La Fédération algérienne de football a lancé depuis samedi 26 octobre une session de formation des formateurs de la FIFA destinée aux entraîneurs algériens. Un cursus de perfectionnement, mais dans le cadre de quelle stratégie ?
La Fédération algérienne de football, à travers sa direction technique nationale (DTN) s’est lancée dans une nouvelle session de formation, cette fois-ci destinée aux formateurs des entraîneurs sous l’égide de la FIFA, en présence d’Alain Gouamene, l’ancien gardien international ivoirien, et l’instructeur tunisien Benlahcène Malouche.
Cette formation, dont la première session s’étalera du 26 au 30 de ce mois, alterne entre les cours théoriques et ceux pratiques sur le terrain annexe du stade Nelson Mandela de Baraki, à Alger. Elle sera certainement très instructive puisqu’elle permettra une mise à niveau des connaissances, renforcer les capacités de chacun, approfondir certains concepts, favoriser les échanges et la réflexion interactive entre les techniciens algériens et les experts de la FIFA.
Plusieurs thèmes liés à l’entraînement moderne, à l’approche méthodologique et pédagogique ont été au menu de ces journées, dans le cadre de ce cursus, en quatre étapes, entamé en ligne (du 1er au 30 septembre 2024 pour une quarantaine d’heures d’apprentissage), puis 14 heures de cours en ligne (du 20 au 23 octobre), suivis de cours en présentiel (du 26 au 30 de ce mois) pour une quarantaine d’heures avant la dernière phase consistant à un mentorat individuel de 48 heures.
Evidemment, une fois ce cursus terminé, les formateurs de la FAF pourront être déployés sur le terrain pour prendre en charge la formation d’autres techniciens et entraîneurs au niveau national, mais dans le cadre de quelle stratégie ?
En effet, jusqu’ici la DTN et la FAF n’ont pas révélé une politique claire, identifiant les objectifs, explicitant l’approche, évaluant les besoins en formation, quantifiant les ressources à mobiliser, la population d’entraîneurs à former et dans quelle(s) perspectives, en absence de véritables structures de formation.
Cela est d’autant plus vrai lorsqu’on sait que l’actuelle équipe fédérale est toujours arcboutée sur le sacro-saint principe de ne peut investir et s’investir dans la formation académique car ce créneau relève des clubs.
Or, quand on observe au moins deux modèles, celui Espagnol, illustré par une razzia hier lors de la cérémonie du Ballon d’Or 2024 où pas moins de six consécrations ont été raflées, ou bien celui du Sénégal, qui vient de truster un huitième titre en Beach-Soccer, en plus des autres sacres glanés depuis 2022, on se rend compte que le football algérien est toujours sur une fausse route et sur un schéma de développement dépassé.
En abandonnant par exemple les académies de Khemis Miliana et de Sidi Bel-Abbès, pourtant ayant fait leurs preuves en si peu de temps, la fédération est revenue à une époque où le système de formation ‘’confié’’ aux clubs avait déjà montré ses limites.
La preuve en est que la FAF est toujours à la recherche de joueurs formés à l’étranger pour étoffer la première sélection nationale du pays et même d’autres sélections, en s’appuyant sur la fameuse Loi des Bahamas, héritée de l’ère Mohamed Raouraoua et dont son disciple, Walid Sadi veut la perpétuer au détriment d’une réelle valorisation du potentiel local, comme le font d’autres nations.
Jusqu’à quand, l’Algérie restera à la traîne alors qu’elle a de qui apprendre ou de s’inspirer pour réaliser un vrai saut qualitatif et de revenir à l’essence même du football, à savoir la formation ? La vraie.