revers, des résultats inquiétants contre des adversaires pourtant à la portée de cette équipe, comme le Soudan ou le Niger. Des matchs clés face à des nations plus aguerries, comme le Nigeria ou l’Égypte, n’ont fait qu’exposer les lacunes criantes d’une sélection en perte de vitesse.
Voici un aperçu du bilan du Ghana sur l’année civile :
Namibie : 0-0
Cap-Vert : 1-2 défaite
Egypte : 2-2
Mozambique : 2-2
Nigeria : 1-2 défaite
Ouganda : 2-2
Mali : 2-1 victoire
Centrafrique : 4-3 victoire
Angola : 0-1 défaite
Niger : 1-1
Soudan : 0-0
Soudan : 0-2 défaite
Angola : 1-1
Niger : 1-2 défaite
Une décennie de déclin !
Le déclin du football ghanéen ne date pas d’hier. La génération dorée de 2009, victorieuse de la Coupe du Monde U20 face au Brésil, incarnée par des joueurs comme André Ayew, Jonathan Mensah ou Emmanuel Badu, n’a jamais su concrétiser son potentiel au niveau senior. Malgré des participations en finales de CAN en 2010 et 2015, les Black Stars n’ont pas soulevé le trophée continental depuis 1982, un hiatus de plus de 40 ans.
La génération actuelle, pourtant composée de talents évoluant dans des clubs européens de renom – Jordan Ayew, Mohammed Kudus, Thomas Partey ou encore Inaki Williams – n’a pas su inverser cette tendance. Les résultats décevants de 2024 témoignent d’un collectif manquant de cohésion, de leadership et d’efficacité dans les moments décisifs.
Une instabilité technique chronique !
L’instabilité sur le banc de touche est également un facteur déterminant de cet échec. En 2024, le Ghana a connu deux sélectionneurs : Chris Hughton, en poste jusqu’en février, puis Otto Addo, revenu en mars. Au total, ce sont huit techniciens qui se sont succédé à la tête des Black Stars au cours des dix dernières années, sans qu’aucun ne parvienne à imprimer une vision durable.
Ce manque de continuité, couplé à des choix tactiques incohérents et un recrutement déficient, a considérablement affaibli la sélection nationale, incapable de rivaliser avec ses homologues africains.
Un futur à reconstruire !
Avec l’horizon de la Coupe du Monde 2026, dont les éliminatoires reprennent en mars 2025 face au Tchad et à Madagascar, le Ghana doit impérativement amorcer une refonte totale. Cette reconstruction passera par un rajeunissement de l’effectif, un encadrement technique plus stable et des dirigeants capables de mener des réformes profondes.
L’échec cuisant des éliminatoires de la CAN 2025 doit servir de leçon. Le Ghana, autrefois référence du football africain, doit retrouver son rang sur la scène continentale et internationale. Cela exigera une remise en question sans compromis, afin d’éviter que ce déclin ne devienne irréversible.
Car, la non-qualification des Black Stars pour la CAN 2025 est un signal d’alarme pour une nation dont l’histoire est profondément liée au football. Si 2024 restera comme une année noire pour le Ghana, elle pourrait également marquer le début d’un renouveau, à condition que les leçons soient tirées et que des décisions courageuses soient prises.